La Mauritius Post Ltd est montré du doigt par l’Employment Relations Tribunal pour avoir accordé une retraite « heureuse et paisible » à un de ses employés impliqué dans une affaire alléguée de détournement de fonds. Pour le tribunal, cela ne relève pas de la bonne gouvernance.
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Un ancien cadre de la Mauritius Post Ltd avait saisi l’Employment Relations Tribunal (ERT) après que la compagnie a refusé de lui accorder une augmentation lorsqu’il est parti à la retraite. Il avait été suspendu de ses fonctions après la découverte d’un déficit de Rs 58 500 dans ses recettes, le 20 décembre 2016.
Comme il ne pouvait justifier cette anomalie, il a remboursé ladite somme le lendemain, soit le 21 décembre 2016. Le même jour, il a reçu sa lettre de suspension jusqu’à nouvel ordre. Il y est explicitement mentionné qu’il recevrait son salaire mensuel durant toute la durée de sa suspension. L’employé a également été invité à fournir par écrit les raisons qui justifieraient l’abandon de toute procédure disciplinaire à son encontre.
Obligations morales
Le 29 décembre 2016, il a répondu à la Mauritius Post Ltd, soutenant qu’il y a travaillé durant 35 ans et qu’il est conscient de ses responsabilités. N’ayant pu expliquer la disparition des Rs 58 500, il a remboursé le montant en toute bonne foi. Il a aussi évoqué ses obligations morales envers la Mauritius Post Ltd.
Le 7 janvier 2017, il a fait une demande de retraite anticipée. La Mauritius Post Ltd a accédé à sa requête. L’ancien cadre a perçu toutes ses indemnités ou presque, car il affirme que son salaire n’a pas été majoré en janvier 2017, comme cela avait été le cas pour ses collègues.
La Mauritius Post Ltd a répliqué que lorsqu’un employé est suspendu, toute augmentation de salaire relève de la discrétion du Chief Executive Officer de la compagnie. Si la performance de l’employé est jugée satisfaisante au moment de sa suspension, alors il percevra une augmentation.
Toutefois, l’ERT a conclu que les preuves présentées par la Mauritius Post Ltd n’établissaient pas une performance peu satisfaisante de l’employé qui justifierait qu’il soit privé d’une hausse salariale. Le tribunal a souligné que la Mauritius Post Ltd aurait dû, au préalable, informer l’employé suspendu qu’il ne bénéficierait pas d’une augmentation salariale et lui donner les motifs pour lesquelles une telle décision a été prise.
L’ex-employé a ainsi obtenu gain de cause devant le l’ERT. Le tribunal a cependant émis des remarques sévères envers la compagnie, affirmant qu’il trouve choquant qu’elle n’ait pas référé cette affaire de détournement de fonds allégué à la police, préférant accorder une retraite « heureuse et paisible » à l’employé en question. Le tribunal est présidé par Rashid Hossen. Les autres membres sont Vijay Kumar Mohit, Rabin Gangoo et Ghianeswar Gokhool.
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