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Violence verbale : le langage du Speaker envers les députées de l’opposition condamné

Le langage utilisé par le Speaker pour expulser trois députées du MMM mardi au Parlement est fortement décrié.

Malgré les préoccupations exprimées par le gouvernement et la classe politique le week-end dernier concernant la violence envers les femmes, et en dépit des efforts déployés pour promouvoir la cause féminine à Maurice, le Speaker Phokeer manifeste une violence inédite envers les députées de l’opposition, selon des observateurs.

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Le comportement du Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer, envers les trois députées de l’opposition qu’il a expulsées le mardi 28 novembre, suscite une condamnation sévère de la part de la communauté féminine à Maurice. L’expulsion de Joanna Bérenger, de Karen Foo Kune-Bacha et d’Arianne Navarre-Marie par Sooroojdev Phokeer, ainsi que l’usage de violence verbale choquante pour ordonner leur expulsion, continuent de susciter la controverse. Cela se déroule dans un contexte où le gouvernement, au cours de son mandat, a pris des engagements forts en faveur de la promotion de l’égalité des sexes à Maurice et de la réduction de la violence à l’encontre des femmes. Selon divers observateurs de la cause féminine à Maurice, le ton et le langage employés par Sooroojdev Phokeer semblent contredire les efforts déployés par le gouvernement en faveur de la cause féminine. 

Anushka Virahsawmy, directrice du bureau mauricien de Gender Links, exprime son agacement face au langage utilisé et à l’agressivité manifeste à l’encontre de ces trois députées. « Il faut avoir une communication respectueuse pour des discussions efficaces au sein du Parlement », plaide-t-elle. 

Anushka Virahsawmy soutient qu’il existe bel et bien une forme de violence envers les députées de l’opposition au Parlement. Selon elle, pour une véritable politique saine à Maurice, il est essentiel d’écouter les opinions sans recourir à l’expulsion. Elle remet en question ce comportement qui ne représente pas un exemple approprié, en particulier pour les jeunes, dans le contexte de la promotion de l’égalité et l’équité.

Anushka Virahsawmy rappelle que le gouvernement a mis en place, au cours des dernières années, un Parliamentary Gender Caucus et a créé un High-Level Committee présidé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans le but de prendre des mesures vigoureuses contre la violence à l’encontre des femmes. Cependant, elle constate que les actions du Speaker, telles qu’observées mardi au Parlement, semblent anéantir tous ces efforts. Elle affirme que « la non-violence doit être exemplifiée pour inspirer les jeunes ». En outre, elle estime qu’un bon dialogue doit être ancré dans l’ADN politique, faisant ressortir qu’il ne suffit pas de le dire, mais qu’il faut également le montrer par l’exemple.

Sheila Bappoo, ancienne ministre de la Femme, critique ce qu’elle perçoit comme une attitude anti-démocratique au sein du Parlement. Elle concède le rôle crucial du Speaker dans la préservation de la démocratie parlementaire, mais déplore la manière dont les événements se sont déroulés, en particulier l’expulsion violente de trois femmes. « Je trouve cela triste, notamment en considérant que seulement trois jours avant, le monde mettait en avant la lutte contre la violence envers les femmes. » Elle exprime sa préoccupation pour le pays, insistant que de tels actes de violence envers les femmes sont inacceptables. Elle appelle à un changement de comportement du Speaker, rappelant l’importance de l’image projetée à travers les médias, et soulève son inquiétude quant à l’état de la démocratie parlementaire.
 

  • LDMG

 

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