Une fête chargée d’émotions : les leçons de Noël

Jésus est né. L’heure est aux réjouissances. Partout à travers le monde, le 25 décembre est célébré par toutes les familles chrétiennes. À l’île Maurice, la fête prend une dimension nationale. Les Mauriciens, toutes confessions confondues, fêtent Noël. Place à la joie, au partage et à l’amour.

«Plus de liens, moins de biens ». C’est le message principal du révérend père Laurent Rivet à l’occasion de Noël. Celui-ci souhaite qu’en cette occasion, les liens se resserrent davantage au sein des familles.

La fête de Noël permet les rapprochements. « C’est un moment spécial, une occasion à saisir pour se préparer spirituellement et fêter la naissance de Jésus. De plus, le plus grand cadeau qu’on peut offrir à ses proches, c’est son temps et sa présence », fait ressortir le père Rivet.

La messe traditionnelle du 24 décembre sera donc l’occasion de réunir les chrétiens autour de la naissance de Jésus et d’avoir aussi une pensée spéciale pour les moins fortunés, ceux qui sont seuls, loin de leurs proches, en prison, loin de chez eux et les malades.

De très nombreux chrétiens se rendront à la messe. Mais aujourd’hui la messe de minuit n’existe plus. « Les fidèles ne sortent plus de chez eux à cette heure. La messe est donc dite à 19 heures », explique Laurent Rivet.

Le prêtre conseille de célébrer Noël dans la simplicité, sans se livrer à des excès. « Soyez modérés, sobres et prudents », conseille-t-il.

Aux parents, il conseille de se saisir de l’occasion pour resserrer les liens familiaux. « Il nous faut investir plus dans la relation humaine. On travaille dur pour nos enfants, mais il nous faut aussi être présents pour eux, et aussi vivre une relation plus intense avec eux et avec ceux vivant autour de nous », ajoute-t-il.

Les jeunes, eux, doivent se déconnecter un peu plus des réseaux sociaux « Avoir beaucoup d’amis virtuels ne veut rien dire. Notre temps doit être consacré davantage aux vraies personnes autour de nous, à nos proches, à ceux qui sont en face de nous, pas à ceux qu’on touche à travers un téléphone », fait-il comprendre.

La messe d’abord, la fête après

La célébration de la fête de Noël commence par la messe « C’est la prière qui doit primer avant tout, car il s’agit d’une fête religieuse. Cette date est chargée d’émotions. Nous devons commencer par dire une prière et se souvenir de la naissance de Jésus », explique Gloria Arokeum, mère de deux enfants et très attachée aux traditions. Pour elle, c’est la fête religieuse la plus importante, après celle de Pâques. La famille est donc mobilisée le 24 décembre et assiste ensemble à la messe de 19 heures. « Une fois rentrée à la maison, la fête peut alors commencer pour la fanille, avec un dîner festif et convivial », ajoute-t-elle.

Le repas de Noël, un beau partage

Ensuite, le lendemain matin, la fête continue de plus belle. « Mais, nous la fêtons dans la simplicité, dans la joie », précise-t-elle. Pour le déjeuner, c’est autour d’une table bien remplie, avec un choix varié de mets, que toute la famille va se retrouver. Il y a Gloria, son époux, ses deux filles, ses deux gendres, mais aussi ses sœurs, son frère et leurs familles. À table, ils seront au moins une vingtaine et c’est ce rassemblement familial qui fait le bonheur de Gloria.

Des cadeaux pour rendre les autres heureux

C’est la joie. On est heureux et on rend les autres heureux en offrant des cadeaux. Chez la famille Arokeum, les cadeaux seront partagés le jour de Noël, un peu avant le déjeuner. « C’est un moment de grande joie. Offrir un cadeau, aussi simple et petit soit-il, a la capacité de rendre l’autre personne très heureuse », affirme Gloria qui insiste sur le fait qu’il s’agit d’un petit geste rempli d’amour qui honore les qualités de Jésus.

L’incontournable Arbre de Noël

Signe d’immortalité, le sapin se retrouve dans de nombreuses maisons pour Noël. Il est vert en été comme en décembre et ne perd jamais ses feuilles. Et les cadeaux sont empilés sous l’arbre, ce qui fait qu’il est devenu un lieu de rassemblement par excellence pour les enfants.

La crèche, un symbole fort

Dans chaque famille chrétienne, la crèche est installée la veille de Noël. C’est aussi le cas chez la famille Arokeum. Son importance est capitale dans la maison, car elle rappelle le récit de la naissance de Jésus.

Chez Gloria, cette tradition ne date pas d’hier. « Depuis toute petite, mes parents m’ont fait comprendre le symbolisme de cette crèche et il serait difficile pour moi de vivre Noël sans elle dans la maison. Chaque année, le 24 décembre, elle est installée. Tout doit nous faire nous rappeler ce qui s’est passé ce jour-là, quand Jésus est né », confie-t-elle.