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Prêts toxiques à la DBM: le pandit Sungkur a obtenu Rs 1,5 M mais n’a rien remboursé

Le pandit Sungkur doit plus de Rs 1,7 million à la DBM.
L’audit à la Development Bank of Mauritius indique que le pandit Sungkur n’a pas remboursé le prêt de Rs 1,5 million que cette banque lui a consenti pour son restaurant à Trou-aux-Biches. De plus, le restaurant démoli par le nouveau gouvernement servait de garantie. D’autres cas sont aussi en souffrance. La Development Bank of Mauritius est décidément une vache à lait pour les proches du pouvoir. À mesure que l’hôtel du gouvernement examine les Rs 150 millions de prêts toxiques déboursés durant ces trois dernières décennies, il s’avère que nombre de ces emprunteurs n’ont rien remboursé. Ce qui explique pourquoi l’établissement se retrouve aujourd’hui avec un trou de Rs 250 millions dans ses finances. Le cas le plus criant et le plus récent concerne le pandit Suryadeo Sungkur, un ancien président de la Mauritius Arya Ravived Pracharini Sabha et fidèle activiste travailliste au n°5 connu pour sa proximité avec l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam. Après avoir obtenu du gouvernement d’alors une portion de la plage publique de Trou-aux-Biches, un prêt de Rs 1,5 million lui a été octroyé par la DBM le 21 juin 2013 pour réaliser son projet de restaurant.

Intérêts gelés

Près de trois ans après, l’agent rouge n’a pas remboursé la moindre roupie bien qu’il ait bénéficié d’un moratoire d’un an. Ce qui le laisse avec une ardoise de Rs 1,7 million. En outre, il est dans une situation difficile : le terrain lui a été repris par le gouvernement de l’Alliance Lepep et le restaurant qu’il avait laissé en garantie auprès de la DBM a été démoli. Le pandit Sungkur est également dans une mauvaise passe concernant un autre prêt de Rs 110 000 qui lui a été alloué le 12 juillet 2012 pour un projet de culture de légumes. Il devait rembourser un peu plus de Rs 10 000 chaque mois sur une durée de quatre ans mais doit toujours Rs 66 425 à la DBM. Dans de tels cas, des rééchelonnements sont généralement proposés jusqu’à ce que les dettes soient remboursées. Comme cela a été le cas pour le plus vieux prêt avec lequel jongle la banque. Le 25 août 1988 et le 26 janvier 1989, la société B & C Tour Operators, dirigée par Yves Tobie et Juggiwandass Jagdan, a emprunté Rs 243 000 et Rs 356 000 pour l’acquisition d’un minibus de 15 places. Le remboursement, à un taux d’intérêt de 14% par an, devait être étalé sur cinq ans. Soit à raison de Rs 24 300 et de Rs 30 000, intérêts compris, chaque six mois. B & C Operators n’a pas été régulière dans ses remboursements et nul ne sait par quel tour de passe-passe, les intérêts ont été gelés par la DBM en janvier 1997. Ce prêt garanti par Rajesh Bhagwan, député du Mouvement militant mauricien, a été rééchelonné sur une période de sept ans à compter de juillet 1998. Le dossier a traîné pendant dix ans et un nouvel accord a été signé avec la société basée au n°3, rue Dr Etienne Larcher, Rose-Hill. La société s’est alors engagée à effectuer des remboursements mensuels de Rs 5 000 à compter du 30 avril 2008.

Arriérés

B & C Tour Operators n’étant toujours pas passée à la caisse à l’an dernier, Rajesh Bhagwan a été invité à rembourser les arriérés au plus tard le 16 novembre 2015, lesquels se chiffraient à plus de Rs 500 000 au début de l’année. Comme la société aurait déjà mis la clé sous le paillasson et que les directeurs ne sont plus de ce monde, le Whip de l’opposition a pris l’engagement de verser des mensualités à la DBM. Parallèlement, d’anciens ministres ayant contracté des prêts négocient ces jours-ci avec la DBM pour régler leurs ardoises. Parmi les mauvais payeurs, l’on retrouve Iswardeo Seetaram, ancien membre du Mouvement socialiste militant (MSM) dont la famille a ‘viré’ au rouge lorsque Pravind Jugnauth a quitté le gouvernement de Navin Ramgoolam en 2011. Reconverti en cultivateur d’oranges, il devra rembourser près de Rs 10 millions pour cinq prêts qu’il a obtenus aussi loin qu’en 1994. La plus grosse ardoise revient cependant à la société RS Denim de l’ancien député PMSD Ram Mardemootoo. Pour un prêt de Rs 50 millions accordé entre 2005 et 2006, le liability dépasse déjà les Rs 60 millions.
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