La Banque de Maurice met en place un centre d’innovation. Celui-ci servira à promouvoir l’innovation et la mise en place de technologies de pointe dans le secteur bancaire mauricien.
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Le lancement du centre d’innovation de la Banque de Maurice aura lieu le 4 septembre. Cette plateforme facilitera les sessions de brainstorming, les hackathons et les sessions de programmation exploratoire pour faire avancer l’industrie. Le centre d’innovation aura également un aspect régional puisqu’il bénéficiera du soutien d’autres banques centrales de la région. Harvesh Seegolam explique qu’elles partageront et résoudront leurs problèmes afin que notre région ne soit pas à la traîne en termes de pratiques et de processus innovants. Le gouverneur de la Banque de Maurice participait à la partie protocolaire de l’atelier « Digital Finance in Africa ». Organisé par le Regional Centre of Excellence et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’atelier a eu lieu au Meridien hotel le 20 juin.
« Le centre d’innovation est une initiative prise par plusieurs banques centrales à travers le monde. Nous voulons montrer que nous avons du potentiel à Maurice pour venir avec des solutions dans le monde numérique pour améliorer les services bancaires et financiers. D’autres gouverneurs dans la région ont été invités à se joindre à cette initiative et à utiliser l’innovation hub de Maurice pour résoudre les problèmes au niveau de la région. Ce faisant, Maurice restera un leader dans l’innovation et dans le secteur bancaire », a expliqué Harvesh Seegolam.
Monnaie numérique
D’autre part, concernant les innovations, après des progressions dans ses recherches pour la mise en œuvre d’une monnaie numérique de détail, la Banque de Maurice avait lancé un projet pilote avec une banque commerciale en janvier. Harvesh Seegolam fait ressortir qu’une série de projets pilotes est prévue. « Par la suite, la façon dont la monnaie numérique sera lancée à Maurice sera déterminée », a-t-il expliqué.
Amendement BoM Act
La loi sur la Banque de Maurice sera modifiée afin d’améliorer l’indépendance opérationnelle du régulateur bancaire. Les décisions de la Banque de Maurice sont prises de manière indépendante, assure Harvesh Seegolam. Durant la période de crise, explique le gouverneur de la BoM, les autorités et la Banque centrale ont dû regarder dans la même direction. « Toutes les banques centrales l’ont fait sans exception. Ce qui ne veut pas dire que nous avons perdu notre indépendance.
C’était la philosophie de la Banque centrale », avance-t-il. Cependant, ajoute-t-il, plusieurs banques centrales analysent comment améliorer davantage les opérations et renforcer les lois qui permettront de pousser plus loin cette indépendance. Un nouveau BoM Act sera bientôt introduit. La Banque de Maurice travaille et consulte des agences internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) à ce propos.
Retour à la normale pour le marché des devises
Les chiffres totaux de FX inflows en 2023 par rapport à 2019 indiquent un retour à la normale pour le marché des devises, selon Harvesh Seegolam. Ce dernier soutient que le niveau est plus ou moins le même. Après deux années de crise qui ont influencé les chiffres de devises entrants, le début de cette année, poursuit le gouverneur, montre un retour progressif à la normale. La Banque de Maurice surveille quotidiennement les opérations du marché des changes et interviendra si besoin est.
Dette et obligations
Le Dr Carmine Di Noia, directeur des finances et des entreprises à l’OCDE, concède que la dette est un problème majeur dans le monde entier. Il existe un montant important de dettes et d’obligations dans le monde entier, environ cent mille milliards d’obligations souveraines et d’obligations d’entreprises. Cependant, la dette et les obligations ne sont pas nécessairement une question négative. « Le rôle des obligations d’épargne est important, surtout en période de crise. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de resserrement monétaire. Il est probable que les banques centrales n’achèteront plus d’obligations souveraines », explique-t-il. Au cours des trois prochaines années, un grand nombre d’obligations souveraines et d’obligations d’entreprises arriveront à échéance. Le refinancement de ces dettes sera difficile, craint le Dr Carmine Di Noia. « Il y aura un problème d’absorption. Nous devons examiner cette question avec soin. »
En chiffres
Les prévisions de la Banque de Maurice pour 2024
Harvesh Seegolam : « Une inflation à 4,9 % nous permettra de nous situer dans la fourchette de 2 à 5 %. Ce chiffre s’aligne sur les projections du Fonds monétaire international. Le nouveau cadre de politique monétaire contribue à diminuer les pressions inflationnistes dans le pays ».
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