Durant l’émission Au cœur de l’info du lundi 11 octobre, il a été question du variant Delta. Détectés lors des analyses de séquençage effectuées en septembre, ces trois cas ne sont pas connectés. D’autres analyses sont attendues concernant les personnes qui ont été en contact avec les patients concernés. Plusieurs professionnels de la santé parlent de la propagation du variant dans les semaines à venir.
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Le Dr Fazil Khodabocus est Regional Public Health Superintendant (RPHS) au ministère de la Santé. Il était l’un des intervenants de l’émission Au cœur de l’info, animée par Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert. Selon le médecin, il n’y a aucune connexion entre les trois cas du variant Delta détectés récemment à Maurice. Un exercice de traçage a été effectué auprès de l’entourage des trois personnes infectées par ce variant. Des prélèvements ont été faits pour d’autres analyses de séquençage. Les résultats sont attendus. Il a aussi soutenu qu’il y aura une augmentation du nombre de séquençages.
Pour lui, le pays a de la chance que le variant Delta a été détecté à un moment où un fort pourcentage de la population est vacciné. Ce qui peut réduire l’impact du virus à Maurice, en complément aux gestes barrières. « Plus il y aura de personnes vaccinées, moins il y aura de contamination. Et cela va diminuer la capacité d’avoir des variants », a-t-il dit.
Qu’il s’agisse d’une forme bénigne ou plus sévère, l’infection à la Covid-19 peut entraîner des symptômes qui durent sur le long terme : c’est ce que l’on appelle le Covid long. Selon le Dr Fazil Khodabocus, aucune étude n’a été effectuée concernant d’éventuels cas à Maurice, mais c’est à considérer.
Les personnes vaccinées à risque
Le Dr Shameem Jaumdally, virologue en Afrique du Sud, est intervenu par téléphone. Il estime que le variant Delta va continuer à se répandre à Maurice jusqu’au mois de décembre en suivant un cycle et deviendra le variant dominant. Pour empêcher qu’il ne se propage, le médecin propose des moyens de contrôle, autres qu’un confinement. « Même les vaccinés peuvent être infectés par ce variant. D’où la nécessité de mettre en place des stratégies pour contenir sa propagation, comme limiter les sorties et instaurer des restrictions sur le nombre de personnes », a-t-il déclaré.
Un avis que partage, Houriiya Tegally, doctorante mauricienne en Bio-informatique et virologie à l’Université de KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud. Tout d’abord, elle a déclaré que le variant Delta est présent dans la communauté, ce qui était inévitable. Et ce même si les proches des personnes infectées par ce virus sont guéris. Pour elle, il était inévitable que ce virus arrive à Maurice. De plus, étant plus contagieux, les personnes les plus vulnérables seront les plus affectées. Comme le Dr Jaumdally, elle s’attend à une hausse de cas dans les semaines à venir. La doctorante espère que l’immunité est forte dans la population pour faire face à ce variant.
Pour sa part, Xavier-Luc Duval, a soutenu que les chiffres du ministère de la Santé ne reflètent pas la réalité. De ce fait, le gouvernement a perdu toute crédibilité. Selon le leader de l’opposition, le gouvernement ment afin d’attirer les touristes. Le revers de la médaille est que la population a baissé la garde.
De son côté, Farhad Aumeer, le député du parti Travailliste, a évoqué la campagne de vaccination de la troisième dose. D’après lui, le gouvernement s’est lancé sans études préliminaires autour du mix vaccinal. Il déplore le manque de décision scientifique et c’est pourquoi il se demande si c’est « safe » pour la population.
Le Dr Laurent Musango, également présent, a parlé du grand nombre de morts enregistré à Maurice. Il est d’avis qu’il est trop tôt pour dire si ces décès sont liés au variant Delta.
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