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Vers une approche centrée sur la prévention et la réinsertion ?

Face à l’échec de la répression concernant la lutte contre la drogue, plusieurs acteurs plaident pour une approche centrée sur la prévention, la réduction des risques et la réhabilitation des consommateurs.
Nicolas Ritter insiste sur la nécessité d’adopter une approche holistique qui ne repose pas sur la répression mais plutôt sur l’accompagnement et la prise en charge lorsque cela s’avère nécessaire. Il souligne que toutes les personnes consommant des substances psychoactives ne nécessitent pas forcément un suivi médical. Pour illustrer son propos, il fait une analogie avec la consommation d’alcool : « Ce n’est pas parce qu’une personne boit un verre de vin tous les soirs avec ses parents qu’elle doit être prise en charge pour alcoolisme », dit-il. Selon lui, la répression ne devrait concerner que les comportements violents ou criminels, et non les simples usagers. Il insiste sur l’importance de la prévention, de l’accompagnement médical et du soutien aux familles affectées par la dépendance et l’exclusion.

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Dans le même esprit, Danny Philippe rejette également l’option répressive et plaide pour une approche axée sur la prévention et la réduction des risques. Il estime que ces stratégies portent leurs fruits et doivent être renforcées par de nouvelles méthodes de réhabilitation. Il met également en avant la nécessité d’engager des discussions autour de la circulation des produits et des pratiques en vigueur. 

Selon lui, les populations clés doivent être impliquées dans ces débats, car elles possèdent une connaissance précieuse du terrain et peuvent fournir des informations cruciales. Il regrette toutefois l’absence de synergie entre les ONG engagées dans la lutte contre la drogue et déplore qu’aucune rencontre n’ait encore eu lieu avec les autorités pour un véritable échange de points de vue. « Actuellement, il n’y a pas de synergie entre les diverses ONG qui œuvrent dans ce domaine. Chacune travaille de son côté alors qu’il faudrait une coordination plus efficace pour mener ce combat », affirme-t-il.

Si Kunal Naïk soutient lui aussi l’importance des programmes de réduction des risques et de réhabilitation, il met en lumière un problème majeur lié aux drogues synthétiques. Il souligne que l’un des principaux défis réside dans l’absence de prise en charge médicale adaptée, car ces substances contiennent des molécules difficiles à identifier. « Quand on ne sait pas ce qu’un produit contient, il est impossible de déterminer quel traitement administrer aux consommateurs. On ne peut qu’agir sur les symptômes, mais les effets à long terme sur le cerveau et le corps demeurent inconnus », explique-t-il. Cette incertitude complique la prise en charge des usagers, d’autant plus que ces substances sont bon marché, puissantes et facilement accessibles.

Jamie Cartick insiste sur l’urgence de revoir les programmes de réinsertion et de réhabilitation, notamment ceux liés à la méthadone. Elle déplore le manque de financement dont souffrent les ONG, ce qui entrave le suivi des bénéficiaires et affaiblit l’accompagnement psychosocial. Selon elle, l’accent doit être mis sur un renforcement des structures existantes afin d’assurer une meilleure prise en charge des personnes dépendantes.

Ainsi, au-delà de la répression, ceux engagés sur le terrain s’accordent sur la nécessité d’une nouvelle approche fondée sur la prévention, l’accompagnement et la réinsertion, afin d’offrir des solutions plus efficaces et humaines aux problématiques liées à la drogue.

 

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