Bachelière à 16 ans, Janvi Juwaheer étudie le droit en Angleterre : son avenir compromis après le décès de son père

• L’étudiante est menacée d’expulsion par l’université d’Essex en raison d’un retard de paiement

Joy Juwaheer était un père comblé. Il rêvait de voir sa fille Janvi réussir ses études de droit et devenir avocate. L’adolescente ayant obtenu brillamment le baccalauréat à 16 ans, ses parents se sont battus pour parvenir à l’envoyer en Angleterre en octobre dernier. Cependant, ils se sont endettés.

Alors que Janvi étudie à l’université d’Essex, un malheur s’est abattu sur la famille. Joy Juwaheer est tombé malade et le 28 février, il est décédé à l’âge de 56 ans. Peu avant sa mort, il avait reçu un courriel de l’université au sujet d’un retard de paiement pour les frais de scolarité du deuxième trimestre. Un délai lui avait été accordé jusqu’au 22 mars pour effectuer le versement, faute de quoi sa fille serait expulsée de l’établissement.

« Tou limem ti pe okipe. Kouma mo pou fer aster ? Tou inn ariv enn sel kou », dit Arvina, son épouse, qui se retrouve seule face aux difficultés. « Nous avons dû emprunter pour que notre fille puisse poursuivre ses études dans cette université. Nous avions payé le premier trimestre qui se terminait en décembre 2021. À 16 ans, Janvi est seule là-bas. Dernièrement, son père s’occupait de lui trouver un logement. »

Cependant, le décès du pilier de la famille a tout chamboulé. « Joy était en bonne santé. L’année dernière, il était tombé et s’était fait mal à la jambe. Malgré cela, il avait tenu à accompagner notre fille à l’aéroport. Mon époux a eu une longue carrière dans les finances avant de se retrouver sans emploi. Il était un père dévoué et un homme d’une grande générosité », poursuit Arvina, qui est enseignante. 

À la suite d’une nouvelle chute, Joy a été admis à l’hôpital de Pamplemousses. « Il parlait beaucoup avec Janvi sur Whatsapp. Il lui disait de ne pas s’inquiéter car il s’occupait de tout, y compris du retard de paiement. » Mais alors qu’il s’impatientait de quitter l’hôpital, sa santé s’est détériorée. En se rendant à son chevet, son épouse a été informée par les infirmiers qu’il était mort subitement. « Le plus dur a été de l’annoncer à notre fille. Je lui ai téléphoné. Elle était dévastée. »

Arvina ne sait pas vers qui se tourner pour aider sa fille désormais. « Elle est brillante. Je veux qu’elle poursuive ses études mais maintenant, c’est compliqué. Mon époux avait des contacts. Je dépendais beaucoup de lui », se lamente-t-elle. Il ne reste plus qu’un seul jour avant l’expiration du délai accordé par l’université. Si la situation n’est pas régularisée d’ici là, les ambitions de Janvi seront sérieusement compromises.