Le ministère de l’Agro-industrie veut introduire le mélange désormais obligatoire d’essence et d’éthanol d’ici fin juin. Or, selon les premières indications, cet objectif ne sera pas atteint. Il y a plusieurs points sur lesquels les partenaires doivent se mettre d’accord. À commencer par la date à laquelle le mélange remplacera l’essence pure.
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Parmi les lois votées en décembre 2016, une des provisions de la Sugar Industry Efficiency Act est passée inaperçue : le mélange d’éthanol et d’essence pour alimenter nos voitures est désormais obligatoire. Du moins sur papier. Les différents acteurs n’arrivent cependant pas à s’accorder sur la date à laquelle le mélange remplacera l’essence pure à la pompe. Le ministère vise toujours la fin de juin.
Sauf que les principaux acteurs de l’industrie comptent sur le nouveau terminal à essence pour y faire le mélange. Or, la construction de ce terminal vient de démarrer. « Le mélange est pris en considération dans la construction du terminal », confirme Kiran Juwaheer, directeur de Vivo Energy, un des actionnaires du projet.
Ce dernier explique que le minimum de 2,5 % d’éthanol dans le carburant utilisé ne représente pas de grosses contraintes. Avec une capacité de stockage de 15 000 tonnes destinées à l’essence, seules 375 tonnes d’éthanol seraient requises. « La combinaison de 2,5 % est safe. Je ne m’attends pas à de gros soucis techniques ou même au niveau des coûts », poursuit Kiran Juwaheer. Peu probable donc que le mélange ait un impact sur le porte-monnaie des automobilistes.
Contradiction
Pourtant, à l’inauguration du chantier du terminal en décembre, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ashit Gungah, avait annoncé la fin des travaux pour octobre. Dans les milieux concernés, on évoque plutôt le mois de décembre.
Ce qui semble contredire l’optimisme du ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, qui vise fin juin pour que l’éthanol coule dans les réservoirs à essence : « Il y a un comité qui se rencontre à ce sujet. Nous rencontrerons aussi tous les planteurs. Nous essaierons de tout faire d’ici fin juin. »
Selon lui, plusieurs points doivent encore être décidés. Si le texte de loi impose un minimum de 2,5 %, l’option d’un mélange comprenant un pourcentage plus élevé d’éthanol n’est pas écartée. « L’accord de principe est là. Il faut encore consulter les partenaires pour arriver à un accord sur tous ces points », indique le ministre.
Ce qui est sûr, c’est que la fourniture d’éthanol ne posera pas problème. Omnicane, le seul producteur du pays, a une capacité de 24 millions de litres, soit 19 millions de tonnes. La State Trading Corporation (STC) importe, en moyenne, 1,2 million de tonnes de carburant par an. Omnicane peut donc répondre aux besoins du marché local. C’est plutôt la source de l’éthanol, soit la mélasse, qui pose problème, surtout au niveau des planteurs.
Kreepalloo Sunghoon, président du Syndicat des sucres, prend à contrepied le ministre en affirmant que les petits planteurs n’ont pas été consultés. « Le ministre n’a toujours pas répondu à la lettre que nous lui avons adressée après la présentation du projet de loi. On nous avait promis une copie avant qu’elle ne circule au Parlement. Cela n’a pas été le cas », dit-il.
Le litige des petits planteurs autour de l’éthanol tourne autour de la même question depuis plusieurs années : le prix de la mélasse. « La mélasse appartient aux planteurs, explique Kreepalloo Sunghoon. Cela aurait dû être au planteur de vendre l’éthanol à ceux qui feront le mélange. On prend notre mélasse et on la vend sans nous consulter sur le prix. » Les planteurs disent depuis plusieurs années que la mélasse se vend à Rs 7 000 la tonne sur le marché mondial, alors que sur le marché local, il ne se vend qu’à Rs 2 000.
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