Victime de violence domestique, Catherine Prosper de l’Inion Fam témoigne

C’est un lourd fardeau qu’elle dit avoir porté sur ses épaules pendant quatre ans. Des coups, des injures, voire des menaces…Catherine Prosper dit en avoir vu de toutes les couleurs.

La porte-parole de l’Inion Fam a partagé son expérience, celle d’une femme battue à une femme libérée, lors de la cérémonie organisée à l’auditorium d’Octave Wiéhé, à Réduit, ce dimanche, dans le cadre de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes qui sera observée ce lundi 25 novembre. Le thème retenu cette année est : «Nou tout kont violans». Cérémonie qui a vu la participation du Premier ministre, Pravind Jugnauth et de la nouvelle ministre de l’Egalité des genres et du Bien-être de la famille, Kalpana Koonjoo-Shah. 

« Au début, j’avais honte de partager mes souffrances et raconter mon calvaire en Cour. Le jour est arrivé quand j’ai eu le déclic pour prendre la décision de partir afin de me sauver la vie. Swa mo kontan li (conjoint) plis swa mo kontan mo mem plis. Monn swazir mo mem. (…) Puis, j’ai eu le courage de témoigner. De ce fait, monn liber mwa de sa fardo ki ti ena lor mo zepol. Ce courage m’est venu à travers les 53 047 femmes qui sont victimes comme moi à Maurice. Ce n’est pas que mon combat, mais le combat de toutes les femmes », a confié Catherine Prosper. 

« Nou pa kapav atan ena encore Shabneez, Sorenza… »

Aux dires de la porte-parole de l’Inion Fam, neuf femmes ont succombé en trois mois aux coups de leurs époux ou compagnons. 

«A quoi bon avoir une loi contre la violence domestique, si elle n'est pas appliquée ?», s'interroge-t-elle. 

« Nou pa kapav atan ena encore Shabneez Mohammed, Sorenza René… », a lancé Catherine Prosper. 

Dans la foulée, elle a lancé un appel au Premier ministre aussi bien qu’à la nouvelle ministre de l'Egalité des genres à respecter les engagements pris pour combattre la violence domestique. « Il faut que les officiers de l'ordre cessent de banaliser la violence domestique et arrêtent de jouer les médiateurs, qui n’est pas leur rôle », a conclu Catherine Prosper.