Au moins 98 Palestiniens sont morts en détention israélienne depuis octobre 2023, et le véritable bilan pourrait être nettement plus élevé, de nombreuses personnes arrêtées dans la bande de Gaza étant toujours portées disparues. C’est ce qu’indique un nouveau rapport de Physicians for Human Rights – Israel (PHRI), une organisation israélienne de défense des droits humains, qui s’appuie sur des données officielles israéliennes ainsi que sur d’autres sources.
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Le rapport se fonde sur des documents officiels, des réponses obtenues via des demandes de transparence administrative, des rapports médico-légaux, des entretiens avec des proches, des avocats, des témoignages de détenus palestiniens, ainsi que des informations recueillies auprès d’autres ONG.
Selon PHRI, les Palestiniens décédés en détention ont succombé à des violences physiques, un manque de soins médicaux, ou une combinaison des deux. L’organisation a recensé 46 morts dans les prisons du Service pénitentiaire israélien (IPS) depuis le début de la guerre, et au moins 52 morts en détention militaire, tous originaires de Gaza.
« Le sort de centaines de Palestiniens de Gaza détenus par l’armée israélienne reste inconnu à ce jour, ce qui laisse penser que le nombre réel de décès est probablement bien plus élevé », souligne PHRI.
Israël a cessé de fournir des informations au Comité international de la Croix-Rouge dans les premiers jours du conflit et a interdit l’accès aux centres de détention. Les dernières données publiques sur les décès en détention fournies par l’armée israélienne remontent à mai 2024, et celles du Service pénitentiaire israélien à septembre 2024. Au-delà, PHRI a documenté d’autres décès grâce à des témoignages et aux réponses officielles adressées à l’Autorité palestinienne.
L’IPS, sollicité par CNN, a déclaré qu’il « opère conformément à la loi » et que les droits des détenus — accès aux soins, hygiène, conditions de vie adéquates — sont respectés. L’institution a refusé de commenter les chiffres ou accusations des organisations extérieures, ajoutant que celles-ci « ne reflètent pas » ses pratiques.
Une “attaque sans précédent” contre les détenus palestiniens
PHRI conclut que les autorités israéliennes ont mené une « attaque sans précédent contre les Palestiniens détenus », affirmant que le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, figure de l’extrême droite, a pris des mesures visant à « détériorer délibérément les conditions de détention ».
CNN a demandé une réaction au ministère israélien de la Sécurité nationale.
Ben-Gvir a déjà défendu l’application stricte des conditions minimales prévues par la loi, estimant que « les conditions en prison renforcent la dissuasion ». En septembre, il avait également critiqué la Cour suprême israélienne après que celle-ci a déterminé que l’État ne fournissait pas une alimentation suffisante aux prisonniers palestiniens.
Selon PHRI, les décès dans presque tous les établissements pénitentiaires israéliens « soulignent la nature systématique et continue de ces morts en détention israélienne ».
Parmi les personnes décédées dans les prisons de l’IPS, 17 étaient originaires de Gaza, 26 de Cisjordanie, et trois étaient citoyens israéliens. Les données montrent qu’en moyenne, deux Palestiniens mouraient chaque mois en détention, avec une augmentation progressive des décès.
CNN a précédemment documenté des cas de mauvais traitements, de négligence médicale et de conditions inhumaines au centre de détention de Sde Teiman, un hôpital de campagne situé sur une base militaire dans le désert du Néguev.
Selon PHRI, entre le début de la guerre et août 2024, 29 détenus originaires de Gaza sont morts à Sde Teiman. D’autres décès ont été signalés dans des camps militaires du sud d’Israël, notamment à Ofer et Anatot.
Parmi les 73 victimes identifiées figurent le Dr Adnan al-Bursh, 53 ans, chef du service d’orthopédie de l’hôpital Al-Shifa, mort après des signes de sévices physiques rapportés par un codétenu, ainsi que Walid Khalid Ahmad, 17 ans, décédé de malnutrition prolongée, selon un rapport d’autopsie.
Plus tôt cette année, PHRI a rejoint l’ONG israélienne B’Tselem pour dire que les actions d’Israël à Gaza relèvent du génocide. Israël rejette catégoriquement ces accusations.
Source : CNN
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