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Anpee Goomany : une centenaire d'une grande lucidité 

Quatre générations réunies autour d’Anpee Goomany pour les 100 ans de celle-ci.

Un anniversaire digne d’un évènement historique au sein de la famille Goomany. C’est ainsi que celle-ci, qui réside à Vacoas, a fêté les 100 ans de son aïeule, Anpee Goomany, le 18 octobre. Une longévité attribuée à une bonne santé, mais surtout à la fusion au sein de la famille du centenaire.

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Les centenaires se succèdent à Maurice, mais leur santé ne semble pas égale. Ainsi, certains ont perdu leur mobilité, d’autres ont la mémoire qui chancelle. 

Mais Anpee Goomany affiche une lucidité qui étonne. Et à son domicile, elle vaque d’une chambre à l’autre sans accompagnement. « Après le repas, elle va dans le petit jardin et se met au soleil », indique sa fille Manglawtee. 

Ce qui frappe d’emblée chez elle, c’est son visage toujours souriant, qui affiche la bienveillance. Anpee Goomany, née Hurkoo, la seule fille d’une fratrie de quatre enfants, a suivi son époux Sobnath, à Chemin-Grenier, après son mariage. 

Dans la localité, la famille Goomany fait partie des notables, possède des champs de canne et emploie des laboureurs. « Kan mo finn al res laba, mo ti pe lev 4 h dimatin et mo ti pe al ansam avek bann travayer-la », raconte la centenaire. 

Après le décès de son époux, elle demande à sa fille Manglawtee de la rejoindre, afin de continuer à s’occuper des champs. « Comme mon époux travaillait dans la région, ça n’a pas posé de problème », confie cette dernière.

Rougaille de poisson salé

Elle a toujours accompli dignement ses tâches ménagères. Elle s’est occupée de ses enfants et trouvait du temps pour aller au cinéma pour voir son acteur préféré, Dharmendra. 

Peu friand des viandes, elle a toujours aimé, entre autres, la rougaille de poisson salé, avec des légumes. 

Kreshan Bundhoo est l’ainé de ses petits-enfants et le fils d’Anuradha, une de ses deux filles. Il habite à côté de la centenaire et il est un membre de la famille qui la connait mieux que personne. 

« Il n’y a pas longtemps, elle venait encore chez moi pour que nous mangions ensemble. Parfois, on alterne la préparation des repas. Je lui fais souvent passer un petit test de mémoire en jouant aux sirandanes. Elle a toujours les réponses », fait ressortir Kreshan Bundhoo.

Pour Manglawtee, mariée à Chand Hanuman, ingénieur et Development Manager, le seul facteur alimentaire n’explique pas la longévité de sa mère. 

« Elle n’a jamais été malade, elle a une vie équilibrée et saine et elle est toujours de bonne humeur. Elle ne s’est pas tuée au travail. Par-dessus tout, elle a toujours été entourée par la famille », dit-elle. 

Une nièce qui poursuit sa spécialisation en médecine en Belgique lui a envoyé un bouquet. « Il y a un véritable sens de la famille parmi tous nos proches parents. Chacun a voulu que ses enfants réussissent. Aussi c’est une source de bonheur pour ma mère lorsqu’elle entend ces bonnes nouvelles », poursuit Manglawtee. 

C’est vrai que durant le confinement sa mère a été attristée d’apprendre que la pandémie causait des milliers de décès dans le monde. Et elle s’était inquiétée concernant l’approvisionnement alimentaire qui était menacé. 

« Mais elle est très positive, elle voit toujours le bon côté des choses. Elle a toujours pensé que les beaux jours reviendront et qu’il faut garder la foi », fait observer Kreshan Bundhoo.

La bonne santé d’Anpee Goomany lui permet d’avoir une véritable mobilité quotidienne. Et elle est curieuse, si bien qu’elle a souhaité qu’on l’emmène voir le métro. « Elle veut même voir le potager familial à River Walk, comme elle s’y connait en légumes », précise Kreshan Bundhoo. 

Pour Manglawtee, sa mère incarne l’unité familiale. C’est sans doute la seule et unique raison qui rassemble leurs parents de partout. 

« C’est un privilège, une grâce divine qu’elle soit en vie. Il faut s’en réjouir et profiter de chaque instant avec elle. Nous ne savons pas ce qui nous attend demain. Nous goutons d’autant plus à ce bonheur en cette fête de Divali qui rassemble quatre générations de notre famille », explique-t-elle.

Anpee Goomany : « Tou manze bon pou manze, me pa tou koze »

Kreshan Bundhoo, comme le reste de la famille n’est pas peu fier de célébrer le premier centenaire dans l’ensemble des familles apparentées aux Goomany. Mais ce qui le rend particulièrement heureux c’est la figure exemplaire de sa « nani ». « Elle est d’une pureté et d’une innocence qui sont aujourd’hui des qualités rares. Elle a toujours été comme ça », dit-il. Pour lui, c’est un exemple à suivre, une véritable inspiration. Même si elle n’a pas été longtemps à l’école, elle a su se nourrir des valeurs humaines. « Elle dit toujours : “ Tou manze bon pou manze me pa tou koze ”. C’est un dicton profondément mauricien et il a une valeur universelle et humaine. Il invite à faire attention à ce qu’on dit, afin de ne blesser personne. C’est d’une grande sagesse », renchérit Kreshan Bundhoo. Anpee Goomany a toujours porté en elle la conscience familiale. Pravish, l’arrière-petit-fils fait ressortir que quand il était gosse et pendant de longues années, il a dormi à côté d’elle. « Je ressentais une véritable affection et une connexion familiale », dit-il.

 

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