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Vers des fêtes plus mesurées : la consommation s’ajuste à un pouvoir d’achat en recul

La frénésie d’achat devrait être présente durant la période festive, mais avec un pouvoir d’achat réduit.

Entre inflation persistante, TVA élargie et absence du 14e mois, la période festive s’annonce plus mesurée. Les ménages privilégient l’essentiel, obligeant les commerces à revoir leurs stratégies de vente.

À l’approche des fêtes de fin d’année, les enseignes commerciales se préparent à une saison plus prudente qu’à l’accoutumée. La période festive, habituellement synonyme de forte consommation, se déroule cette année dans un contexte économique moins favorable. En effet, l’inflation persistante, l’élargissement de la TVA et l’absence du 14e mois viennent peser sur le budget des ménages. Les perspectives pour le commerce s’annoncent contrastées, entre adaptation des stratégies de vente et attentes modérées du côté des consommateurs.

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Selon les dernières données disponibles de Statistics Mauritius, le taux d’inflation global pour les 12 mois se terminant en septembre 2025 s’est établi à 3,4 %, contre 3,8 % pour la période équivalente un an plus tôt. Pour l’ensemble de l’année civile 2025, il est prévu que l’inflation atteigne environ 3,8 %, soutenue par des hausses ponctuelles dans certains secteurs. 

L’indice des prix à la consommation (IPC) a connu une légère baisse de 0,3 % entre juin et septembre, passant de 108,2 à 107,9 points. Cette évolution reflète la diminution des prix de produits de base comme les légumes, le lait en poudre, l’huile de cuisson ou le riz commercial. Toutefois, ces baisses restent compensées par la hausse des prix des véhicules, de la taxe routière et de certains plats préparés.

Pour les ménages, cette situation se traduit par une érosion du pouvoir d’achat. Ce dernier, selon l’économiste Sudesh Lallchand, dépend avant tout de l’évolution des prix par rapport à la progression des salaires. « Le nouveau régime a pris certaines mesures qui influencent le pouvoir d’achat. Des allocations ont été revues à la baisse et il n’y aura pas de 14e mois cette année », explique-t-il. Même si certains foyers peuvent bénéficier de revenus légèrement supérieurs, la hausse continue des prix réduit leur capacité de dépense réelle.

La suppression du 14e mois, versé en 2024, représente un manque à gagner notable pour la consommation. D’après Sudesh Lallchand, environ 60 % de cette prime étaient directement dépensés, notamment pour les achats liés aux fêtes. « Plus le revenu est faible, plus la tendance est de dépenser la totalité du 14e mois. Son absence risque donc de peser sur la demande intérieure », estime-t-il. L’économiste prévoit une diminution d’environ 5 % de la consommation festive par rapport à l’année précédente.

Cependant, une éventuelle tendance à la modération ne signifie pas pour autant un désintérêt total pour les festivités. Sudesh Lallchand rappelle que la dépense de fin d’année conserve une dimension culturelle forte. « En décembre, les dépenses dépassent toujours celles des autres mois. Les Mauriciens tiennent à marquer la période festive, même si le panier moyen est plus limité », dit-il. Selon lui, la consommation se répartira entre les achats réguliers, les produits de plaisir et les dépenses liées aux célébrations, mais avec un volume global moindre.

En somme, la fin d’année 2025 s’annonce comme une période de compromis. Les consommateurs devraient maintenir la tradition des fêtes, mais dans un cadre budgétaire plus restreint. Les acteurs du commerce, eux, devront conjuguer attractivité et prudence, dans un environnement économique où chaque dépense se compte. Si la saison festive conserve son importance symbolique, elle se traduira cette fois par une consommation plus raisonnée, reflet d’un pouvoir d’achat sous tension et d’un climat économique encore incertain.

 

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