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Vishnu Rassen, marchand de pistaches : un métier qui ne part pas en cacahuètes

Vishnu Rassen

« Pistass bwi, pistass sale griye… » Les cacahuètes se vendent à la criée dans les rues, sur la plage ou en ville. Ce métier d’antan regorge d’histoires pour la famille Rassen de Stanley, Rose-Hill. Vishnu Rassen, 62 ans, raconte comment les pistaches lui permettent de gagner sa vie.

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« Mon père vieillit et ce n’est pas évident. Nous essayons de l’aider du mieux que l’on peut. On a grandi avec ce métier et nous n’hésitons pas à mettre la main à la pâte »

Manger des pistaches au quotidien peut aider à être en meilleure santé et à prévenir de nombreuses maladies comme le diabète ou l’hypertension. Outre ses bienfaits pour la santé, la pistache est surtout un aliment qu’on croque avec plaisir.

Il est 10 heures. Nous sommes au centre commercial de Trianon. Des gens affluent à une échoppe. Steeven, 36 ans, grille des pistaches dans une grosse poêle en acier, chauffée à feu doux. Avec une spatule, il remue les pistaches et le public prend le temps de le regarder.

Yovani, 31 ans, et sa mère Sarojini, 56 ans, s’affairent à remplir des sachets en papiers de pistaches, aux goûts des clients impatients d’être servis.

À croquer

Cela fait un mois que la famille Rassen vend des pistaches au centre commercial de Trianon. Sur une table soigneusement disposée, on trouve un panier avec les fameuses « pistass rouz » connues des Mauriciens. Mais s’adaptant à l’ère du temps, les pistaches en vente ont été revisitées pour répondre aux goûts de tout un chacun.

On y trouve ainsi des pistaches naturelles, mais aussi des pistaches frites, salées, grillées et bouillies. De même que le pois chiche sous deux formes : gram de Bombay et gram bwi sautés aux oignons, avec du piment séché et des feuilles de caripoulé. Prochainement, il y aura des pistaches sucrées, dont Sarojini essaie de maîtriser la recette traditionnelle.

L’homme derrière cette entreprise est Vishnu Rassen. Il pratique ce métier depuis vingt ans. Une tradition familiale entamée par son défunt père, Mardaymootoo Rassen, qui lui a enseigné les rudiments du métier quand il avait 15 ans.

« Enn kas enn sase pistas sa lepok la », se remémore-t-il avec nostalgie. Et d’ajouter que son frère Deven et lui sillonnaient les rues pour vendre des pistaches préparées par son père. Avant de trouver chacun sa voie. « Nou ti mizer. Nou ti bizin trase pou viv ek ed nou fami. »

Différentes saveurs

Vishnu Rassen

Au fil des années, le prix d’un sachet de pistaches passe à une roupie, ensuite Rs 5 et Rs 10. Si au marché de Rose-Hill, Vishnu les vend encore à ce prix, toutefois, c’est à Rs 25 qu’elles sont vendues au centre commercial de Trianon.

Cela pour pallier les frais, explique Vishnu Rassen. Deux gros sacs de pistaches sont achetés par semaine. Une grande partie est grillée et le reste est transformé en pistaches de différentes saveurs, pour être ensuite vendu jusqu’à épuisement du stock.

Grands et petits, jeunes et personnes âgées sont tentés d’en acheter en voyant Vishnu à l’œuvre dans le centre commercial. Le plaisir de manger des pistaches est ancré dans les mœurs locales.

« C’est un souvenir d’enfance. Et ça fait plaisir de le revivre », dit une femme venue avec ses enfants. Elle demande à son fils de regarder comment les pistaches sont grillées dans le sable.

Vishnu Rassen confie qu’il a repris le métier de son père, après avoir perdu son emploi dans une entreprise agroalimentaire. « Initialement, je m’étais procuré une tondeuse à gazon et je proposais mes services en tant que jardinier. J’ai pu m’en sortir, mais un déclin dans le travail m’a découragé. »

Sa femme Sarojini confie qu’elle ne voulait pas que Vishnu reprenne la profession de son beau-père, mais en voyant le succès qu’il avait, elle l’a soutenu dans son initiative. Si autrefois, elle était femme au foyer, elle a dû toutefois prendre un emploi lorsque son mari a perdu son travail pour aider à subvenir aux besoins de sa famille.

Actuellement, elle est serveuse dans un casino. Pendant son temps libre, elle aide son mari à vendre des pistaches. Steeven, employé d’une clinique privée, et Yovani, qui travaille dans un laboratoire, en font de même.
« Mon père vieillit et ce n’est pas évident. Nous essayons de l’aider du mieux que l’on peut. On a grandi avec ce métier et nous n’hésitons pas à mettre la main à la pâte. Vendre des pistaches, mine de rien, a permis à nos parents de faire des progrès et de surmonter des situations difficiles. Nous avons encore des projets à l’avenir et nous faisons tous des sacrifices, pour un meilleur lendemain. Nous avons besoin de ce métier », indique Steeven.

Avec les travaux du Metro Express, ce n’est pas évident de vendre des pistaches aux alentours du marché de Rose-Hill, dit Vishnu. S’il est temporairement au centre commercial de Trianon, Vishnu avoue que si la possibilité d’y rester lui était donnée, il serait plus que ravi. Mais en attendant, il persévère dans la vente de ses pistaches.

Par ailleurs, la famille Rassen est également sollicitée pour des événements, car leur métier a avant tout un cachet historique. Il y a quelques jours, Vishnu était au Gymkhana Club pour vendre des pistaches à l’occasion d’un tournoi de golf. Il entreprend aussi de commandes de pistaches sur le 454 1563.

 

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