C’est une guerre d’interprétations qui se joue autour du rapport de BDO rédigé pour la FSC en 2015, donnant des conseils sur la gestion de SCBG après le crash de la BAI. Shakeel Mohamed accuse le gouvernement d’avoir ignoré le rapport et pris les mauvaises décisions. L’ex-conseiller au ministère des Services financiers, Akilesh Deerpalsing, assure le contraire.
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Le gouvernement a-t-il réellement caché un rapport de BDO sur la BAI et le plan Super Cash Back Gold (SCBG) dans un tiroir pour ensuite choisir « l’option la plus assassine, criminelle, dangereuse et antipatriotique » ? C’est ce qu’a affirmé Shakeel Mohamed, chef de file du Parti travailliste (PTr), au Parlement, lors d’une conférence de presse tenue mardi et au cours de laquelle il a remis une copie du rapport en question aux journalistes. Akilesh Deerpalsing, conseiller du ministère des Services financiers au moment des faits, rétorque toutefois que, plutôt que de cacher le rapport de BDO, c’est en se basant dessus que le ministère avait amendé l’Insurance Act en 2015 afin de pouvoir nommer un administrateur spécial.
« Ce qu’ils ont passé sous silence, c’était un rapport de la firme BDO, daté d’avril 2015, a expliqué Shakeel Mohamed, la FSC avait nommé BDO comme conseiller financier pour toute l’affaire BAI. » Le chef de file des rouges cite alors la page 20 du rapport qui établit qu’il y a un « shortfall in cash flow of MUR 5.3 billion » pour 2019/2020, les deux dernières années de remboursement des souscripteurs au SCBG.
« Sur quoi le gouvernement s’est-il basé quand il a nommé un administrateur qui a causé autant de dégâts, s’est demandé le député, ils ont même amendé la loi en 2015 pour parler d’administrateur spécial. » Le Défi Quotidien a posé la question à Akilesh Deerpalsing. Sa réponse : « C’est sur la base du rapport BDO que nous avons amendé l’Insurance Act. »
L’ancien conseiller nous rapporte à la toute première recommandation faite par BDO dans le rapport : « The Government needs to set up a NPFL (NdlR : National Property Fund Ltd) as a wholly owned subsidiary of NICL (National Insurance Company Ltd) where all properties of BAI Group and those personal assets which are recovered through the Assets Recovery Unit will be pooled. » Ce que fera effectivement le gouvernement. Sauf qu’il y avait un problème à contourner, comme l’explique Akilesh Deerpalsing : « On ne pouvait pas transférer ces actifs légalement à la NPFL. C’est pour cela qu’il a fallu amender l’Insurance Act. »
« Le rapport parle d’un trou de Rs 5,3 milliards et le gouvernement aujourd’hui s’est endetté à hauteur de Rs 6 milliards pour combler cela. Ce qui confirme les chiffres du rapport », assure-t-il. Si Shakeel Mohamed cite les Rs 17,9 milliards d’actifs qui figurent dans le rapport, Akilesh Deerpalsing souligne que le capital SCBG à lui seul représentait Rs 19 milliards, alors qu’avec les intérêts, ce chiffre serait passé à Rs 25 milliards. « Avec les Rs 5 milliards de Bramer Asset Management, cela serait passé à Rs 30 milliards », précise l’ex-conseiller.
Et les Rs 6 milliards des assurés (hors-SCBG) de l’ex-BAI, que Mohamed cite dans le rapport ? « l’Insurance Act interdit de toucher aux fonds des polices d’assurance », réplique Deerpalsing.
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