Taux de change: la Banque centrale intervient pour stabiliser la roupie

L’intervention de la Banque de Maurice sur le marché des devises est en croissance.

De janvier à octobre, elle a acheté, de manière directe, un montant de 885,7 millions de dollars (voir tableau). C’est une hausse de quelque 52 % par rapport à la période correspondante en 2014, selon les données de la Banque centrale. Dans les milieux bancaires, on avance que la Banque centrale fait d’une pierre deux coups en augmentant son niveau d’intervention. D’une part, fait ressortir un observateur, le marché des devises étrangères passe par une période d’abondance, jugée excessive, de dollars américains. Si la situation perdure, la roupie s’appréciera face au billet vert. De fait, la monnaie mauricienne atteindrait un niveau moins compétitif pour l’ensemble du pays. Faisons le point. Maurice génère une majeure partie de ses revenus en euros, allant vers les industries du tourisme et manufacturière. En contrepartie, le pays importe produits pétroliers, autres commodités et équipements en dollars. Au niveau du taux de change, il s’agit donc de trouver le juste équilibre entre les exportations et les importations. Si la roupie continue à s’apprécier face au dollar, la tendance sera la même en ce qui concerne l’euro. Donc, cela équivaudrait à moins de revenus pour deux industries-clés du pays. En fin de compte, c’est la rentabilité de ces entreprises concernées qui est en jeu. Pour ce qui est des importations, selon un analyste, une stabilité durable est nécessaire pour les principaux importateurs, en l’occurrence la State Trading Corporation et les commerçants. Qui plus est, le taux de change doit refléter la valeur réelle de la roupie par rapport aux principales devises étrangères. Certes, de janvier à octobre, la roupie a glissé de quelque 14 %. Ce taux a été néanmoins déterminé par les forces du marché. Dans un contexte plus mondial, le dollar est sur l’ascendance par rapport aux principales devises mondiales. Car aux États-Unis, les indicateurs sont favorables, dont le taux de chômage qui a atteint 5%, le niveau le plus bas en sept ans, selon l’agence de presse financière Bloomberg News. [lptw_table id="6459" style="default"]