
Ce lundi 30 juin, la Chambre des lords britannique examinera l’accord entre le Royaume-Uni et Maurice concernant l’archipel des Chagos, incluant la base militaire stratégique de Diego Garcia, exploitée conjointement par le Royaume-Uni et les États-Unis.
Au cœur des discussions : deux motions opposées à la ratification de cet accord, qui prévoit le transfert de la souveraineté des îles à Maurice tout en maintenant un bail initial de 99 ans pour la base militaire.
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Les deux motions seront présentées respectivement par Lord Callanan, ministre fantôme conservateur des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, et Lord Purvis of Tweed, porte-parole des libéraux-démocrates pour les mêmes affaires. Ces initiatives reflètent les divergences politiques autour d’un accord qui suscite des débats intenses, tant pour ses implications géopolitiques que pour ses enjeux juridiques internationaux.
Plusieurs figures de poids prendront la parole lors de ce débat. Parmi elles, Lord Ahmad de Wimbledon, Lord Bellingham et Lord Howell de Guildford, tous anciens ministres des Affaires étrangères, ainsi que Lord Goldsmith, président du Comité des accords internationaux de la Chambre des lords. D’anciens diplomates et responsables militaires, tels que Lord Hannay de Chiswick, ancien représentant permanent à l’ONU, Lord Houghton de Richmond, ancien chef d’état-major de la Défense, ou encore Lord Kerr de Kinlochard et Lord McDonald de Salford, anciens hauts fonctionnaires des Affaires étrangères, apporteront leur expertise. La baronne Ludford, vice-présidente du groupe parlementaire multipartite sur les Chagos, participera également. Lord Collins de Highbury, sous-secrétaire d’État parlementaire aux Affaires étrangères, répondra au nom du gouvernement.
Un rapport critique mais pragmatique
De son côté, l’International Agreements Committee de la House of Lords, composé de parlementaires britanniques, a publié mercredi un rapport de 27 pages analysant l’accord. Ce document qualifie l’accord d’« imparfait », mais le juge nécessaire pour sécuriser « l’opération effective à long terme » de la base de Diego Garcia face aux pressions juridiques internationales. Le rapport souligne l’importance stratégique de cette base, essentielle pour les opérations militaires britanno-américaines dans l’océan Indien.
L’accord, actuellement en examen parlementaire jusqu’au 3 juillet 2025, nécessitera une législation primaire pour être ratifié, ce qui prolongera les débats sur son bien-fondé et ses implications. Ce texte intervient dans un contexte où le Royaume-Uni cherche à répondre aux critiques internationales, notamment celles de la Cour internationale de justice, tout en préservant ses intérêts stratégiques.
L’accord UK-Maurice, qui vise à clore des décennies de différends sur la souveraineté des Chagos, s’inscrit dans un cadre diplomatique complexe. La base de Diego Garcia, utilisée par les États-Unis pour des opérations militaires majeures, reste un point de friction, notamment en raison des revendications mauriciennes et des questions liées au droit des Chagossiens, exilés dans les années 1960 et 1970.

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