
La National Crime Agency (NCA), l’agence britannique de lutte contre la criminalité, a ouvert une vaste enquête internationale sur un présumé réseau de narcotrafic et de blanchiment d’argent opérant depuis l’aéroport de Londres-Gatwick. L’alerte a été déclenchée après la découverte de plus de 100 000 livres sterling de cocaïne dissimulée dans les toilettes d’un avion de British Airways en maintenance.
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Selon les premiers éléments, la drogue a été retrouvée par un ingénieur lors d’une inspection de routine. Le bloc de cocaïne était caché derrière un panneau, dans un emplacement nécessitant une connaissance précise de la structure de l’appareil. D’après la NCA, cette cache sophistiquée suggère une opération menée avec la complicité de personnes ayant un accès privilégié aux avions et à leurs zones sensibles.
L’enquête a depuis pris de l’ampleur. Des agents du NCA ont recueilli des témoignages de plusieurs employés de Gatwick, certains sous couvert d’anonymat. Des membres du personnel aéroportuaire, notamment des agents de nettoyage et des manutentionnaires, sont actuellement placés sous surveillance discrète. Des enregistrements de vidéosurveillance, remontant sur plusieurs semaines, ont été saisis.
Dans ce contexte, plusieurs compagnies aériennes ont été placées sur une « liste d’intérêt ». Parmi elles figurent British Airways et Emirates Airlines, soupçonnées d’avoir été utilisées à leur insu pour faire entrer au Royaume-Uni des stupéfiants, des diamants et de l’argent liquide, selon le même mode opératoire.
Air Mauritius est également mentionnée dans l’enquête. Selon le magazine « Global Aviator », qui cite une source au sein de la NCA, des valises fantômes – c’est-à-dire des bagages sans passagers ou destinataires – auraient été acheminées vers l’île de l’océan Indien. Ces envois seraient potentiellement liés à un réseau de trafic de stupéfiants, dans un contexte où Maurice fait face à une crise aigüe de toxicomanie.
Sollicité par Le Défi Quotidien, Joël Toussaint, chargé de communication d’Air Mauritius, a tenu à réagir : « ‘Global Aviator’ a cité un document apparemment issu de la NCA. Il est normal que les agences de lutte contre la drogue fassent régulièrement des relevés. Toutes les compagnies aériennes peuvent être confrontées à des tentatives d’exploitation par des réseaux criminels. Air Mauritius est mentionnée, mais n’est pas mise en cause de manière spécifique ou accusée directement, tout comme Emirates ou British Airways. Les services de douane et de sécurité sont en charge du contrôle des bagages. Il se peut que certains colis passent entre les mailles du filet, mais cela ne relève pas de la responsabilité d’Air Mauritius. Une fois le passager débarqué, notre mission s’achève. » Il ajoute que la compagnie a pris des mesures proactives : « Nous organisons des formations pour renforcer la vigilance de notre personnel. Dans certains cas, notre équipe a même permis de déjouer des tentatives de placement de colis illicites à bord. »

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