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Transfert de hauts gradés : remue-ménage au National Security Services

Énième exercice de transfert au département des services secrets (National Security Services) de la force policière. Trois hauts gradés de cette unité ont été mutés. Si cela est applaudi par certains officiers, d’autres, en revanche, déplorent ce remue-ménage. Le responsable du NSS, le surintendant Hurrydeo Ramdhany, qui a été contacté, fait comprendre que cet exercice est courant au sein de la police.

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Mais que s’est-il passé au juste au sein de l’unité de sécurité intérieure et services de renseignement pour que sa direction ait recours au transfert de quelques-uns de ses hauts gradés ? Soupçons de corruption ? Lettres anonymes truffées de dénonciation des membres du public ? La mutation de ces officiers est sur les lèvres d’un bon nombre d’agents de ce département de la force policière. Ces derniers disent « connaître les raisons » du transfert de leurs ex-collègues. Mais cet énième exercice est, cette fois-ci, qualifié de « secret d’État ». 

« Ils n’avaient pas leurs places »

La mutation des hauts gradés, avance un officier sous le couvert de l’anonymat, crée un débalancement au sein de l’organisation. Certains des transférés étaient, indique notre intervenant, « de véritables Field officers qui ont une parfaite connaissance du terrain ». « Mais il semblerait qu’ils n’avaient pas leurs places au sein du NSS », fait-on comprendre. Les Standing orders du NSS sont clairs. L’unité spécialisée en matière de renseignement procède au transfert de ses hommes à la moindre incartade. C’est-à-dire lorsque des agents sont fortement soupçonnés de refiler des informations confidentielles aux membres de l’opposition, commettent des erreurs dans l’exercice de leurs fonctions surtout en ce qui concerne l’ « Intelligence gathering », entre autres.

Yeux et oreilles du gouvernement

Le National Security Services, anciennement connu comme la National Intelligence Unit (NIU), est officiellement la seule organisation qui fournit des renseignements au gouvernement. Perçus comme les yeux et les oreilles du gouvernement du jour, les agents du NSS ont pour tâche de glaner des informations de tous bords (rencontres politiques, scènes de crime, mutinerie dans le milieu carcéral, entre autres) qu’ils fournissent au bureau du Premier ministre. Les officiers ne sont toutefois pas autorisés à participer à des opérations, ou encore à mener des arrestations.

Unité sous les feux des projecteurs 

Le NSS comprend huit divisions, et les quelque 150 officiers de l’équipe travaillent en mode 24/7 tout au long de l’année. Ce département de la force policière était ces dernières années sous les feux des projecteurs suite au transfert de deux de ses directeurs. Le Deputy Commissionner of Police (DCP) Lockdev Hoolash avait pris la direction du NSS peu après les scrutins de décembre 2014 suite au départ à la retraite du DCP Dev Jokhoo. Il a été muté en septembre 2017. Son remplaçant, à savoir l’Assistant Commissionner of Police (ACP) Mohunlall Madhow, a assumé ses fonctions jusqu’à mi-avril. Il a ensuite été transféré vers un autre département de la police. Le Superintendant of Police (SP) Hurrydeo Ramdhany a été appelé à occuper les fonctions de responsable du NSS. Il est toujours en poste jusqu’à maintenant.

Transferts courants

Interrogé sur le remue-ménage au sein du NSS, le haut gradé fait comprendre que « les transferts sont courants au sein de la force policière ». « C’est une routine au sein de la force policière », déclare-t-il. L’ancien directeur général du NSS, Dev Jokhoo, estime que le NSS ne fonctionnerait pas comme il se doit. Notre intervenant souligne qu’il faut « tout revoir » au sein de l’unité afin de favoriser une meilleure performance des éléments. Selon l’ancien DCP, « on ne devient pas agent de renseignement du jour au lendemain ». « Sous ma direction, il y avait des volontaires. Ces derniers étaient formés en ‘intelligence gathering’ par des hauts gradés formés en la matière », avance-t-il. 

Services secrets étrangers réticents

« Je constate avec désolation qu’il y a un ‘intelligence failure’ car il n’y a presque plus d’agents de renseignement au sein du NSS. J’ai également l’impression que les services secrets des pays étrangers sont réticents à vouloir collaborer avec les nôtres », déplore-t-il. Servir comme agent de renseignement, ajoute Dev Jokhoo, ne veut pas dire s’habiller en civil et trainer les rues. « C’est au-delà de tout cela. Vous êtes l’officier qui a le devoir d’éclairer le gouvernement du jour », précise-t-il. Selon Dev Jokhoo, des « éléments performants de la force policière auraient été approchés afin de renforcer le NSS ». 

 

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