Affaire St-Louis - Fuites d’informations : Alain Hao Thyn Voon pointé du doigt

Après avoir été arrêté et inculpé de blanchiment d’argent dans l’enquête sur l’affaire St-Louis, Alain Hao Thyn Voon pourrait se retrouver dans de beaux draps une nouvelle fois.

Au cours de la semaine, un employé de la compagnie PAD & CO a balancé le nom d’Alain Hao Thyn Voon, comme étant celui qui lui aurait remis des documents confidentiels pour être transmis à la firme Danoise, Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC). Il devrait bientôt être convoqué une nouvelle fois par l’Independant Commission against Corruption (Icac).

Lors de son interrogatoire, l’employé a été entendu sur la fuite de documents confidentiels émanant du Central Electricity Board (CEB), concernant le projet de la centrale thermique, St Louis, au coût de Rs 4,3 milliards. L’Icac a pu établir le délit de fuite d’informations, notamment via des documents et des courriels. L’employé en question a été confronté à des documents en possession des limiers de l’Icac.

Il s’agit d’un e-mail qu’il avait transmis à un préposé de la firme BWSC, bien avant que PAD & Co ne décroche le contrat de la centrale thermique. L’Icac lui a demandé à l’employé des explications sur la provenance de ce document. Il a balancé le nom de son patron Alain Hao Thyn Voon. Ce dernier sera ainsi confronté à la version des faits de son employé. Et une nouvelle inculpation n’est pas à écarter, selon des sources proches de la commission anti-corruption.

Alain Hao Thyn Voon est actuellement en liberté conditionnelle. Il est soupçonné de blanchiment d’argent et a été arrêté en septembre 2020. À ce stade, des hauts cadres du CEB et des employés du Central Procurement Board, qui avaient eu accès à ces documents sont aussi considérés comme des suspects.

Plusieurs lacunes ont été relevées par l’Icac au niveau du Central Procurement Board dans l’enquête sur l’affaire St-Louis. Lors d’un examen des documents  par l’équipe Forensic du Réduit Triangle, il a été noté que les ordinateurs utilisés par le Central Procurement Board (CPB) ne disposent d’aucun paramètre de sécurité. Ce qui fait que plusieurs employés de cette instance sont désormais suspects d’avoir fuité des documents concernant le projet de la centrale thermique de St-Louis.

L’Icac tente d’identifier lors d’un « audit informatique » ceux qui auraient eu accès aux courriels qui contenaient les détails sur les critères d’appels d’offres. Ces documents ont été transmis à la firme danoise Burmeister & Wain Scandinavian Contractor, en plein exercice d’appel d’offres. De ce fait, la société a été favorisée aux dépens d’autres soumissionnaires, pour la fourniture et l’installation des turbines pour la centrale thermique. L’Icac compte désormais procéder à l’interrogatoire de certaines personnes au niveau du Central Procurement Board.

Selon le constat effectué par les hommes de Navin Beekarry,  plusieurs employés du Central Procurement Board ont eu accès à  l’ordinateur utilisé pour rédiger les appels d’offres. Aucun mot de passe n’est requis pour utiliser l’appareil en question. D’autre part, l’Icac a établi qu’aucun logiciel n’a été installé pour assurer la sauvegarde des données, ou encore retracer les transactions, via un « logger ».

Autre constat : les ordinateurs sont tous connectés à une même imprimante, facilitant l’impression des  documents confidentiels. Et les ports USB n’ont pas été désactivés. Cette fuite de documents a été confirmée, après le déplacement des enquêteurs de l’Icac au siège de la BWSC, au Danemark, en octobre 2020.  Ils tentent désormais d’identifier les personnes qui ont divulgué ces documents confidentiels. Lundi dernier, l’ex-directeur par intérim du CEB, Shamsheer Mukoond, et le Head Of Supply, Sunil Chawdharry ont été interrogés «under warning», avant d’être autorisés à partir.