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Shehzad : «Mo papa inn gagn 100 kout fwet ek 100 kout baton»

  • Deux suspects arrêtés par la MCIT

Avant qu’il ne meure, Imran Hossenboccus, 52 ans, a pu raconter à son fils Shehzad le calvaire qu’il a vécu le vendredi 5 mai 2023. C’est du moins ce qu’affirme ce dernier dans la version qu’il a donnée à la police. Le quinquagénaire a été enlevé, puis séquestré et torturé par cinq individus. La violence était telle qu’il a rendu l’âme le dimanche 7 mai 2023, aux petites heures.

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« Zot inn dir li zot pe donn li 100 kout fwet ek 100 kout baton pou donn li enn pinision pou seki linn fer », raconte le fils en se basant sur le témoignage du quinquagénaire. Selon lui, ces cinq individus reprochaient à son père de s’être exhibé sur sa terrasse devant des habitantes de Vallée-Pitot. Il existerait une vidéo pour le prouver.

C’est la Major Crime Investigation Team (MCIT) qui est chargée de l’enquête. La Criminal Investigation Division de Port-Louis Nord a arrêté deux suspects pour meurtre le dimanche 7 mai 2023, aux petites heures. Il s’agit d’un dénommé Jamil I. habitant Vallée-des-Prêtres et de Wazir L. originaire de Vallée-Pitot.

Confié à la MCIT, ils ont été entendus par les enquêteurs. S’ils ont avoué faire partie de ceux qui avaient demandé à Imran Hossenboccus de les accompagner vendredi soir, aucun d’eux n’a toutefois avoué l’agression pour le moment. Quant aux trois individus restants, ils sont activement recherchés par la police.

Les faits remontent à vendredi soir, selon Shehzad. Dans une déposition faite au poste de police de Vallée-Pitot dimanche, vers 4 heures, il explique que son père a parlé d’un rendez-vous fixé à 19 heures jeudi avec un individu, qui est un habitué de son quartier à Vallée-Pitot.

« Sa misie la inn vinn kriy li pou dir li ki li ena pou koz ar li », ajoute-t-il. Selon ses dires, son père est sorti pour parler à cet homme. C’est alors que ce dernier aurait commencé à lui faire des reproches, l’accusant de s’être adonné à des actes indécents dans le voisinage.

Grièvement  Blessé samedi

Au même moment, selon Shehzad, un tout-terrain s’est arrêté à hauteur de son père et les occupants l’ont contraint à monter avant de lui faire enfiler une cagoule. Ils l’auraient conduit dans une maison à Vallée-des-Prêtres pour le torturer. Le calvaire du quinquagénaire s’est poursuivi là-bas.

Imran Hossenboccus a été déposé par ses cinq tortionnaires à son domicile samedi soir. Il était grièvement blessé, selon son fils. Ce dernier affirme qu’il vomissait du sang. Ce qui les a poussés, lui et des proches, à conduire le quinquagénaire dans une clinique privée. Ils ont ensuite alerté la police de Vallée-Pitot.

Quelques heures après, Imran Hossenboccus a rendu l’âme alors qu’il était en clinique. Le cadavre a été transféré à la morgue de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo pour y être autopsié. Pratiqué par le Dr Prem Chamane, l’exercice a conclu que le quinquagénaire est décédé des suites de ses multiples blessures. Les funérailles de la victime ont eu lieu dimanche, vers 15 heures, à Vallée-Pitot.

Un proche du défunt : « Ena parmi ki Imran ti ede pou fer zot gagn travay »

Chez les Hossenboccus, à Vallée-Pitot, c’est la consternation. On qualifie Imran, qui était un employé de la mairie de Port-Louis, de quelqu’un sans histoires qui vivait sa vie dans son coin. « Li ti trankil li. Li ti al so namaz ek li ti viv so lavi. Li ti bien ek so madam », relate un proche.

Il ajoute que le quinquagénaire aurait eu un différend avec des habitants. Il trouve chagrinant qu’il ait connu un tel sort. « Ena parmi ki Imran inn ede pou fer zot gagn travay », avance-t-il avant de préciser : « Zot inn met enn kagou lek li. Zot inn atas so lamin ek lipie. »

Selon les membres de la famille d’Imran Hossenboccus, les assaillants les ont menacés, en leur réclamant d’abord Rs 200 000 en guise de « compensation » pour le « geste déplacé ». Somme qui aurait finalement été revue à la baisse jusqu’à Rs 50 000.

 

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