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De janvier à mai 2018 : 109 cas de grossesses précoces

Elles sont encore jeunes mais devenues mamans.

Les ministres Anil Gayan et Anwar Husnoo ont encouragé les couples à faire des bébés, pour contrer les problèmes liés au vieillissement de la population. Elles sont 109 adolescentes, âgées entre 10 et 19 ans, à avoir été enceintes entre janvier et mai de cette année.

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Les chiffres sont époustouflants ! En 2010, on a dénombré 15 005 naissances, dont 1 530 concernaient des mères âgées entre 10 et 19 ans. L’année suivante, 14 701 bébés sont venus au monde, avec 1 473 d’entre eux issus de filles-mères. En 2012, 1 406 ados ont accouché sur un total de 14 494 naissances. En 2013, le pays a enregistré 13 688 naissances, avec 1 207 bébés issus de mères adolescentes, alors qu’en 2014, Maurice a enregistré 13 415 de nouveaux-nés, dont 1 105 de filles-mères mineures. 2015 a vu 12 738  naissances, dont 1037 venant de filles âgées entre 10 et 17 ans et, en 2016, le pays a connu 12 738 naissances, avec 1 036 issus d’ados. Le compte y est. Ces chiffres proviennent du Mouvement d’aide à la maternité (MAM), dont la directrice est Monique Dinan. Et de janvier à ce jour, on comptait 109 grossesses précoces. Ce qui représente une hausse, selon la Mauritius Family Planning & Welfare Association.

Le regard des autres, les palabres par-dessus les épaules et une réputation qui ne tient à qu’un fil font que certaines adolescentes, qui tombent enceintes tôt, préfèrent abandonner leurs études. Selon Monique Dinan, directrice de MAM, plusieurs jeunes filles s’en sortent avec un avenir brillant. « Je connais une jeune fille qui est tombée enceinte très jeune. Aujourd’hui, elle est une maman indépendante », dit-elle. « Néanmoins, certaines ne se sentent pas prêtes à faire face au regard des autres. » Me Pooja Luchmun, avocate, explique qu’aux yeux de la loi, si elles ont moins de 16 ans, les adolescentes doivent obligatoirement aller à l’école. « Cependant, dans la majorité des cas de grossesses chez les ados, celles-ci préfèrent  interrompre leurs études pour des raisons de santé pour éviter le regard des autres, par  manque de soutien ou par manque d’argent, entre autres. En sus, si elle est seule et n’a pas le soutien nécessaire, ce serait difficile pour elle de reprendre les cours. » L’avocate conseille à celles qui se retrouvent dans de telles situations d’approcher le ministère de l’Égalité des genres ou les associations qui oeuvrent au bien-être des jeunes en difficulté.  

Le MAM, qui a pour objectifs d’être à l’écoute des futures mères, de sensibiliser les Mauriciens face aux problèmes de grossesses non-désirées, d’informer les jeunes sur l’éducation de la sexualité et de les préparer à leur vie de parents, a aidé plusieurs jeunes mères adolescentes. Pour Monique Dinan, il est important que les adolescents profitent de la vie : « Nous organisons des sessions de sensibilisation et conseillons aux jeunes de prendre le temps d’aimer. Il faut savoir profiter de la vie. »

L’avocate Pooja Luchmun indique que « les jeunes mamans adolescentes ont les mêmes droits que d’autres jeunes filles. Il est bon de savoir que le terme enfant soit défini légalement comme personne ayant moins de 18 ans » quand il s’agit de ses droits à l’éducation et «personne non-mariée ayant moins de 18 ans quand il s’agit de la Child Protection Act. » Néanmoins, elle explique que la maman adolescente peut faire valoir ses droits comme tout autre adolescent et parent. Si elle est mariée, elle exercera aussi ses droits en tant qu’épouse. 

Les établissements scolaires ont-ils le droit de refuser l’accès à une élève enceinte ? L’avocate affirme que tout jeune a droit à une éducation à Maurice, car l’éducation est gratuite et accessible à tous.  « Une école ne peut refuser d’admettre une adolescente parce qu’elle est enceinte. Elle peut, par contre, référer le cas à la CDU ou au ministère de l’Éducation.  La jeune fille peut aussi déposer plainte au ministère de l’Éducation, s’il s’agit d’un collège d’État, ou à la Private Secondary Education Authority (PSEA) s’il s’agit d’un établissement privé. »

Qu’en est-il des parents ? L’avocate affirme que les parents ou les tuteurs légaux qui ont la responsabilité  de l’adolescente doivent assumer pleinement leur rôle « et s’assurer qu’elle soit bien encadrée et qu’elle continue à se rendre à l’école. »  
Reshmee Bheemuck

 

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