La participation des femmes en politique à Maurice, la santé sexuelle et droits de reproduction, l’inclusion basée sur le genre, l’avortement, les mariages religieux musulmans et la violence domestique entres autres ont été les principaux sujets abordés par la directrice de Genderlinks, Anushka Virahsawmy et l’avocate Narghis Bundhun lors de la 71e session du Cedaw Committee, à Genève, le lundi 29 octobre dernier.
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Si la Local Government Act vise à atteindre la neutralité de genre avec au moins un tiers des candidats femmes ou hommes, Anushka Virahsawmy estime que Maurice se porte mal en ce qu’il s’agit de la participation des femmes en politique. « Il n’y a que deux femmes ministres sur 23 ministres à l’Assemblée Nationale. » Elle estime ainsi essentiel une volonté politique de disposer d'un quota de 50% sans distinction de sexe pour toutes les élections, car les femmes représentent 52% de la population mauricienne. Se référant à la loi sur les collectivités locales, la directrice de Genderlinks soutient qu’elle devrait être utilisée pour les élections nationales avec un objectif de 50/50. « Tous les partis politiques doivent avoir des quotas neutres de 50% dans leurs constitutions et reconnaître la discrimination à l'égard des femmes à Maurice. »
La santé sexuelle et reproductive
Le sexe demeure un tabou à Maurice. Il est important d’implémenter la santé sexuelle et reproductive, comme matière à l’école pour les élèves de 7 à 19 ans. Cela afin d’aborder avec eux la santé sexuelle, la grossesse précoce, l’avortement, la contraception, le VIH et autres maladies sexuellement transmissibles, estime Anushka Virahsawmy. En ce sens, elle recommande la mise en place des séances de soutien et d’accompagnement par un personnel formé qui permettront à ces jeunes de s’exprimer en toute confidence.
Inclusion basée sur le genre
Commentant la lutte de la communauté LGBT (Lesbiennes, gay, bisexuelle et transsexuels) pour se faire accepter à Maurice, Anushka Virahsawmy affirme qu’un mécanisme réactif doit être mis en place pour inclure toute communauté marginalisée à Maurice. « Il faut bien comprendre que les droits de l’homme ne sont pas facultatifs, » martèle la directrice de Genderlinks. Cette dernière évoque également que la Genderlinks Halfway Home ne reçoit aucune aide de l’État pour les jeunes femmes adultes qui bénéficient d’un accompagnement auprès de Genderlinks. « Leurs cas ne sont pas considérés comme des cas de violence domestique. » En ce qu’il s’agit des personnes handicapées, Anushka Virahsawmy partage son constat de l’indisponibilité des infrastructures adéquates, pour leur permettre d’aller à l’école ou de travailler.
Avortement
Citant la modification du Code pénal en 2012 pour prévenir l'interruption de grossesse dans quatre circonstances spécifiques, Anushka Virahsawmy estime que le gouvernement devrait renforcer les systèmes de santé nationaux. Cela afin de mettre en œuvre l'éducation sexuelle dans et hors des écoles. « Pour s’attaquer aux profondes causes de la grossesse précoce, il faut fournir une contraception abordable et sans danger. Cela limitera le nombre d'avortements pratiqués dans la rue, qui provoquent très souvent des infections, pouvant entraîner la mort, » dit-elle.
Cette dernière a également tenu à faire ressortir qu’il n’existe actuellement aucune étude ni statistique sur cette question. « L'État devrait cesser de cocher la case et regarder les données qualitatives et quantitatives de manière globale. » En ce sens, elle recommande la mise en place d’un mécanisme d’évaluation et de suivi permettant de montrer les progrès qualitatifs.
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