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Affaire Saint-Louis : L’Icac s’intéresse au rôle du consultant irlandais Mott McDonald 

Pourquoi Mott McDonald a-t-il gardé le silence par rapport aux anomalies lors du second appel d’offres ? Cette question fait partie des nombreuses autres qui interpelle l’Independent Commission against Corruption (Icac). C’est dans le cadre de l’enquête sur les pots-de-vin versés à des « officiels mauriciens » par Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC) pour lui permettre d’obtenir des contrats du Central Electricity Board (CEB) que la commission anticorruption entend obtenir des éclaircissements de Mott McDonald. 

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Les enquêteurs cherchent à savoir si le consultant irlandais a joué un rôle prépondérant dans le projet de remise à niveau de la centrale électrique de Saint-Louis. Ils souhaitent également déterminer pourquoi le CEB a systématiquement fait appel à ses services pour de nombreux projets ces dernières années. L’Icac est intriguée par le fait que le consultant n’ait rien trouvé à redire du surcoût constaté lors du second appel d’offres. 

Les limiers devront aussi déterminer le protocole adopté par Mott McDonald pour s’assurer que les travaux menés sur place répondaient au cahier des charges, notamment en ce qui concerne la décontamination du sol. L’enquête a été ouverte dans le sillage d’un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) disant que des personnes chargées de rédiger des documents d’appel d’offres ont perçu des pots-de-vin sur un contrat public de Rs 4,3 milliards qu’elle a financé à hauteur de Rs 3,5 milliards. 

Taillé sur mesure

La BAD considère que ce contrat a été « taillé sur mesure » pour la firme danoise, qui a elle-même informé cette institution du rôle joué par certains de ses cadres dans l’affaire. Elle avait mandaté un cabinet d’avocats de mener l’enquête avant de soumettre ce rapport à la BAD. 

Thèse confirmée par l’Icac la semaine dernière avec l’inculpation du Principal Engineer du CEB, Manoj Kumar Jahajeeah, en vertu de la Prevention of Corruption Act. Il est accusé d’avoir modifié des spécifications techniques lors du second appel d’offres lancé après les élections générales de décembre 2014 en faveur de BWSC.  

Un autre suspect a été arrêté. Il s’agit de Manoj Kumar Jahajeeah, ex-directeur général par intérim du CEB et ancien collaborateur de Shamshir Mukoon. Aux côtés de ce dernier, il a longtemps participé à l’élaboration des appels d’offres. 

D’après l’analyse des documents saisis au CEB, entre autres, l’Icac a découvert que l’ensemble des propositions de BWSC au premier appel d’offres ont été insérées dans les spécifications techniques du second exercice afin que ce contrat tombe dans son escarcelle. C’est ainsi que seule la firme danoise pouvait livrer une centrale dotée de moteurs Wärstilä clé en main à l’organisme des services publics. 

La centrale de Saint-Louis a été la première à fonctionner avec des moteurs diesel en 1955. Après l’installation d’un premier moteur, sept autres l’ont rejoint entre 1955 et 1962. Ils ont été remplacés par six moteurs Pielstick durant la période s’étalant de 1978 à 1981, avant d’être rejoints par trois moteurs Wärstilä en 2006. Quelques années plus tard, Mott McDonald a été approché pour aider le CEB à moderniser cette installation. 

  • LDMG

 

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