Avec 2 400 ouvriers bangladais dans la nature, ceux qui les emploient seront traqués. Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison, une amende allant jusqu’à Rs 500 000, le paiement des frais de détention et le financement du billet de retour des étrangers.
De 3 000 en début d’année, il y a environ 2 400 ouvriers bangladais en situation irrégulière à Maurice. Afin d’endiguer ce phénomène, la « Tracking Team » du Passport and Immigration Office (PIO) change son fusil d’épaule.
Au lieu de simplement déporter ces étrangers qui travaillent au noir, elle inculpera les Mauriciens qui les emploient. Ils répondront d’infraction à la Non-Citizens (Employment Restriction) Act.
La version modifiée de ce texte de loi sous la Finance Act de 2021 prévoit un maximum de cinq ans de prison, assortie d’une amende plafonnant à Rs 500 000 pour tout contrevenant. Il est également indiqué que toute personne jugée coupable d’avoir employé ces ouvriers aura à financer leurs billets de retour et à rembourser à l’État les frais liés à leur maintien en détention. « Il nous faudra donc les arrêter en flagrant délit, d’où des opérations de surveillance à travers l’île », dit un haut gradé de police.
De nombreux Mauriciens ont recours aux ouvriers bangladais qui ont abandonné leurs postes dans des usines textiles, pour des travaux de maçonnerie, par exemple. Ces ouvriers sont disponibles le week-end et les jours fériés. Ils travaillent rapidement et certains mieux que leurs homologues locaux. Ils sont également appelés à travailler dans des boulangeries et des champs où les Mauriciens rechignent à opérer.
Le jeudi 14 octobre, une demi-douzaine de Bangladais qui œuvraient sur le chantier d’une maison à Pointe-aux-Sables a été interpellée par la Crime Intelligence Unit (CIU) de Port-Louis Sud. Il a été découvert qu’ils sont en situation irrégulière depuis deux ans.
C’est la fermeture des frontières mauriciennes, l’an dernier, qui expliquerait la propension des ouvriers étrangers à abandonner leurs emplois. C’est souvent parce qu’ils sont mal payés. Sachant pertinemment qu’il n’y avait aucun vol pour les déporter, ils préfèrent travailler comme maçon au même taux que les Mauriciens plutôt que de se contenter d’un salaire de misère à l’usine.
Chaque semaine qui passe, des dizaines de cas de disparition d’ouvriers dans des dortoirs sont enregistrés à travers l’île. « Si nous faisons le calcul, il y a au moins 5 000 ouvriers étrangers qui travaillent au noir. Il ne s’agit pas que de Bangladais. On y trouve aussi des Indiens, des Malgaches et des Nigérians, entre autres », fait ressortir un agent chargé de la traque de ces travailleurs.
Durant le premier confinement, la police a fermé les yeux sur les ouvriers étrangers, en raison de l’absence de vols vers leurs pays d’origine. Un certain nombre avait été placé au centre de détention du Chaland, dans le Sud. Vu qu’il a été établi que les Bangladais délaissent leurs postes après deux ans, le ministère du Travail impose désormais un quota quant à leur embauche.
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