Bien que le gouvernement tente de mieux faire respecter les droits des travailleurs, certains employés rechignent à coopérer. C’est le cas de cette compagnie qui a pourtant un contrat avec l’État.
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Jean Claudino Lutchmun, 40 ans, travaille comme chauffeur pour une compagnie de construction depuis cinq ans. Le mois dernier, il a été blessé au travail à la main droite (fracture au pouce) et n’a pu travailler pendant trois semaines. Claudino est payé à la quinzaine. Il avance que son employeur ne lui a pas payé pour les jours qu’il a dû rester à la maison faute de ne pouvoir travailler.
Claudino raconte qu’il n’a jamais été employé bien qu’il travaille pour cette compagnie depuis cinq ans. Ainsi, il n’a pas droit aux sick leaves et aux local leaves. Les jours fériés ne sont pas payés non plus.
De plus, l’employeur semble ne pas être en règle en ce qui concerne les contributions au National Pensions Fund (NPF). Bien que Jean Claudino a commencé à travailler pour lui depuis le début de 2015, il vient de découvrir que les contributions au NPF n’ont été effectuées qu’à partir de fin 2017.
Jean Claudino ajoute que son employeur exploite sans vergogne des travailleurs bangladais ou encore ceux venus du Tamil Nadu. Ils seraient au total 15 chauffeurs et opérateurs qui travaillent pour cette compagnie qui, soulignons-le, a décroché un contrat avec le gouvernement. Elle opère actuellement sur un site qui se trouve dans le district de Pamplemousses.
Interrogé sur ce problème, Leevy Frivet, attaché de presse du ministère du Travail, a fait ressortir ceci : « Le cas de M. Claudino est un cas de ‘ injury leave ’. Dans un cas pareil, les deux premières semaines sont à la charge de l’employeur. Pour la troisième semaine, l’employé puisera dans ses sick leaves, s’il lui en reste. Sinon, le reste est à la charge de la Sécurité sociale. Si l’employeur ne lui rémunère pas pour les deux premières semaines, l’employé portera plainte auprès du bureau du Travail qui fera alors le nécessaire. »
Quand un employé se blesse sur son lieu de travail, n’est-ce pas à l’employeur de rapporter lui-même le cas au bureau du Travail ? « C’est une offense de la part de l’employeur s’il y a un accident sur le lieu du travail et qu’il ne le rapporte pas au ministère. Tout accident, même mineur, mais lorsqu’il y a effusion de sang, doit être rapporté au département d’Occupational Health and Safety’ du ministère du Travail qui s’occupe de tous les cas d’accidents au travail », a répondu Leevy Frivet.
« Je le répète : dans le cas de ce monsieur, il a été blessé au travail et son patron doit lui payer pour les deux premières semaines, le reste étant à la charge de la Sécurité sociale. Soulignons que certaines compagnies font assurer leurs employés et quand l’un d’eux subisse un accident au travail, c’est la compagnie d’assurance qui fait le nécessaire », a-t-il ajouté. Malheureusement, toutes les compagnies ne font pas assurer leurs employés.
Sur ce, l’attaché de presse a promis à Jean Claudino qu’il allait parler à la compagnie en question puisqu’il la connaît bien. Toutefois, à l’heure de la soumission de notre article, nous avons appris de la bouche même de l’employé que son patron refusait toujours de le payer quand il est allé le voir.
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