Live News

[Billet] Le grand réveil des conseillers municipaux ? 

Ils sont 120 nouvellement élus et ils peuvent tout changer. Les élections municipales tenues dimanche dernier, dans le sillage de l’installation d’un nouveau gouvernement, ne sont pas anodines. Elles placent sur le devant de la scène une nouvelle génération de conseillers municipaux. 

Dans un contexte où les citoyens réclament des résultats concrets, cette fonction locale - trop souvent sous-estimée - est appelée à se transformer. Mieux encore, elle peut devenir le levier silencieux d’une révolution démocratique de proximité. Le député débat au Parlement. Le ministre conçoit des politiques, mais c’est le conseiller municipal qui vit au cœur des problèmes. Parmi, ruelles sombres, nuisances, insécurité, embouteillages, prostitution cachée, trafics de drogue. Là où les autres élus ne passent que de temps à autre, le conseiller peut être présent chaque jour, et c’est là que tout peut commencer. Le conseiller municipal, nouvelle sentinelle du quotidien.
 
Pour cela, il faut repenser son rôle. Le conseiller municipal de demain - ou d’aujourd’hui s’il le veut - n’est pas un figurant ni un attaché protocolaire. Il est un capteur d’alerte, un médiateur, un déclencheur d’action. 
Dans chaque ward, il peut devenir les yeux et les oreilles de la République, repérant ce qui ne va pas et faisant remonter l’information : un lampadaire défectueux, un regroupement nocturne douteux, une famille marginalisée, une zone à sécuriser. À travers des circuits structurés entre municipalités, services techniques, députés, voire ministères, il peut jouer un rôle de coordination décisif. Ce n’est pas un fantasme administratif. C’est la seule voie réaliste pour répondre aux problèmes qui rongent nos villes : drogue, délinquance, insécurité routière, incivisme, détérioration des espaces publics. 

DE L’ÉLU PROTOCOLAIRE À L’ÉLU DE SOLUTION 

Pour réussir cette transformation, les conseillers municipaux doivent changer de posture. Il ne s’agit plus d’être «représentant d’un ward», mais acteur de terrain. Cela suppose : » Des permanences régulières accessibles aux citoyens. » Une écoute active des doléances. » Une connaissance du fonctionnement municipal. » Des liens fonctionnels avec les députés de la circonscription. » Une volonté de faire bouger les lignes. Le danger de voir la population se désintéresser de nouveau si rien ne change est bel et bien réel. Or cette génération d’élus arrive au bon moment, avec un contexte politique renouvelé, et une attente citoyenne immense. 

POUR QUE LA DÉMOCRATIE REDEVIENNE VISIBLE 

Ce que propose cette vision est simple. Il faut redonner de la chair à la démocratie locale. Lorsque les citoyens verront que leurs petits problèmes trouvent enfin réponse - un trottoir réparé, un feu rouge installé, un lieu à risque sécurisé - alors ils recommenceront à croire. Ils verront que leur voix compte, que leur bulletin a de l’effet et qu’un élu les a entendus. C’est peut-être, ainsi, qu’ils cesseront de bouder les urnes municipales, car rappelons-le : le taux d’abstention ne cesse de grimper d’un scrutin à l’autre, signe d’un malaise démocratique profond. Toutefois, si l’on redonne à ces élus municipaux un rôle actif, visible et utile, alors la participation pourrait retrouver du souffle. Une démocratie qui soigne les petites choses reconstruit la confiance dans les grandes.

Publicité
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !