Le Deep Ocean Water Applications (DOWA), projet de Sotravic d’offrir l’air climatisé dans la capitale, est un prélude à l’utilisation concrète des ressources océaniques en terme d’énergies renouvelables. Le Premier ministre y perçoit la naissance d’une économie véritable à partir de l’océan.
Sir Anerood Jugnauth intervenait, mercredi, lors de la signature du titre de concession entre l’État et Sotravic, à l’hôtel Le Labourdonnais, portant sur l’autorisation d’extraire l’eau de mer sur 30 ans. Il a exhorté le Board of Investment (BoI) à soutenir la volonté du promoteur à exploiter les retombées de l’utilisation des ressources marines en profondeur pour d’autres créneaux, comme l’aquaculture d’espèces spécifiques, l’embouteillage de l’eau, les compléments médicaux à base d’eau salée, les cosmétiques et la thalassothérapie, entre autres.
Dans le même souffle, le Premier ministre a lancé un appel au secteur privé de se joindre à de telles initiatives afin de matérialiser les ambitions de Maurice à mieux exploiter les ressources marines pour en faire un pilier économique. Il a, par la suite, énuméré une dizaine de résolutions prises par l’État pour favoriser l’émergence de l’ensemble des activités liées à la mer et au port.
Économie annuelle de Rs 175 M
Avec un investissement de Rs 3 milliards, de fonds privés, le DOWA fait référence à la mise d’un réseau sur terre de quatre kilomètres et d’un tuyau en mer de six kilomètres pour offrir, dans un premier temps, à 51 bâtiments, de l’air conditionné. L’eau des profondeurs, soit à 1 100 mètres où la température est à 5 degrés Celsius, sera remontée dans une station de transfert énergétique à Bain-des-Dames. L’eau de mer y transmet son froid à un réseau d’eau douce de quatre kilomètres qui sera connecté aux bâtiments éligibles à Port-Louis. Le même procédé de transfert de froid sera réalisé au niveau de l’ossature de la climatisation centralisée des locaux choisis. « Au bureau, on éprouvera la même sensation de froid qu’aujourd’hui sauf que cette fraîcheur proviendra du fond de l’océan et non d’un compresseur fonctionnant à l’électricité. Pour l’ensemble des 51 bâtiments, ce sera ainsi une consommation de froid de 44 mégawatt (MW). Cependant, seulement 4 MW seront nécessaires pour opérer le réseau à froid alors qu’actuellement, ces locaux requièrent 30 MW. Donc, 26 MW seront distribués ailleurs. Au final, c’est une consommation évitée de 42 000 tonnes de dioxyde de carbone et une économie de Rs 175 M par an », explique Emmanuel André, CEO de Sotravic.Des travaux de nuits privilégiés
Les premiers travaux devront débuter en décembre 2016 après les études détaillées, les ententes commerciales avec les entreprises de la capitale et la levée des fonds, entre autres. L’objectif est de commercialiser l’offre finale à partir de décembre 2017 pour une première vingtaine de bâtiments. Sur la question des travaux qui seront effectués pour la pose de tuyaux sur terre, le CEO explique que cette mise en œuvre durera sur huit mois. « Nous sommes rompus à ce genre de travaux à Sotravic. Nous allons utiliser des nouvelles méthodes, dont des travaux de nuits et en week-end. Cela va être de grands chantiers et nous allons en profiter pour réhabiliter et améliorer les réseaux d’eaux et de tout-à-l'égout et éventuellement penser à des solutions nouvelles, comme des rues piétonnes dans la capi-tale », souligne Emmanuel André.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !