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La culture potagère: un retour à la terre pour combattre la pauvreté

L’autosuffisance alimentaire est le cheval de bataille de K-Force Foundation. Fondée par la famille Li Kwong Wing, cette fondation œuvre pour l’élimination de la pauvreté à travers l’agriculture. Depuis sa création en 2011, plus de 1 000 familles ont bénéficié du soutien technique et ont pu avoir leurs potagers chez eux. La maman de l’actuel chairman de SBM Holdings Kee Chong Li Kwong Wing, surnommée Popo, a toujours voulu promouvoir le potager chez soi. « Elle disait toujours que si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour, si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours. C’est ainsi qu’est venue l’idée de la création de la fondation qui encadre les familles et les aide à mettre en place leurs jardins et potagers dans leurs cours ou sur leurs toits », explique Vijay Naraidoo, le manager de la fondation. K-Force œuvre justement dans les régions dites défavorisées, où les espaces sont limités. « On veut faire comprendre aux familles qu’on peut planter sans avoir de grandes cours. Il suffit d’avoir des bacs et de planter sur le toit ou sur la terrasse », indique Vijay Naraidoo. Et d’ajouter : « Ces familles deviennent plus indépendantes en faisant leurs potagers. Elles arrivent à économiser en plantant leurs propres légumes. Et souvent, l’appel de K-Force sert de déclic. Les Mauriciens finissent par cultiver plus de légumes et de fruits et retrouvent une nouvelle passion à travailler la terre »

Économies

Clifford Adelaïde est l’un des bénéficiaires de K-Force Foundation. Ce tailleur a commencé avec quatre bacs sur le toit de sa maison à Chebel en 2011. Depuis, il économise environ Rs 400 par semaine. « J’ai la laitue, des carottes, des herbes fines et des brèdes. Si on fait un chop suey, par exemple, on a rien à acheter, tout est disponible dans la cour », raconte-t-il. La passion pour l’agriculture a été contagieuse chez les Adelaïde. Ses trois enfants et son épouse mettent aussi la main à la pâte pour soigner les plantes.
Toujours à Beau-Bassin, un autre adepte de la culture potagère vante les bienfaits de ces légumes en pots auprès des jeunes. Roland Tsang, ancien journaliste, a converti sa terrasse en potager depuis plus de 15 ans. Il veut surtout promouvoir l’autosuffisance alimentaire et souhaite inspirer les Mauriciens à consommer ce qu’ils produisent. « J'ai aménagé au deuxième étage, sur ma terrasse, un potager 100 % sain où je cultive  des fines herbes  et toute une variété de légumes et des brèdes. Je fais aussi du volontariat auprès de jeunes désœuvrés et des enfants de rues des cités Barkly et Chebel afin de leur communiquer ma passion pour la culture potagère », raconte-t-il.

Jardin communautaire

Roland Tsang ne va plus au marché depuis plusieurs années. Il partage ses récoltes avec ses proches. « J’ai au moins 60 citrons qui seront bientôt prêts, ainsi que des bringelles. Il faudra bien partager. J’ai de la famille qui vient chez moi remplir leur tente bazar chaque semaine », ajoute-t-il. À 70 ans, il a un projet d’envergure en tête. Roland Tsang souhaite mettre en place un jardin communautaire où les vieilles personnes pourront venir planter des légumes et avoir ainsi une activité conviviale. Aussi, son amour pour le jardinage intéresse plus d’un et la semaine dernière, deux blogeurs ont atterris dans son jardin pour une visite guidée afin de le présenter sur leur site : Les Amateurs du Jardins.

Éric Mangar: «Un intérêt pour la terre »

Pour qu’un pays devienne autosuffisant, ses habitants doivent y mettre du leur. Éric Mangar, directeur du Mouvement pour l’autosuffisance alimentaire, explique que la première étape est de développer un intérêt pour la terre. Compostage fait maison, méthodes pour aérer la terre et briser le cycle des maladies qui affectent les plantes figurent parmi les notions à maîtriser pour cultiver des plantes chez soi. Afin d’initier la population à ces techniques, la MAA organise des formations en partenariat avec K-Force Foundation auprès de 2000 familles, dans les régions de Barkly, Chebel, Bambous, Petite-Rivière et Gros-Cailloux entre autres. L’association offre le matériel et la formation pour que les participants montent leurs bacs de culture eux-mêmes. Ils leur fournissent les bacs, arrosoirs, semence ainsi que le composte. « Nous leur enseignons le compostage afin d’éviter les fertilisants et produits chimiques, et l’utilisation de verres de terre qui aident à aérer la terre », souligne-t-il. Pour réussir son bac, il conseille la culture de végétaux en platebandes.

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Les deux blogeurs, Annette Ng et Stéphanie Yim compte mettre en lumière la passion de Roland Tsang sur la Toile. [row custom_class=""][/row]

Earth Market: Zoom sur l’agriculture organique

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3072","attributes":{"class":"media-image alignnone size-full wp-image-4407","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1000","height":"369","alt":"Earth Market"}}]] Plus besoin d’aller au marché pour faire ses courses. L’association Slow Food Tipa Tipa à Maurice se rapproche des consommateurs depuis 2014 à travers son Earth Market. Ce marché éphémère est organisé régulièrement dans différentes parties de l’île pour rendre accessibles des légumes de qualité, notamment des produits sans engrais chimiques. Hoozla Ramoly-Sookia, la présidente, était à la foire de l’alimentation qu’a organisée le ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire au Jardin botanique de Pamplemousse. Elle dresse un bilan très positif. « On a pu rencontrer de nombreux consommateurs avides de l’agriculture organique ainsi que des agriculteurs de la région qui souhaite faire parti de notre réseau. On n’a pas pu participer à la deuxième édition à Bois des Amourettes ce samedi et dimanche 24 et 25 octobre parce que tous nos légumes organiques ont été vendus en un week-end à Pamplemousses », explique Hoozla Ramoly-Sookia.

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