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Vimem Leaks - policiers sous couverture dans les réseaux de drogue : les enjeux

Pour mener ♪à bien des opérations de saisie, l'inflitration policière est une pratique courante.

L’infiltration policière est une méthode utilisée par les forces de l’ordre pour se fondre dans clans impliqués dans le trafic de drogue. Cela, afin d’obtenir des informations précieuses sur leurs activités. Si cette pratique est considérée efficace, elle suscite toutefois des débats et soulève des questions d’éthique.

Les objectifs de l’infiltration policière dans la lutte contre le trafic de drogue sont multiples. Les policiers infiltrés doivent recueillir des renseignements cruciaux sur les opérations en cours, les stratégies de distribution, les fournisseurs et les membres clés des organisations mêlées au trafic de drogue dans le pays. Ces informations permettent à la brigade anti-drogue (Adsu) de procéder à l’arrestation des présumés trafiquants et au démantèlement des réseaux de drogue. Cependant, la nature même de l’infiltration soulève de nombreuses préoccupations. 

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Pour se faire accepter par les dealers ou encore les gros bonnets de drogue, les policiers sous couverture peuvent être amenés à participer, dans une certaine mesure, à des activités illégales, y compris la consommation de substances illicites « sur place ». C’est ce qu’affirme un ex-policier de l’Adsu maintenant basé à l’Eastern Division.

L'étape clé de l'infiltration est le profiling, un exercice réalisé par les hauts gradés de l'unité de lutte contre le trafic de drogue. Il vise à recueillir un maximum d'informations sur les suspects : ses relations, son environnement familial et ses loisirs. Bref, tout ! Une fois le profiling terminé, l'agent infiltré doit être capable de connaître le suspect sur le bout des doigts, sans aucun secret. Il doit tout mettre en œuvre pour gagner sa confiance. Cela peut impliquer de consommer de la drogue ou d'autres produits illicites ou commettre un délit. Le moindre doute peut compromettre toute l'opération. La durée d'une opération varie en fonction de l'importance du trafic de drogue. Cela peut prendre des jours, des mois, voire même des années.

« L’immersion dans le monde de la drogue comporte des risques considérables tant pour la sécurité des agents infiltrés que pour l’intégrité des enquêtes. Dans la pratique, plus de la moitié des éléments de l’Adsu sont des ‘undercover police officers’. Ce qui fait un peu plus d’une centaine. Les autres s’adonnent à la compilation des données ou encore aux tâches administratives. Ils ont la lourde responsabilité de glaner le maximum d’informations concernant les trafiquants de drogue. Les informations concernant le trafic de drogue ne tombent pas du ciel. Il faut impérativement mener des opérations de terrain. Toutes les régions du pays sont ciblées. C’est la ‘Dangerous Drugs Act’ qui stipule que les officiers de l’Adsu doivent pouvoir travailler sous couverture. Kan fer kouvertir, gard la bizin prouve ki li trafikan. Akoz samem nou oblize aste ladrog. Ena aksepte fime ‘brown’ ek ‘simik’, ou swa pike zis pou fer krwar zot dan trafik », fait-on comprendre.

La confiance des trafiquants

L'objectif ultime d'une opération d'infiltration est de remonter à la source d'approvisionnement d'un trafiquant. C'est une information extrêmement sensible, et plus le trafic est important, plus le trafiquant est vigilant pour protéger son réseau. Il est donc nécessaire d'obtenir la confiance du trafiquant et d'avoir des financements importants. La police et les décideurs doivent allouer les ressources nécessaires pour remonter à la source d'un trafic de drogue.

Quid du profil des policiers infiltrés ? « C’est la règle d’or. Les policiers sous couverture doivent impérativement se fondre dans la masse. C’est la raison pour laquelle ils s’habillent casual (jeans/t-shirt) et ils circulent souvent à moto ». Selon des renseignements, toute infiltration est secrète. Aucun officier de l’Adsu ne doit divulguer, même pas à ses collègues, s’il est sous couverture.

Combien de temps se déroule un exercice ‘undercover’ ? « Un tel exercice peut durer plusieurs semaines ou plusieurs mois. L’officier doit d’abord établir le contact avec les trafiquants. Il doit également avoir leur confiance. Il y a toutefois des gros cas qui prennent plus de temps. Parfwa ena gard kapav travay lor enn case pandan enn lane. Me kan fer loperasyon, gayn jackpot. Et l’officier reçoit non seulement les félicitations de ses supérieurs hiérarchiques, mais perçoit également une somme d’argent en retour », précise-t-on. Mais d’où proviennent ces fonds pour financer l’infiltration ? Est-ce que le ‘reward money’ est déboursé pour financer ces opérations ? Ou est-ce qu’une certaine somme d’argent recueillie lors des perquisitions est mise « de côté » ?

Cependant, les infiltrations ne sont pas sans risque. Certains policiers ont fini par se laisser entraîner la spirale dans laquelle ils gravitaient pour les besoins d’une enquête. « Pour gagner la confiance d'un trafiquant, un policier peut être amené à consommer de la drogue. Dans certains cas, cela a conduit à une addiction et à la dépendance », dit-on. Ces situations soulignent les risques inhérents à l'infiltration et soulèvent des questions sur la protection des agents et le soutien psychologique accordé.

Certains finissent même par devenir de vrais dealers. Le rapport de l’Audit de 2022 n’avait pas épargné la force policière. 57 policiers suspendus de leurs fonctions font l’objet d’enquêtes pour trafic de drogue. « 57 interdicted officers were involved in cases of possession of, or dealing in, drugs », avait souligné le rapport. 

Il existe également certains cas où un exercice d’infiltration a dû se faire en prison. « Lorsqu’on apprend que c’est en prison qu’on tire les ficelles pour de gros réseaux de drogue, un policier doit se faire passer pour un détenu et infiltrer le réseau afin de savoir qui est le parrain », explique une source policière.

« Telma ena gard kinn vir ar trafikan zot inn vinn trafikan zot mem. Les supérieurs sont également au courant des dérives de certains policiers sous couverture. Mais il semble que rien n’a été fait jusqu’ici pour ces éléments de la force policière. Ena gard droge ek vann ladrog. Ena gard obliz zot madam vann ladrog ar zot », déplore-t-on au sein de la force policière. Mais comment y remédier ? On propose la mise sur pied d’un mécanisme visant à traiter les policiers infiltrés qui ont une dépendance à la drogue.
 

  • LDMG

 

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