50types de cancers ont pu être détectés avant même les premiers signes. Cela, grâce à des tests sanguins. C’est ce que révèle une étude menée par un groupe de chercheurs. Mais cela va prendre du temps avant que ces résultats soient validés, estiment des médecins mauriciens.
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Un professionnel des analyses biomédicales considère que faire des tests sanguins pour détecter le cancer a de nombreuses implications : médicale, morale, sociale et psychologique. Cela prendra aussi du temps pour que ce type d’analyse soit homologué et arrive à Maurice, selon lui. « Il faut des examens plus spécifiques et sensibles et les techniques doivent être facilement disponibles », dit-il.
La détection précoce peut sauver des vies, souligne une source proche du dossier du côté du ministère de la Santé. « Le dépistage standard du cancer doit être poursuivi en attendant les résultats définitifs sur l’efficacité de l’utilisation de Galleri comme outil de dépistage de plusieurs cancers », explique notre interlocuteur.
Il ajoute que les résultats d’un essai majeur impliquant 165 000 personnes sont attendus l’année prochaine et détermineront la voie à suivre pour utiliser Galleri comme méthode de dépistage génétique.
Un oncologue, qui n’a pas souhaité être cité, fait ressortir qu’il ne faut pas se réjouir trop vite.
« Ce ne sont que des analyses préliminaires et de prospection. D’autres recherches plus approfondies doivent encore être menées et l’étude montre que des traces de cancer ont été notées que sur 1,4 % des volontaires », dit-il. Notre interlocuteur est cependant d’avis que ce serait une grande avancée sur le plan médical, si le cancer pouvait être détecté de manière précoce, et ainsi, assurer une meilleure prise en charge. Le traitement devrait aussi être plus léger et les patients auront de meilleures chances de survie, fait-il ressortir. Mais le revers de la médaille c’est que des tests de dépistage du même type devraient être effectués régulièrement.
Galleri test
Le cancérologue souligne également que nul n’est à l’abri d’un cancer qui peut survenir en raison de multiples facteurs. « Rien ne peut empêcher une personne d’avoir un cancer. Il y a des facteurs non-modifiables (l’âge et le genre) et des facteurs modifiables (la sédentarité, l’abus d’alcool et de cigarettes et l’obésité, entre autres) », explique notre interlocuteur. Il préconise ainsi une bonne hygiène de vie avec la consommation d’une alimentation saine et équilibrée et la pratique d’une activité physique régulièrement. Cela, afin de retarder ou prévenir le risque d’avoir un cancer.
Détecter les premiers signes d’un cancer à travers des tests sanguins et ainsi avoir la possibilité d’avoir un diagnostic précoce pour une meilleure prise en charge médicale. C’est le pari qu’a voulu relever un groupe de chercheurs du Memorial Sloan Kettering Cancer Centre à New-York. Cela, à travers l’étude baptisée « Multi Cancer Early Detection ». 6 621 personnes de plus de 50 ans ont participé à cette enquête. Aucune ne présentait des signes précurseurs d’un quelconque cancer et n’avait pas non plus effectué de diagnostic pour cette maladie.
Connues comme « Galleri test », les analyses de l’ADN tumoral circulant permettent d’identifier les anomalies génétiques des cellules cancéreuses. Lors de l’étude, des signes de cancer ont été détectés sur 92 personnes (1,4 % des participants). Ces résultats ont été présentés lors du congrès de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO), qui s’est tenu à Paris il y a quelques jours.
Plus de la moitié de ces 92 personnes n’étaient pas au courant qu’ils avaient une tumeur, selon l’étude qui a permis de détecter des cancers du sein, du foie,des poumons, du côlon, mais aussi du sang, du pancréas ou de l’ovaire. Ces tumeurs, souvent détectées tardivement, laissent un faible taux de survie. Antérieurement, les premiers tests permettaient de détecter des tumeurs dans le sang de patients dont le cancer était connu.
« Je pense que ce qui est excitant dans ce nouveau paradigme et ce nouveau concept, c’est que beaucoup d’entre eux étaient des cancers pour lesquels nous n’avons pas de dépistage standard », a déclaré le Dr Deb Schrag, chercheur principal sur l’étude au Memorial Sloan Kettering Cancer Centre à New-York. Les avis sont cependant partagés à ce sujet parmi les spécialistes mauriciens.
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