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Tué dans un accident - Sahil Ramdass, 21 ans : quand l’avenir s’arrête net

Sahil Ramdass venait d’ouvrir son premier restaurant, KOT TI BAYO.
  • Son père Sujeet : « Monn perdi mo lame drwat »

Il avait tout pour réussir. À 21 ans, Yashvasin Ramdass, dit Sahil, incarnait cette jeunesse qui ose, qui entreprend, qui rêve grand. Le 21 septembre, un arbre sur la route de L’Espérance a brisé net tous ses projets. Et le cœur d’une famille.

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Le silence pèse lourd à Ripailles. Dans cette localité où tout le monde se connaît, l’absence de Sahil résonne comme un vide béant. Il y a quelques jours encore, on entendait son rire, on le voyait passer au volant, toujours pressé, toujours souriant. Aujourd’hui, il ne reste que le poids de l’absence et la douleur d’un père qui a perdu bien plus qu’un fils.

Les mots de Sujeet déchirent. « Monn perdi mo lame drwat », confie-t-il, la voix brisée. Comment dire autrement cette amputation brutale ? Sahil, c’était son benjamin, celui qui portait en lui tous les espoirs d’une famille modeste, mais fière. Planteur de métier, Sujeet avait imaginé que son fils marcherait dans ses pas, qu’il resterait auprès de lui dans les champs. Mais Sahil avait d’autres ambitions. « Il voulait travailler, avoir sa propre affaire. Je suis planteur, je pensais qu'il allait rester avec moi dans les champs, mais il a choisi une autre voie », raconte-t-il. Une voie que le jeune homme avait tracée avec détermination, malgré son jeune âge.

Car Sahil ne rêvait pas seulement : il agissait. À 21 ans, alors que beaucoup de ses camarades finissaient leurs études, lui avait déjà concrétisé sa vision. En février dernier, il ouvrait son restaurant à Grand-Baie, le KOT TI BAYO. « Les gens connaissent son père comme Bayo et lui Ti Bayo. Son restaurant s’appelait KOT TI BAYO », explique un oncle, la fierté mêlée à la tristesse dans la voix.
Un établissement qui portait déjà ses fruits. Sahil ne comptait pas s’arrêter là. « Il se donnait corps et âme. Mon frère voulait agrandir son projet », témoigne sa sœur aînée Yashveena. « À son âge, il avait déjà accompli tant de choses. »

Mais Sahil était aussi l’âme de sa communauté, celui qui savait créer du lien, organiser la fête. « Il me demandait conseil, surtout pour Holi. Il voulait toujours partager des moments de joie avec les autres. Il écoutait et appliquait les conseils », se souvient un proche.

Puis est venu ce samedi soir fatidique. Une sortie banale, comme tant d’autres. Sahil prend le volant du véhicule familial, un ami à ses côtés. Les kilomètres défilent sur cette route de L’Espérance, à Nouvelle-Découverte, qu’il connaît par cœur.

Soudain, la voiture dérape. L’impact contre l’arbre ne laissera aucune chance à Sahil. Son ami survit, marqué par ce drame qu’il n’oubliera jamais. Un accident qui pulvérise en une seconde 21 années de vie, des années de projets, d’amour familial et d’espoirs partagés.

Le jour des funérailles, une foule impressionnante converge vers Ripailles, créant un embouteillage dans cette localité. Tous viennent saluer une dernière fois celui qui avait su marquer les cœurs. « Mon frère a marqué toutes les personnes qu’il a croisées », confie Yashveena, tentant de retenir ses larmes. « Toujours souriant, aimable et gentil… C’est une perte inestimable », ajoute son oncle, le cœur lourd.

 

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