Coulage d’une dalle chez son voisin: une plaque de ciment tombe sur une fillette

Alors qu’elle jouait dans sa cour, une fillette de 11 ans s’est retrouvée couverte de béton lors du coulage de la dalle du bâtiment du voisin par une compagnie de construction. Admise à l’hôpital, Tracy s’en sort avec un mal de tête aiguë. Le propriétaire se dédouane de toute responsabilité et demande à la mère de se tourner vers la compagnie de construction. Le 2 novembre dernier, une compagnie spécialisée dans le coulage des dalles de béton était à pied d’œuvre rue Seetulsing, à Port-Louis. Elle s’y est rendue pour le coulage d’une dalle sur un bâtiment en construction depuis bientôt un an. À l’arrière de ce bâtiment habite la famille de Tracy A.T. L’incident s’est produit entre 14h30 et 15h30. Tracy, 11 ans, jouait dans la cour avec ses chiots. A un moment donné, un bruit sourd se fait entendre. Sarah, la mère de la petite accourt aussitôt. Elle découvre avec stupeur que la fillette est couverte de béton. Même la niche du chien est méconnaissable. Une plaque de ciment serait tombée de la dalle durant les opérations de coulage du béton. « Mo fine peur. Mo dégagé mo demande mo tifi si li fine blessé…», relate la mère. Furieuse de cet incident, Sarah demande à voir le propriétaire du bâtiment. Ce dernier est absent et les ouvriers présents sur le chantier imputent la faute de l’incident aux ouvriers de la  compagnie de construction. Ces se défendent à leur tour de toute maldonne et renvoient la balle aux ouvriers du chantier. Une situation inadmissible qui a incité Sarah à se rendre au poste de police de Pope Henessy pour porter plainte. C’est accompagnée de policiers que Sarah rentre chez elle pour un constat. Selon ses dires, les agents de l’ordre auraient sommé le propriétaire du bâtiment de trouver un arrangement avec la mère, et ce, dans le souci de préserver des relations de bon voisinage. Puis, Sarah a été priée de transporter sa fille à l’hôpital pour un examen. Pur tout traitement, Tracy recevra des comprimés de paracétamol.

Procédures judiciaires

« Le propriétaire du bâtiment m’a contacté et m’a donné son numéro de téléphone. Quand la plaque de béton est tombée, elle a endommagé le tuyau de connexion au réseau de la CWA. Il a arrangé le tuyau pour moi. Sans plus… » a confié la mère, très amère. «Je m’attendais à ce qu’il  propose un examen médical complet pour nous rassurer ma fille et moi. » Au lendemain de cet incident, Tracy ressent des douleurs à la tête. Munie d’une forme 58, elle est de nouveau conduite à l’hôpital. Elle y séjournera deux jours durant. Le médecin n’a décelé qu’un mal de tête aigu. Insatisfaite de la tournure des événements, Sarah a sollicité les services d’un homme de loi. Mardi prochain, elle a rendez-vous avec l’avocat pour engager des procédures judiciaires. « Quand j’ai annoncé ma décision de poursuivre au propriétaire du bâtiment, il m’a répliqué qu’il porterait plainte pour extorsion contre moi », déplore la mère. Sollicité pour un commentaire, le propriétaire du bâtiment se dédouane de cet incident. Il invite la mère à porter plainte contre l’entrepreneur du chantier ou la compagnie de construction qui a coulé la dalle. « Par mesure de précaution, j’envisage de porter plainte contre la mère pour extorsion. Je crains qu’elle ne veuille me faire du chantage et me réclame de l’argent… », dit-il sans plus de détails. Pour sa part, un responsable de la compagnie de construction a pris les cordonnées de la mère de Tracy pour se renseigner davantage sur cet incident. Il semblerait que les ouvriers n’aient pas rapporté l’incident du 2 novembre à leur direction.