Des consultants devront déterminer le montant à être réclamé à l’armateur et pour juger le travail des experts grecs en renflouage. La boîte noire du navire a été envoyée en Grande-Bretagne mercredi.
Le ministère de l’Environnement est à la recherche d’un consultant pour le conseiller sur le montant à réclamer à l’armateur grec du cargo libérien MV Benita pour les dégâts causés à l’écosystème et aux récifs au Bouchon. Plusieurs experts ont été approchés pour cet exercice qui ne pourra se faire qu’une fois le vraquier enlevé du plateau de roches volcaniques sur lequel il s’est drossé aux petites heures du vendredi 17 juin.
L’État est aussi en quête d’experts en renflouage pour évaluer le travail de la société internationale Five Oceans Salvage (FOS), recrutée par l’armateur du navire. Alain Wong, ministre de l’Environnement, a déjà fait comprendre qu’il ne pouvait s’en remettre uniquement aux avis des experts grecs travaillant pour cette firme. Mercredi, il a remis en question l’éventualité qu’une partie de la roche ayant pénétré dans la coque du bateau sur une largeur de 1 m 50 soit démolie. Par explosifs ou par des moyens mécaniques.
Effet de succion
Guy DeMarsh, l’expert américain en explosifs et en renflouage de plateformes pétrolières, entre autres, était à bord du MV Benita, mercredi, pour évaluer les dégâts causés dans la cale No 5. Une sonde téléguidée a été utilisée pour prendre des photos de cette partie du navire. En pure perte, la visibilité étant mauvaise. Les Grecs ne veulent pas envoyer de plongeurs pour l’instant, le flux et le reflux causant un effet de succion dans la brèche, ce qui pourrait mettre la vie de ces derniers en danger si jamais ils sont aspirés par l’océan. À mercredi, 134 tonnes de carburant à bord du vraquier ont été pompées et une demie tonne de résidus de graisses ramassées aux abords de l’îlot Brocus. Les choses sérieuses devraient débuter avec l’arrivée du deuxième remorqueur, le Coral Sea FOS, de Fujaïrah, le port des Émirats arabes unis. Il sera au Bouchon dimanche matin, son arrivée prévue ce jeudi ayant été retardée pour cause de mauvais temps. Mercredi, les opérations ont quelque peu été à la traîne, un des Grecs étant actuellement en convalescence à la Clinique du Nord après une chute dans une des cales du navire mardi. Le seul développement à retenir est l’envoi de la boîte noire du MV Benita, le Voyage Data Recorder, à la firme Avenca, dans le Wiltshire, en Grande-Bretagne. Le décryptage de ses données permettra de savoir ce qui s’est réellement passé entre le capitaine et la National Coast Guard alors que le navire croisait à 12 milles nautiques des côtes mauriciennes, moteur et transpondeur éteints, après l’agression du quatrième mécanicien Alvin Maderse par le graisseur Omar Taton. Cette bagarre a été évoquée, mardi et mercredi, par le capitaine et le chef mécanicien devant l’enquête préliminaire instituée sous la Merchant Navy Act.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !