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Au cœur de l’info - Secteur financier : le manque de main-d’œuvre continue d’être une préoccupation majeure

Soopayah Narrainen, Darsen Rungien, Zakir Toorawa et Kessen Ramalingum

L’émission Au cœur de l’info du 13 juin, animée par Prem Sewpaul, s’est penchée sur l’impact des mesures budgétaires pour le secteur financier. Les différents intervenants s’accordent à dire que la rétention et l’attirance des talents sont essentielles.  

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Avec une contribution d’environ 18 % au Produit intérieur brut (PIB) du pays, le secteur financier est important pour le pays. D’autant plus que c’est un secteur d’avenir dont les opportunités sont multiples pour les jeunes. Kessen Ramalingum, CEO de JurisTax Ltd, souligne qu’il y a de la place pour ceux-ci. Toutefois, il explique l’état d’esprit de la nouvelle génération. Certains optent pour un emploi sous d’autres cieux après avoir effectué leurs gammes sur le sol mauricien. « Plusieurs jeunes sont effectivement tentés par l’aventure à l’étranger. Il y a des jeunes qui ont étudié à l’étranger et qui comparent les salaires », avance-t-il. Bien que les salaires soient attrayants dans le centre financier mauricien, ils ne peuvent pas rivaliser avec les autres juridictions internationales. D’ailleurs, la monnaie locale a perdu sa valeur face aux principales devises. 

Darsen Rungien, Chief Operations Officer de JurisTax Ltd, fait comprendre que la dépréciation de la roupie qui n’est pas sans conséquence sur le coût de la vie à Maurice. Et elle figure parmi les facteurs qui poussent certains jeunes à aller travailler, par exemple, au Luxembourg. « On parlait auparavant de la fuite des cerveaux. Cependant, le phénomène de l’immigration concerne également les travailleurs non qualifiés. » De plus, la quête d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée pèse également dans le choix des jeunes. 

Solutions

La pandémie et la guerre en Ukraine ont contribué à la dépréciation de la roupie face aux principales devises étrangères, explique Kessen Ramalingum. D’ailleurs, le manque de devises sur le marché local impacte négativement le secteur financier mauricien, poursuit-il. Par conséquent, certains clients ne peuvent effectuer leurs transactions, les banques ne disposant pas de suffisamment de devises. Cette situation est défavorable à l’image de la juridiction mauricienne, selon le CEO de JurisTax Ltd. Or, selon Darsen Rungien, le budget 2024-25 ne renferme aucune mesure destinée à stabiliser la monnaie locale. 

En revanche, eu égard à la problématique de la main-d’œuvre, le gouvernement essaye de le résoudre en ouvrant le pays aux travailleurs étrangers. Ce qui se traduit par la suppression des quotas de main-d’œuvre étrangère dans certains secteurs et par des incitations. Le seuil d’éligibilité pour l’Occupation Permit pour les professionnels passe de Rs 30 000 à Rs 22 500. Zakir Toorawa, CEO de RockFin Compliance, le compare avec le revenu minimum garanti qui se chiffre à Rs 20 000. « La révision concernant l’Occupation Permit va-t-elle attirer les travailleurs étrangers qualifiés ? », demande-t-il. Pour sa part, Kessen Ramalingum, cite la politique d’ouverture de Dubaï en exemple. Celui-ci a bénéficié du savoir-faire des expatriés pour le développement de son pays. Néanmoins, le CEO de JurisTax fait comprendre qu’il ne faudrait pas que les travailleurs étrangers bénéficient de meilleurs avantages que les employés mauriciens. 

Imposition

D’autre part, la juridiction mauricienne a pu se remettre des répercussions liées à sa présence sur les listes préjudiciables que sont la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) et la liste noire de l’Union européenne. Zakir Toorawa indique que l’image de Maurice comme un pays qui a des pratiques de « harmful tax » a été nettoyée. La confiance des investisseurs et la conformité étant des éléments indispensables dans le secteur financier, il est important de disposer d’un système robuste. « Maurice a les contrôles de “ due diligence ” », avance-t-il. Et Darsen Rungien précise que Maurice n’est pas un paradis fiscal. Avec les efforts entrepris pour être « white listed », il convient  d’être aligné sur le GAFI, l’Organisation de coopération et de développement économiques et la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act. 

Au chapitre des impositions, Soopayah Narrainen, CEO de RockFin Tax, est d’avis que la Mauritius Revenue Authority doit apporter des éclaircissements concernant l’exemption partielle de 80 % pour les compagnies du Global Business.

 

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