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Afzal Subdar poignardé et enterré à pailles : un amour de jeunesse qui finit en meurtre commandité 

Le couple au temps des jours heureux.
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Deux familles anéanties, trois enfants déboussolés et tout un pays toujours sous le choc depuis que le corps d’Afzal Subdar, porté disparu, a été retrouvé le 10 juillet dernier à Pailles.  Son épouse a avoué être celle qui a commandité ce meurtre après avoir élaboré avec l’aide de son amant un plan machiavélique. Retour sur ce fait divers qui a plongé Plaine-Verte dans l’effroi.

Afzal Subdar. Ce nom est sur toutes les lèvres. Dans la région de Plaine-Verte et les alentours, on ne parle que du crime odieux dont a été victime ce père de famille âgé de 31 ans. Il avait toute la vie devant lui, mais celle-ci s’est arrêtée brusquement le 2 juillet dernier. Ce jour-là, il a été sauvagement assassiné et par la suite enterré dans un trou qu’il avait lui-même fouillé ! Fin tragique pour cet homme, décrit comme un garçon sans histoire  (voir hors texte) par les habitants de la rue Maurice Poupard, à Plaine-Verte. 

Les parents d’Afzal Subdar, Gorabye et Farida, avouent qu’ils craignaient leur belle-fille.
Les parents d’Afzal Subdar, Gorabye et Farida, avouent qu’ils craignaient leur belle-fille.

Le trentenaire, selon ses proches, était fou amoureux de son épouse, Muniirah Bibi Areefah Mukada, âgée de 22 ans. Ils se sont connus et aimés tout jeunes. Tous deux vivaient à quelques mètres l’un de l’autre. Quand sa dulcinée a atteint l’âge de 16 ans, Afzal, alors âgé de 25 ans, et sûr de ses sentiments, a informé sa famille de cet amour grandissant. Ils se sont mariés religieusement et sont devenus parents de trois enfants, des jumeaux et une fille. Tout portait à croire qu’ils allaient vivre heureux jusqu’à la fin de leurs jours comme dans les contes de fées, mais la réalité est nettement plus cruelle. 

Depuis le drame, la famille d’Afzal est affligée. Son père Gorabye, 62 ans, et sa mère Farida, sont anéantis. La voix nouée par l’émotion, le père de la victime revient sur cet amour destructeur qui lui a enlevé son benjamin. « So lamour pou sa tifi la inn rann li aveg », confie-t-il. « Il avait 20 ans quand il est tombé amoureux d’Areefah. On ignorait out de cette relation. Puis, un beau jour, mon fils qui travaillait à Port-Chambly, n’est pas rentré à la maison », ajoute Gorabye.

Après deux jours, Afzal est réapparu chez sa sœur. « Kan nou finn demann li kotsa li ti ete, linn dir ki linn sove ek tifi la ki ti ena 16 zan. Linn dir nou ki zot kontan. An tan ki paran, nou fer zanfan, me nou pa fer zot destin. Mon fils était un homme aimant, travailleur et populaire dans la localité », poursuit-il. En prenant connaissance de cette relation, ses parents ont décidé de les unir. « Nous avons alors organisé leurs noces. Ils ont contracté le nikka », dit-il. 

Le jeune couple s’est installé à l’étage de la maison familiale et très vite, Gorabye dit avoir constaté que sa bru était autoritaire. « Elle était violente avec mon fils. Li dir ek mo madam pa vinn mett lord ar li. Nou inn les zot viv zot lavi », relate-t-il. Par la suite, les relations de la jeune femme avec sa belle-famille n’étaient plus au beau fixe. « Elle utilisait les escaliers à l’extérieur de la maison pour rentrer chez elle et nous éviter », indique notre interlocuteur. 

La naissance de leurs enfants n’a pas changé grand-chose, toujours selon les proches. « Afzal travaillait afin de subvenir aux besoins de sa famille. Mon fils a fait l’école technique et il connaissait presque tous les métiers. Il travaillait sur un camion. Il sortait tôt et revenait à la maison tard », explique son père. Puis il a commencé à entendre des rumeurs au sujet de son épouse, concernant une liaison extraconjugale. « Ils se disputaient fréquemment à ce sujet et à chaque fois, ma belle-fille retournait chez sa grand-mère », poursuit le sexagénaire. 

En février dernier, elle avait porté plainte contre Afzal pour violence domestique. Elle avait allégué que son époux l’avait rouée de coups et injuriée. « Avant sa rencontre avec son épouse, nous n’avions jamais été inquiétés par la police. Depuis leur union, c’était fréquent de voir débarquer les policiers chez moi », poursuit Gorabye. La situation s’est tellement dégradée que les parents ont commencé à craindre pour leur sécurité. « Nous étions terrorisés par elle, mais mon fils l’aimait. De plus, nous avons beaucoup d’affection pour nos trois petits-enfants », confie la maman d’Afzal. 

L’amant s’affiche ouvertement

Une semaine avant que ne survienne le drame, Gorabye se rappelle d’un incident. « Mon fils a travaillé toute la journée et a regagné la maison dans la soirée. C’est alors qu’il a vu sa femme qui rentrait elle aussi. Elle était à moto en compagnie d’un homme et Afzal se doutait qu’il s’agissait de son amant. C'était Usaamah le cousin de mon fils. Il s’est avancé vers eux. Furieux, il a reproché à son épouse son comportement. Il était prêt à en venir aux mains avec son cousin, mais ce dernier est parti », se souvient le papa. Le couple s’est disputé. « Elle a téléphoné à Usaamah qui a eu le culot de revenir. Li dir mwa li pou ramass fam la ek so bann zanfan. Monn dir li ale pa so ler pou koz sa la », relate Gorabye.

Ensuite, tout a basculé dans l’horreur absolue. « Le samedi 2 juillet, à 19 h 30, j’ai vu Afzal et je l’ai informé que je me rendais chez ma sœur dans le quartier. Par la suite, quand je suis rentré à la maison, ma belle-fille est venue nous demander si on savait où se trouvait son mari. J’ai trouvé cela étrange. Il faisait froid et je me suis demandé où il était », se remémore-t-il. Ils ont essayé de l’appeler sur son portable, mais en vain. 

Au final, cet amour de jeunesse a viré au drame. Les tensions, disputes et autres chamailleries sont devenues si fréquentes, qu’Areefah a décidé d’en finir avec son mari. Lors d’une conversation avec son amant, elle a formulé le souhait de se débarrasser de lui. Le 2 juillet dernier, l’amant a conduit Afzal sur le flanc d’une colline à Pailles où il lui a ôté la vie en le poignardant avec un canif.


crime a pailleRashida Rahimbacus : « Ma petite-fille nous a confié qu’elle était une femme battue »

Rashida Rahimbacus, 83 ans, et Amine, les grands-parents de Muniirah Areefah Bibi Mukada sont dévastés. Ils habitent à quelques mètres de la maison de la victime et ne pensaient jamais vivre un tel cauchemar. « Ma fille unique a eu deux enfants, Muniirah et son frère. Elle est partie s’établir en France, alors que le père des enfants vit en Afrique du Sud avec son fils. Muniirah est restée à Maurice avec moi depuis sa naissance. C’est moi qui me suis occupée d’elle », nous raconte la grand-mère de la suspecte. 

Selon elle, la vie de sa petite-fille a pris une tout autre tournure après sa rencontre avec Afzal. « Elle était une élève studieuse et fréquentait un collège de la capitale. Puis, alors qu’elle était en Grade 11 – elle avait 16 ans - elle a connu Azfal qui vivait à côté. Ils s’aimaient et l’autre famille voulait organiser les noces. La mère de Muniirah n’était pas d’accord, car sa fille était encore trop jeune », explique-t-elle. 
« En instance de divorce »

Ils se sont quand même mariés, mais leurs relations amoureuses n’étaient pas au beau fixe. « Ma petite fille venait me voir tous les jours avec ses trois enfants. Elle m’a confié que son époux était violent. Elle m’a même montré les bleus sur son corps et elle était lasse de la situation. Ils étaient en instance de divorce », révèle Rashida. Cette dernière dit ne pas être au courant de la relation de sa petite-fille avec le cousin de la victime. « Elle ne me disait pas tout. Nous ignorions tout de cet autre homme », affirme l’octogénaire.

Ce n’est que dans la soirée du samedi 9 juillet, quand la police a débarqué à leur domicile, que les grands-parents ont appris que leur petite-fille était impliquée dans un crime sordide. « Nous ne saurions vous dire si elle est coupable, mais nous savons qu’elle est une personne sensible. Cette situation est aussi dure pour nous », fait remarquer  Amine, le grand-père de la suspecte. Sa femme et lui regrettent que les enfants du couple leur aient été arrachés. « Ils nous manquent. Leur grand-père paternel est venu les prendre. Nous craignons qu’on nous interdise de les voir. Leur mère venait avec eux et ils étaient bien avec nous. Nous nous sommes occupés d’eux quand ils étaient bébés. Maintenant, la maison va être triste sans eux », ajoutent les grands-parents de Muniirah Areefah Bibi Mukada.

Usaamah Allum Saib : de cousin proche à présumé meurtrier

Usaamah Allum Saib, le proche cousin de la victime, fêtera ses 34 ans le 18 juillet. Il est actuellement derrière les barreaux. Il est suspecté d’être celui qui a porté le coup fatal à Azfal dans la nuit du 2 juillet dernier.

Usaamah est fils unique. Il vit avec ses parents à Saint-Pierre. Il ne manquait pas une occasion de rendre visite à son oncle Gorabye, à Plaine-Verte. Ce dernier est le frère de sa mère. Gorabye raconte : « Il avait l’habitude de venir chez nous et c’est ainsi qu’il a fait la connaissance de ma bru. Nous ignorions tout de leur relation. »  

Usamah, qui vit de petits boulots, a été accusé par sa mère de violence domestique. Elle s’est rendue au poste de police de Saint-Pierre le 8 juillet dernier pour porter plainte contre son fils qui a été arrêté le jour même. Le lendemain, il a comparu devant la Bail and Remand Court pour ce délit. Mais après les dénonciations de Muniirah Areefah Bibi Mukada, Usamah a été remis aux limiers de la Crentral Investigation Division de Port-Louis Nord et la Major Crime Investigation Team. Il a reconnu les faits et a conduit les limiers sur le flanc de la colline à Pailles où le cadavre décomposé de son cousin a été découvert enseveli sous la terre.

 

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