La scolarisation joue un rôle fondamental dans la formation de l’individu et le développement de la société. Elle ne se limite pas à la transmission de savoirs académiques ; elle englobe un ensemble d’objectifs éducatifs, sociaux, culturels et personnels visant à préparer chaque apprenant à contribuer pleinement à son épanouissement et à la vie collective.
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Sur le plan académique, la scolarisation permet l’obtention de qualifications reconnues à travers des examens et des certifications. Elle favorise l’acquisition des compétences de base en lecture, en écriture et en calcul, essentielles à toute forme d’apprentissage. Elle développe également des aptitudes en communication, tant à l’oral qu’à l’écrit, qui sont indispensables à la vie personnelle et professionnelle.
À Maurice, les écoles publiques se focalisent démesurément sur ces aspects particuliers de la scolarisation, avec les examens comme finalité. Le curriculum aussi bien que la pédagogie employée se limitent essentiellement à cet aboutissement.
Cependant, l’un des objectifs majeurs de l’éducation est de former des individus capables d’apprendre de manière autonome et adaptative. L’école doit encourager la curiosité intellectuelle, le goût pour la lecture et la découverte, aussi bien que les techniques et la passion pour l’apprentissage tout au long de la vie.
La formation de l’esprit critique et analytique
Elle contribue ainsi au développement de la pensée critique, du raisonnement analytique et de la capacité à résoudre des problèmes de la vie au quotidien. Malheureusement, cet aspect de la scolarisation est plutôt négligé par manque de temps, de ressources, de formation appropriée des enseignants et de volonté politique. Le pire est que la curiosité innée et le goût naturel de la découverte des élèves sont asphyxiés dès leur jeune âge par une pédagogie passive, répétitive et démotivante.
Sur le plan social et humain, la scolarisation doit promouvoir la coexistence harmonieuse au sein des sociétés diversifiées. Elle doit favoriser la compréhension interculturelle, le respect des différences et la valorisation de la diversité. Elle doit soutenir également l’adoption de modes de vie sains, le bien-être personnel et la participation active à la vie communautaire. Hélas, cet aspect pourtant crucial de l’éducation semble être le moindre des soucis de notre système éducatif. Les activités extra-scolaires méthodiquement planifiées et exécutées, y compris les travaux communautaires ne sont pas encouragés par l’autorité centrale sous prétexte qu’elles ne sont pas liées aux examens.
Le cursus scolaire doit contribuer aussi à développer des compétences pratiques telles que la gestion du temps, la planification, le travail d’équipe et la collaboration. Il sert ainsi à préparer les élèves à évoluer dans un monde professionnel où la collaboration et la responsabilité collective sont essentielles. De plus, la scolarisation doit encourager la participation à des activités physiques et sportives, renforçant l’équilibre entre le corps et l’esprit. Le sport scolaire contribue à former des citoyens équilibrés, disciplinés, responsables et solidaires, tout en renforçant la santé et le bien-être des élèves. Il aide les jeunes à développer les qualités essentielles pour réussir leurs parcours scolaires et leur vie d’adultes, tel que le respect des règles et de l’adversaire, l’effort, la discipline, la patience, la persévérance, le fair-play, l’esprit d’équipe, la confiance en soi, ainsi que la gestion des émotions et du stress. Un moyen assuré pour combattre le fléau de la drogue.
La sensibilisation aux sciences et à l’environnement
La scolarisation joue un rôle décisif dans la sensibilisation scientifique et environnementale. Elle doit promouvoir une meilleure compréhension des systèmes vivants et de leur interdépendance, aussi bien qu’une gestion responsable des ressources naturelles. En approfondissant les connaissances sur l’écologie, la biodiversité, le changement climatique, entre autres, elle stimule la recherche, la curiosité scientifique et l’innovation technologique. L’élève qui passe la majeure partie de sa scolarité enfermé entre les quatre murs d’une salle de classe sous-équipée, sous la tutelle d’un prof obsédé par les examens, ne sera certainement pas sensibilisé sur les enjeux environnementaux.
L’éveil artistique et culturel
Enfin, la scolarisation doit viser à former des individus productifs, autonomes et conscients de leurs responsabilités en tant que consommateurs et citoyens. Elle doit aussi cultiver l’appréciation de l’esthétique, de la créativité et de l’expression artistique, éléments essentiels à l’épanouissement personnel et culturel. L’enfant doit apprendre à produire une partie de la nourriture qu’il consomme dans un jardin scolaire ou un petit élevage. Il doit apprendre à créer, économiser, recycler, protéger et embellir au niveau de son école, sa famille et sa communauté.
Ainsi, la scolarisation apparaît comme un processus global qui façonne les êtres humains complets : instruits, curieux, responsables, engagés envers eux-mêmes et le monde qui les entoure. Il semble que nos institutions scolaires ont un long chemin à faire pour atteindre les objectifs précités. Pour cela, une refonte en profondeur de notre système éducatif est indispensable. L’obstination à colmater le système en place ne fera que retarder la réforme.
M. Faizal Jeeroburkhan
Think Mauritius
Website : thinkmauritius.org
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