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Une mère et ses deux filles enlevées

Des images montrant un homme censé être Jimmy Cango qui a été enlevé devant la porte de la quadragénaire et non dans son salon.

Une femme de 44 ans affirme que ses deux filles et elle ont été enlevées puis séquestrées par quatre individus. Elles s’en sont sorties, mais le traumatisme est grand. La mère de famille pense que cet incident a un lien avec l’enlèvement d’un dénommé Jimmy Cango survenu le 23 octobre 2022. 

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L’expérience que Sandrine (prénom modifié) dit avoir vécue aux côtés de ses deux filles, âgées de cinq et sept ans, donne froid dans le dos. Cette habitante de Triolet de 44 ans affirme que quatre personnes les ont enlevées, ses enfants et elles, en les forçant à monter dans une voiture sous la menace d’un sabre. Si elles ont pu s’en sortir saines et sauves, il n’en demeure pas moins que le traumatisme qu’elles ont subi est toujours présent. « Ti ena sab, kouto ek dibwa ar zot », témoigne l’aînée des fillettes. 

Depuis le lundi 31 octobre 2022, date à laquelle l’incident s’est produit, Sandrine et ses filles vivent recluses chez elles. C’est peu après 22 heures que tout a commencé. « Nous avons entendu frapper à la porte. Les chiens ont aboyé. Maman était dans la salle de bains », raconte l’aînée des fillettes. 

Leur père n’étant pas encore rentré du travail, elles pensaient que c’était lui. « Nous avons ouvert la porte », dit-elle. Mais elle s’est rapidement rendu compte qu’il s’agissait d’un autre homme. « Pa ti mo papa sa. Enn misie inn rantre. Linn koumans zoure », explique la fillette sous le regard de sa mère qui reprend le récit : « Linn dir mwa al pass enn linz lor mwa parski nou ena pou sorti la. » 

Trois autres individus attendaient à l’extérieur de la maison. « Ils étaient quatre au total. Ils m’ont insultée pour que je monte dans la voiture », relate Sandrine. Toute la scène s’est jouée sous les yeux des petites qui étaient en pleurs. « Zot inn trap mo mama. Zot ti pe zoure. Zot inn fons mo mama dan loto », confie l’enfant. Puis cela a été le tour de sa petite sœur et elle. 
« J’étais coincée au milieu et mes filles étaient sur mes jambes. Elles pleuraient », poursuit Sandrine. La voiture a démarré. « ‘Zot inn dir mwa donn kas’. Ils ont fait quelques mètres avant de s’arrêter à une boutique du coin. Les quatre hommes sont sortis », ajoute-t-elle. 

Sandrine a immédiatement ouvert la portière. « J’avais peur. Je me suis sauvée pour aller demander de l’aide. Mes filles n’ont pas pu me suivre. Je me suis cachée », dit-elle. En revenant à la voiture, les ravisseurs ont constaté que la quadragénaire avait disparu.  

Cette dernière a, en réalité, couru jusqu’à son quartier pour demander de l’aide. « J’avais peur qu’ils ne fassent du mal à mes enfants. J’ai voulu savoir où ils se rendaient. En cherchant la voiture, j’ai finalement retrouvé mes filles. ‘Bann-la inn kit mo de zanfan dan lakrwaze », dit-elle, soulagée. « J’ai eu très peur », lâche la cadette qui est encore sous le choc. Fort heureusement, personne n’a été blessé. 

Représailles ? 

Qui pourrait en vouloir à une mère et à ses deux filles âgées de cinq et sept ans ? Sandrine a des doutes. Elle pense que l’enlèvement, dont ses filles et elle ont été victimes, a un lien avec celui d’un dénommé Jimmy Cango. Ce dernier aurait été enlevé le 23 octobre 2022 devant le domicile de la mère de famille. 

L’homme a été enchaîné puis conduit dans une voiture avant qu’il ne parvienne à fuir en sautant du véhicule. « Mo misie ti fer prizon an 2020. Linn konn Jimmy. Zot inn vinn kamarad. Dimans 23 octobre, Jimmy ti vinn zwenn mo misie », raconte-t-elle. 

Dans sa version, Jimmy Cango affirme qu’il a été enlevé alors qu’il se trouvait dans le salon du mari de Sandrine. Il soupçonne ce dernier de lui avoir tendu un guet-apens. « Jimmy ti ankor devan laport kan bann-la ti anlev li. Zame li pann rant dan lakaz. Li pe dir ki mo misie kinn piez li. Manti sa », répond-elle. 

Elle ajoute toutefois que le vendredi 28 octobre 2022, son époux a été approché par une bande qui lui a soutiré de l’argent. « Li ti pe travay kan bann-la inn vinn demann li kas. Linn bizin donn Rs 10 000 », allègue-t-elle, en soulignant qu’elle ne comprend pas ce qui a bien pu se passer. 

« Franchement, je ne connais pas ces personnes, ni pourquoi elles nous en veulent. Mes filles sont traumatisées. À chaque fois qu’un véhicule passe devant la porte, elles sursautent et se jettent dans mes bras », indique la quadragénaire. Ses filles et elle ont-elles été victimes de représailles ? C’est ce que tentent de tirer au clair les enquêteurs de la Criminal Investigation Division de Trou-aux-Biches.

  • defimoteur

     

 

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