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Bail d’un domaine de chasse à Grand-Bassin - Me Shiv Potaya : «Je ne pense pas que l’enquête va aboutir»

Les soupçons de pot-de-vin pour l’octroi du bail d’un terrain de l’État à Grand-Bassin et l’enquête de la commission anticorruption à ce sujet ont été abordés dans l’émission « Au cœur de l’info », animée ce mardi par Jean-Luc Émile. Il a aussi été question de la demande d’institution d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur cette affaire.

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L’avocat Shiv Potaya dit souhaiter, mais sans trop d’espoir, que l’Independent Commission against Corruption (Icac) mènera à son terme l’enquête sur l’octroi du bail d’un terrain de l’État de 273 hectares, situé dans la région de Grand-Bassin, à l’association Eco Deer Park. « Je ne pense pas que l’enquête va aboutir. On va étouffer l’affaire comme pour la mort de Kistnen. On va jouer jusqu’aux prochaines élections. Il n’y aura pas de suite. Un autre événement prendra le dessus sur celui-là et les gens vont oublier. Lenket pou al mor », anticipe l’homme de loi. 

Si l’on veut voir des changements, poursuit-il, dans la façon d’enquêter de l’Icac, il faut nommer une personne intègre à la direction de cette institution. « Il faut changer la tête de l’Icac. Les lois existent. Il suffit de mettre des personnes propres à la tête. Une personne qui ne protège personne. Il y a des personnes propres et intègres à Maurice comme Pierre Dinan, Milan Meetarbhan et Shiv Potaya », dit-il. 

L’avocat parle aussi de l’ancien président du Sugar Investment Trust, Rajesh Ramnarain, qui a demandé l’immunité pour collaborer dans l’enquête de l’Icac. « Il a emprunté un sentier très dangereux. Quelle garantie y a-t-il qu’il dira la vérité ? Qu’il parle ou pas, je pense qu’il y a suffisamment de preuves. Ne pas lui accorder l’immunité ne va pas empêcher l’enquête de progresser. » 

Me Veda Baloomoody, avocat et membre du MMM, affirme que beaucoup de Mauriciens ne font plus confiance à l’Icac car énormément d’argent a été dépensé sans que cela soit suivi de résultats concrets. Il est en faveur de l’institution d’une commission d’enquête dans cette affaire. Il pense que le Premier ministre, qui a déclaré qu’une commission d’enquête n’était pas justifiée, « n’a pas envie de savoir ce qui se passe avec son Attorney General, qui est de surcroît le secrétaire général de son parti. » 

Pour lui, il y a « urgence » à ouvrir une commission d’enquête. « Elle est importante pour connaître le rôle des différents protagonistes. Le ministre aurait dû démissionner et laisser l’enquête se faire en toute transparence. Ivan Collendavelloo a dû démissionner pour peu alors que là il y a des preuves. C’est beaucoup plus sérieux que dans le cas de Collendavelloo. C’est suffisant pour lui demander de ‘step down’. » 

L’avocat Neelkanth Dulloo soutient qu’avec les divers scandales, le Premier ministre sait que la majorité de la population est dans le camp de l’opposition. « Il sait qu’une commission d’enquête amènera de la transparence et que toute l’affaire sera devant le grand public. Il sait que ce sera fatal pour son gouvernement avec les élections municipales et générales derrière la porte. Par éthique, le ministre aurait dû partir », estime-t-il, ajoutant que « ne pas donner de commission sera également fatal ».

L’Icac annonce des développements d’ici vendredi

Si la commission anti-corruption a choisi de ne pas participer à l’émission, un de ses représentants a quand même envoyé un message à Jean-Luc Émile, dans lequel il parle de développements imminents. « Une enquête de l’Icac n’est pas comme une enquête policière. Il y aura des développements d’ici vendredi », annonce-t-il.

 

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