- Rs 10 000 pour une heure avec une jeune Biélorusse
- Trois membres du réseau arrêtés par la police de Flic-en-Flac et la DCIU
Derrière un réseau de prostitution de luxe opérant à Flic-en-Flac, exploitant des filles venant des pays d’Europe de l’Est, plane l’ombre du présumé cerveau, Thierry Petermann. La police dispose d’éléments démontrant que cet homme, recherché par les autorités mauriciennes depuis 2022, est installé à Dubaï. Mais le mois dernier, les policiers ont frappé fort en procédant à l’arrestation de trois membres du réseau.
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La police et la Divisional Crime Intelligence Unit (DCIU) de Flic-en-Flac ont mis fin aux opérations d’un réseau de prostitution de luxe dans cette station balnéaire. Une descente des enquêteurs dans un bungalow, le dimanche 5 mai dernier, a abouti à l’interpellation d’une Biélorusse de 23 ans et d’un « client ».
Lors de son interrogatoire, la femme dira être exploitée par ce réseau, forcée à se livrer à la prostitution de luxe dans ce village côtier de l’Ouest. Selon la Biélorusse, elle a débarqué à Maurice, le 28 avril dernier, avec un visa touriste d’un mois, pour « travailler » comme Escort Girl. Mais elle a été prise dans les mailles de cette filière et contrainte de monnayer ses charmes à hauteur de Rs 10 000 pour une heure. La police pense que le cerveau du réseau, un dénommé Thierry Petermann, tire les ficelles depuis Dubaï où il se terre depuis 2022.
Modus Operandi
Depuis quelque temps déjà, la police et la DCIU avaient eu vent de la présence de prostituées étrangères dans cette partie du littoral ouest. Tard dans la nuit, les policiers, menés par la WASP Vimi Appadoo et les inspecteurs Sunnia et Marden, déclenchent une opération de surveillance qui permettra d’établir le modus operandi du réseau. Les policiers constatent que des voitures de luxe (Porsche et BMW entre autres) viennent récupérer des filles venant d’Europe de l’Est, notamment de Russie, de la Biélorussie ou d’Ukraine.
Pendant plusieurs nuits, les mouvements de ces étrangères sont suivis de près. Finalement, le dimanche 5 mai, la police et la DCIU donnent l’assaut. Vers 22 h 30, des enquêteurs débarquent au Morcellement Ruisseau Palmyre, Flic-en-Flac, plus précisément à l’avenue Bibasse. Sur place, un tout-terrain se pointe et récupère une étrangère. Le chauffeur, qui se dirige vers un bungalow à l’avenue Radar, ignore que ses moindres déplacements sont surveillés par la police.
Le « couple » s’installe dans ce bungalow pour donner libre cours à leurs pulsions. Au bout d’une quinzaine de minutes, la police investit les lieux. À l’intérieur, un homme de 42 ans et une prostituée, originaire de Biélorussie âgée de 23 ans. Soumis à un interrogatoire serré, le « client » craque et dévoile qu’il s’est payé les services de cette fille contre une somme de Rs 10 000 pour une heure.
Le « client » fera un aveu de taille : c’est de l’étranger, plus précisément de Dubaï, que les négociations pour cette passe ont été validées. Un nom revient sur le tapis : Thierry Petermann. Il aurait négocié avec le « client ». Ce dernier avoue qu’il connaît le dénommé Thierry Petermann, un Franco-Mauricien, et qu’ils se sont échangé des textos menant à un accord pour une heure avec la jeune femme contre Rs 10 000.
Ces éléments jugés cruciaux obtenus par les enquêteurs, cette affaire prend une autre tournure : Thierry Mathieu Christophe Petermann n’est pas un inconnu de la police dans la spirale de la prostitution. Depuis janvier 2022, il est recherché par la police mauricienne. À l’époque, son nom avait fait surface dans le sillage d’une enquête sur un réseau de prostitution toujours impliquant des filles venant de l’Europe de l’Est (voir hors texte).
Depuis Dubaï, les directives étaient claires. Une fois la durée des rapports sexuels d’une heure écoulée, l'un de ses hommes de confiance, J. A., allait venir récupérer la fille et recevoir le paiement de Rs 10 000. Aux petites heures du dimanche 5 au lundi 6 mai, un individu s'est présenté pour récupérer la fille et empocher l'argent. Cependant, c'est un autre homme, J. D., qui est arrivé à sa place pour le paiement. La police a alors confirmé que ce réseau fonctionnait avec une précision redoutable. J. D. a rapidement été encerclé et arrêté. Grâce à une dénonciation, l’implication de J. A. a été établie, conduisant également à son arrestation peu de temps après.
Transfert d’argent vers Dubaï
J. A. est connu à Flic-en-Flac. Il a sous sa responsabilité la gestion de plusieurs bungalows. Les deux hommes ont été provisoirement inculpés de trafic humain. Les enquêteurs approfondissent leurs investigations sur l’implication de Thierry Petermann. Au bout de plusieurs jours d’enquête, ils parviennent à lever le voile sur un autre élément de taille. L’argent généré par ce business est, par la suite, expédié à l’étranger, destiné à Thierry Petermann.
Ainsi, avec la progression de cette enquête, le 23 mai, un troisième membre influent de ce réseau international de prostitution est arrêté. Il s’agit d’un dénommé E. B., un autre homme de confiance du cerveau. Il est lui aussi inculpé de trafic humain devant le tribunal de Bambous. La police soupçonne fortement que sa mission était de transférer les recettes à Thierry Petermann. Un Travel Trail met en lumière plusieurs de ses déplacements vers l’étranger.
Dans le sillage de cette enquête, une Mercedes, qui était sous la responsabilité de J. D., a été saisie par la police. Les trois membres de ce réseau ont déjà obtenu la liberté conditionnelle. Les enquêteurs s’intéressent à remonter jusqu’au présumé cerveau. Avec le concours du Passport & Immigration Office (PIO), l’ordre a été transmis à l’effet qu’il doit être arrêté dès son arrivée au pays. La police mauricienne a alerté Interpol pour traquer Thierry Petermann à Dubaï.
Démantèlement d’un réseau malgache
Coup double de la police de Flic-en-Flac et la DCIU de la Western Division. À ;a mi-décembre, les enquêteurs avaient démantelé un autre réseau de prostitution actif toujours à Flic-en-Flac impliquant des Malgaches cette fois. Une enquête de longue haleine avait abouti à l’arrestation de 16 protagonistes, notamment les filles de joie malgaches, le recruteur, le transporteur et d’autres maillons du réseau.
Thierry Petermann, cerveau et agent recruteur présumé du réseau
Depuis janvier 2022, Thierry Petermann est dans le viseur de la police mauricienne. Cela après les dénonciations d’une Biélorusse de 38 ans. Le 7 janvier 2022, elle avait débarqué au poste de police de Flic-en-Flac pour dénoncer Thierry Petermann comme étant le cerveau d’un réseau de prostitution de luxe impliquant des filles venant d’Europe de l’Est. Fait intriguant, deux jours plus tard, Thierry Petermann est parvenu à quitter le territoire mauricien avant d’être inquiété par la police. Il revient qu’il aurait utilisé une ruse sur son identité pour quitter le territoire. À l’époque, le Surintendant Sam Bansoodeb de la Western Division avait réclamé au Passport & Immigration Office d’émettre une « Arrest On Departure » à son encontre.
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