C’est sans grande surprise que le taux directeur a été maintenu à 4,4%. C’est ce qu’a décidé ce mercredi 17 février le Monetary Policy Committee (MPC) de la Banque de Maurice par vote majoritaire.
Deux des huit membres du comité ont argué pour une baisse du taux directeur alors que la majorité a prôné pour le statu quo. Ramesh Basant Roi, gouverneur de la Banque centrale, a expliqué que le MPC a passé en revue l’économie nationale qui opère toujours en dessous de son potentiel, ce qui reflète principalement le niveau faible de l’investissement. La croissance sera de 3,8 % et l’inflation augmentera à 2,3 % en 2016.
« Le MPC a longuement discuté de la productivité, de la croissance des salaires dans l’économie, du niveau d’endettement et de l’évolution des prêts non performants dans le secteur bancaire. Les projections des techniciens de la Banque de Maurice ont indiqué un retour progressif à la croissance potentielle de l’économie en 2017 et prévoient une croissance réelle du PIB de 3,8 % en 2016, ce qui est conforme aux projections des organisations locales et internationales », a indiqué Ramesh Basant Roi.
Il a ajouté que depuis la précédente réunion du MPC en novembre dernier, les indicateurs d’inflation ont continué à reculer dans un contexte de faibles prix mondiaux des matières premières, dont les carburants, et de la mollesse persistante de l’économie locale. L’inflation a donc baissé, passant de 1,7 % en juin 2015 pour atteindre 1,3 %, actuellement.
« L’inflation devrait augmenter à environ 2,3 % en 2016 et à 3,3 % en 2017. L’inflation en glissement annuel a chuté de 2 % en septembre 2015 à 0,4 % en janvier 2016. Le MPC estime que l’inflation restera assez faible dans un contexte de prix mondiaux des matières premières faibles. Nous n’entrevoyons, pour l’heure, aucune menace inflationniste. Nous surveillons la situation de près et nous prendrons toute action nécessaire s’il y a lieu », a déclaré Ramesh Basant Roi.
« Le rôle du régulateur »
Répondant à une question de la presse sur le rôle de la Banque de Maurice dans la mise en congé forcé d’Ashraf Esmaël, numéro deux de la MauBank, Ramesh Basant Roi a déclaré que c’était en tant que régulateur de ce secteur que l’institution a donné son avis. Cependant, il a tenu à souligner que peu importe ce qu’on peut lui reprocher, il est impropre de dire que ce dernier était incompétent. « C’est insultant de traiter quelqu’un, un chef de famille de la sorte. C’est une mise à mort que de parler ainsi. Nous ne savons pas comment les choses se sont déroulées à la MauBank. Nous ne savons s’il a été forcé à exécuter certaines choses et nous ne savons pas non plus qui lui a donné des instructions. Soyons justes », a-t-il insisté.Repo, un taux qui concerne les prêts et les épargnes
Pour faire simple, le taux directeur ou le Key Repo Rate est le seuil à partir duquel les banques décident du taux d’intérêt pour les emprunts et ceux pour l’épargne. Plus le Repo Rate est bas, plus le taux d’intérêts pour des prêts devront baisser. À l’inverse, quand la Banque de Maurice décide de l’augmenter, il en va de même pour le taux d’intérêts à l’emprunt. La même tendance s’applique au taux à l’épargne ; un Repo Rate à la hausse provoque une hausse des intérêts pour des dépôts en banque et inversement, un Repo Rate en basse, entraîne un plus faible taux à l’épargne. Pour la Banque de Maurice, il faut presque chaque trimestre étudier s’il a des raisons pertinentes pour changer le taux directeur car c’est ainsi qu’elle peut exercer sa politique monétaire, qui est, d’une part, de limiter l’inflation et, d’autre part, de favoriser la croissance économique.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !