Les autorités mettent les bouchées doubles pour protéger les visiteurs étrangers ainsi que l’image de Maurice en tant que destination touristique. L’amendement de certaines lois pour permettre des sanctions appropriées concernant les arnaques sur les touristes est en discussion.
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Depuis le début de cette année, quatre plaintes pour arnaque ont été déposées par des touristes. Deux d’entre elles concernent le même magasin. C’est ce que révèle la Consumer Affairs Unit. Lindsay Morvan, directeur de la Tourism Authority (TA), affirme qu’en raison des cas non signalés, l’organisme ne peut pas se prononcer sur la tendance réelle. « Bien que les frontières soient restées fermées pendant 18 mois, il est évident que, depuis la reprise, chaque cas donne une image négative de la destination Maurice », soutient-il. Cependant, il avance que ces cas ont toujours existé, particulièrement au marché central. Les arnaques, selon lui, portent principalement sur les prix exorbitants de produits et services. « Mais une baisse du nombre de cas a quand même été notée », dit-il. Ce dernier indique travailler de concert avec les autres autorités pour mettre de l’ordre dans ce secteur.
« La TA a récemment présidé une réunion avec les différents ministères et départements concernés pour trouver des solutions à ce genre de problème, incluant les activités illégales, surtout en l’absence de cadres juridiques adéquats », fait ressortir Lindsay Morvan. Il souligne que des discussions sur la nécessité d’amender certaines lois pour permettre des sanctions appropriées ont aussi été à l’agenda. « Il est bon de préciser que si le fauteur présumé est un opérateur qui détient un permis délivré par la Tourism Authority, les articles 6(e) et 6(i) nous autorisent à mener des enquêtes et à prendre des mesures pour réprimer toute pratique illégale, déshonorante, dangereuse et répréhensible liée à toute activité régulée par la Tourism Authority Act », ajoute le directeur. Par ailleurs, des mesures pour la protection des consommateurs de l’industrie du tourisme seront prises.
Quatre plaintes depuis le 1er janvier
- Une boutique spécialisée dans la vente de polos située à Floréal pour non affichage des prix et montant excessif débité via paiement par carte (deux plaintes). Le nombre de plaintes contre cette boutique augmente au fil des ans.
- Un magasin de décoration situé à Floréal pour avoir vendu des produits à des prix exorbitants.
- Une boutique de vêtements de marque située à Floréal pour non affichage des prix et escroquerie.
Source : Consumer Affairs Unit (ministère du Commerce)
Les arnaques les plus courantes
- La surfacturation (notamment en passant les cartes de crédit).
- L’agressivité de la part de vendeurs pour pousser à l’achat.
- Des manœuvres de commerçants agissant avec des complices qui détournent l’attention du client.
- Les tarifs proposés par les chauffeurs de taxi « marron ».
Note : selon les autorités et les opérateurs du secteur
Daniel Saramandif, président de l’Association of Tourism Professional : «Les touristes, de plus en plus informés, tombent difficilement dans des pièges»
Le président de l’Association of Tourism Professional est d’avis que les arnaques dans les hôtels et chez les prestataires de services liés aux activités touristiques, sont très rares. « Aujourd’hui, tous les tarifs sont déjà affichés en ligne. D’ailleurs, les touristes font leurs paiements en ligne et achètent même des excursions avant d’atterrir à Maurice. Ainsi, ils minimisent le risque d’être arnaqués», soutient-il. En outre, il avance que les opérateurs touristiques ne vont pas imposer des prix exorbitants car la concurrence est féroce. Par ailleurs, il souligne que les touristes sont de plus en plus informés et tombent difficilement dans des pièges. « Par exemple, les touristes européens font des recherches intensives sur les prestataires avant de faire les réservations et des paiements en ligne », dit-il. Cependant, il concède que des cas d’arnaque ont été signalés ces derniers temps. « Il faut que les autorités prennent des sanctions strictes pour éviter ce type de pratique », estime Daniel Saramandif.
Ramjeetun Vedprakash, président de la Federation of Hotels Taxis Associations : «Les hôtels doivent s’assurer que leurs clients ne prennent pas des taxis ‘marron’»
Le président de la Federation of Hotels Taxis Associations est catégorique. Pour lui, la question des arnaques ne se pose pas chez les chauffeurs de taxi d’hôtel agréés. « Nos tarifs sont affichés à la réception de l’hôtel, où nous sommes postés. Ces tarifs sont déterminés avec l’accord de nos membres ainsi qu’avec la direction de l’hôtel », explique Ramjeetun Vedprakash. Du coup, dit-il, c’est difficile d’arnaquer les touristes car ces derniers sont au courant des tarifs pratiqués. Cependant, il affirme que certains individus interfèrent sur le marché. « Ces taxis ‘marron’ proposent au début des tarifs très bas pour attirer les touristes. Ensuite, ils leur imposent des prix exorbitants pour les prochaines sorties », soutient notre interlocuteur. Selon lui, c’est la responsabilité des hôtels de s’assurer que leurs clients ne prennent pas des taxis « marron » pour sortir. « Les hôtels doivent recommander le service des chauffeurs de taxi d’hôtel pour éviter toute possibilité d’arnaque. »
Les tarifs des taxis d’hôtel
- Hôtel - aéroport : entre Rs 2 000 et Rs 2 500 selon les hôtels
- Excursion : À partir de Rs 3 000 en fonction de l’itinéraire
Prem Beerbal, président de la Federation of Pleasure Craft Operators : «Les tarifs ne sont pas fixés»
Le président de la Federation of Pleasure Craft Operators indique que les tarifs que proposent les operateurs des bateaux varient en fonction de la taille du bateau et des prestations. « Les tarifs ne sont pas fixés. Ils sont décidés entre le client et l’opérateur. Aucune obligation n’est donc imposée au client. Ce dernier est libre de faire son choix par rapport à son budget. » Du coup, il affirme qu’il n’y a aucune possibilité de se faire arnaquer. Toutefois, il soutient qu’il y a des gens sur la plage qui travaillent en toute illégalité et tentent d’attirer des touristes. « Il est grand temps de mettre de l’ordre dans ces activités. On s’attend à ce que les autorités introduisent des sanctions sévères », dit-il
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