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Allen Vincatassin : «Il n’y a pas de complot pour faire partir les Chagossiens»

Allen Vincatassin Selon lui, personne en Angleterre, même pas la reine, ne peut expuser les Chagossiens.

Allen Vincatassin, « président en exil » des Chagos en Angleterre, dément toute tentative du gouvernement anglais et du conseil de la ville de Crawley de faire partir les Chagossiens du territoire britannique. 

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« Dire qu’il y a un complot entre le gouvernement central et l’autorité locale est totalement faux. Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu des fonctionnaires qui ont suggéré à certaines personnes détentrices d’un passeport britannique de regagner leur pays, mais c’est plutôt à l’origine d’une mauvaise interprétation », explique Allen Vincatassin. Il soutient que les nouvelles lois de l’immigration en Angleterre changent et deviennent plus sévères au fil des années. Ce phénomène ne concerne pas uniquement la communauté chagossienne, mais tous les étrangers.

« Selon ces nouvelles lois, quand des personnes quittent leur pays, où elles possèdent une maison pour venir en Angleterre pour devenir des Sans Domicile Fixe, elles sont traitées comme des Intentionally Homeless Persons, ainsi les fonctionnaires suggèrent aux personnes concernées de retourner dans leur pays d’origine, c’est tout à fait normal, car elles n’ont pas droit à une assistance logement », affirme le président du Diego Garcia and Chagos Island Council.

Ils se murent dans le silence

Allen Vincatassin avoue toutefois que la fermeté de certains fonctionnaires peut être mal prise. « Nous avons eu plusieurs cas où des membres de la communauté nous ont communiqué leurs doléances. Nous avons soulevé ces cas avec l’autorité de Crawley et à chaque fois les problèmes ont été réglés », affirme notre interlocuteur. Il ajoute "qu’aucun fonctionnaire ne peut intentionnellement faire preuve de discrimination envers un détenteur de passeport britannique, sinon il joue avec son emploi. En Angleterre, personne ne peut prendre la décision de nous expulser, ni même la reine. Cette décision ne peut être prise que par le House of Commons, et je ne vois pas cela arriver », ajoute Allen Vincatassin. 

Cette affaire a provoqué un sentiment d’inquiétude au sein de la communauté chagossienne principalement basée à Crawley, West Sussex. « Plusieurs personnes m’ont contacté pour me demander si les faits dans les articles sont avérés. Je rassure tout le monde que ce n’est que de la propagande et que l’expulsion des Chagossiens détenteurs d'un passeport britannique relève de la fiction », martèle le président en exil des Chagos.

D’autre part, nous avons tenté de chercher la réaction des habitants de la communauté établis en Angleterre. Depuis que cette affaire a paru dans la presse britannique, les Chagossiens ont préféré se murer dans le silence. Certains ont peur de représailles alors que d’autres affirment que tout est bien dans le meilleur des mondes et n’ont pas été victimes de la moindre pression de la part de l’autorité locale de Crawley.

Le dimanche 28 juillet, The Guardian et The Observer avaient publié ce qu’ils appellent une campagne d’intimidation contre les Chagossiens.

L’article intitulé «Windrush Scandal Continues as Chagos Islanders are pressed to go back » met en exergue des pressions qui sont exercées sur des membres de la communauté qui recherchent une assistance sociale pour le logement. Dans ces articles, on pouvait lire que les « British passport holders from the Chagos Islands are being systematically targeted in a ‘shameful’ attempt to have them removed from the UK by Council Officers ». Une stratégie qualifiée de « persécution honteuse » par les médias britanniques. D’ailleurs, d’avril 2015 à février 2019, 23 Chagossiens détenteurs de passeport britannique ont été catégorisés comme Intentionally Homeless Persons par le conseil de Crawley ; 22 d’entre eux avaient des enfants de moins de 18 ans. 

Satbir Singh, Chief Executive du Joint Council for the Welfare of Immigrants, avait alors affirmé que cette affaire est « un autre exemple de l’utilisation d’une attitude hostile contre des personnes de couleur. Cela doit disparaître, les Chagossiens ont le droit de rester en Angleterre et ce scandale ne doit plus se répéter ».

Un porte-parole du conseil de Crawley a également réfuté les allégations : « We refute allegations that our staff are aggressive or suggest that people should ‘go back’. These statements do not represent the council’s values. We endeavour to deliver the highest standards and these allegations do not reflect the caring nature of our staff who have to make difficult decisions in line with the law and our policies ».

La communauté chagossienne a commencé à s’établir en Angleterre en 2002 quand le gouvernement britannique a décidé de leur accorder le passeport britannique. Ils étaient au nombre de 16 à l’époque. Au fil des années, ce nombre a continué d’augmenter pour atteindre aujourd’hui les 3000. La majorité est basée à Crawley West Sussex.

 

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