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Abolition du test PCR obligatoire avant l’arrivée à Maurice : la mesure pourrait n’être que temporaire

Le coût élevé du test PCR décourage les touristes.

La Covid-19 demeure un phénomène en évolution. Il suffirait qu’un nouveau variant apparaisse dans le monde pour que la levée progressive des restrictions ne soit plus d’actualité. Pour l’heure, l’abolition du test PCR obligatoire pour venir à Maurice est accueilli comme une bouffée d’oxygène par le secteur touristique. L’optimisme doit cependant rester mesuré.

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Vendredi dernier, le conseil des ministres a pris une décision qui devrait permettre à la relance du tourisme de passer à un autre niveau. En mettant fin à l’obligation pour les voyageurs vaccinés et non vaccinés de présenter un test PCR négatif effectué dans les 72 heures précédant un départ vers Maurice, le gouvernement accède à une demande émanant du secteur touristique dans son ensemble. Mais en cas d’apparition d’un nouveau variant dans les semaines ou mois à venir, une marche arrière est envisageable.

« C’est le variant Omicron, omniprésent dans le monde, qui nous a permis d’abolir cette contrainte. Même s’il est plus contagieux que les autres variants, et même s’il est très présent à Maurice avec plus de 2 000 infections par jour, il n’a pas mis à mal notre système de santé. Le nombre de décès est également resté stable », explique-t-on au niveau du High Level Committee sur la Covid-19. « Par contre, la situation ne cesse d’évoluer. Il n’est pas exclu qu’un autre variant de la Covid-19, plus dangereux et contagieux, se déclare quelque part dans le monde et nous oblige à réintroduire des mesures restrictives », ajoute notre source.

Le Dr Shameem Jaumdally, virologue, abonde dans ce sens. « La décision du gouvernement correspond à la logique de la situation du moment. Un seul variant domine dans le monde et il est bien répandu à Maurice. Donc, ça ne fera pas de grande différence si des gens entrent dans l’île en étant positifs à l’Omicron », indique-t-il. Maurice ne fait que suivre la tendance mondiale qui voit les mesures de restriction tomber les unes après les autres.

« Le danger est qu’un autre variant se mette à circuler et crée une nouvelle vague. Rien ne peut nous assurer que les choses resteront comme elles le sont aujourd’hui. La situation est évolutive. On ne sait pas ce qui nous attend. Ce qui est inquiétant, c’est que les choses évoluent très vite, car le monde est devenu un village global. Un nouveau variant se diffusera donc rapidement, comme on l’a vu avec les autres variants. En revanche, ce qu’on sait, c’est qu’il y aura bien un autre variant. En se basant sur le comportement de Delta, Beta et Omicron, on pense qu’il pourrait émerger en mai. Avec les quatre principaux variants qu’on a eus jusqu’ici, on voit qu’une vague dure environ 170 jours et qu’il s’écoule environ trois mois entre la fin d’une vague et le début d’une autre vague. Et pour avoir le contrôle sur le prochain variant, il faudra remettre les tests PCR obligatoires à un certain moment », explique le Dr Jaumdally.

Satisfaction des opérateurs touristiques

En attendant, le secteur touristique se réjouit de l’abolition du test PCR dans les 72 heures précédant le débarquement dans l’île. « C’est une très bonne décision. Il faut assouplir graduellement le protocole car des destinations comme les Maldives ont déjà levé toutes les restrictions. D’autres destinations sont en train de s’ouvrir et la concurrence va donc devenir de plus en plus forte. Je pense que le test à l’arrivée sur le territoire est déjà une protection suffisante », avance Sydney Pierre, Chief Sales & Marketing Officer de Marriott Hotels à Maurice.

Il soutient que le test PCR obligatoire qui devait être effectué avant de venir à Maurice repoussait un certain nombre de clients potentiels. « Dans nos marchés émetteurs, le test PCR coûte environ 150 euros (Ndlr : Rs 7 280 selon le taux de change du jour). C’est donc un sérieux budget, surtout si une famille de trois ou quatre personnes veut venir. En plus de cette somme conséquente, il y a aussi le souci de devoir trouver un endroit où faire ce test, prendre rendez-vous et s’y rendre. C’est donc un gros inconvénient », dit Sydney Pierre.

Le secteur hôtelier mauricien, précise-t-il, affiche actuellement un taux de remplissage de 50 à 60 %. « L’abolition de cette contrainte va donner un coup de boost et cela notamment au niveau de La Réunion. Comme les Réunionnais restent en général entre 4 et 7 nuits à Maurice, ils sont découragés s’ils doivent payer 150 euros pour un test PCR. »

Caroline Chen, directrice d’Atom Travel, estime, elle aussi, que l’abolition du test PCR avant d’entrer à Maurice est « une très bonne nouvelle ». « Cela va relancer encore plus les voyages qui ont déjà commencé à reprendre. Ça encouragera également les Mauriciens à voyager à l’étranger, vu qu’ils ne devront plus faire de test PCR au retour. Car c’est coûteux et ça pèse lourd sur le budget. »

La MTPA et Air Mauritius à la reconquête des Réunionnais

L’abolition du test PCR avant d’entrer dans notre pays devrait permettre de relancer le marché réunionnais. Avant la Covid-19, La Réunion était dans le top 3 des marchés émetteurs de touristes pour Maurice. Depuis, les arrivées en provenance du département français n’ont pas redécollé. La principale raison est l’obligation du test PCR qui coûte environ 150 euros par personne. Cet obstacle est désormais levé.

Depuis la semaine dernière, Air Mauritius propose l’aller-retour entre les îles sœurs à 199 euros (Rs 9 660). La compagnie aérienne et la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) vont lancer une campagne intensive sur le marché voisin dans les jours à venir. Un « roadshow » y aura bientôt lieu pour inciter les Réunionnais à renouer avec Maurice. Une réunion à ce sujet est prévue ce lundi.

Les tests abolis dans les destinations prisées des Mauriciens

Un certain nombre de destinations de voyage prisées par les Mauriciens ont déjà aboli la majorité des restrictions. Les tests PCR avant d’entrer au Royaume-Uni, en France et à La Réunion ne sont plus en vigueur depuis peu. Pour entrer en Italie ou en Allemagne, il faut présenter soit un certificat de vaccination, soit une attestation de guérison de la Covid-19 si la personne a été infectée récemment, soit un résultat de test négatif.

  • LDMG

 

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