Dr Shameem Jaumdally, épidemiologiste : «  Il ne faut pas avoir peur mais être vigilant  du variant Delta »

Épidémiologiste, le Dr Shameem Jaumdally est chercheur au Centre for Lung Infection and Immunity et au département de Médecine et UCT Lung Institute, à l’université de Cape Town, en Afrique du Sud. Il nous explique la particularité du variant Delta.

Pourquoi le Delta détrônera-t-il le B.1.1.318, la souche historique observée à Maurice ?

Le variant Delta a déjà facilement et rapidement remplacé la souche historique B.1.1.318, car il a une capacité supérieure à s’attacher aux cellules humains qu’il infecte, et cela se traduit en une charge virale cent fois supérieure comparé aux autres mutants. Plus une personne a de virus dans ses voies et orifices respiratoires, plus elle représente un risque de contagion. Le risque de développer une maladie plus sévère pouvant entraîner la mort est aussi plus important. 

Comment le variant affecte-t-il notre santé ?

Les symptômes causés par le Delta ne sont pas différents des manifestations cliniques observées avec d’autres variants. Mais dû au fait qu’il entraîne un nombre plus important d’infections, des personnes plus jeunes et sans comorbidités tomberont malades. 

Quel danger de l’automédication en cas infection à la Covid-19 ?

L’automédication est possible pour la forme modérée de la maladie. Mais pour les personnes souffrant de troubles respiratoires qui s’aggravent, la prise en charge rapide contribue à donner une meilleure chance de rétablissement et de survie. Généralement, une saturation artérielle en oxygène (SaO2) inférieure à 90 % requiert une hospitalisation immédiate du patient pour un apport en oxygène. Il est important qu’on évite la stigmatisation de l’infection à la Covid-19 pour encourager les gens à se faire soigner le plus tôt possible. 

Doit-on avoir peur du variant ?

Il ne faut pas avoir peur du Delta, mais être vigilant. Il faut prendre toutes les précautions nécessaires : limiter ses rencontres et la taille des groupes, porter le masque et bien ventiler les espaces fermés. De plus, l’administration de la booster dose doit arriver vite à échéance. Car la vaccination demeure l’intervention biomédicale avec le plus de succès.