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Studio 44 : le verre sublimé

Barbara et Jean-Claude Desvaux de Marigny sont unis dans la vie comme dans le travail. Depuis treize ans à la tête de la verrerie Studio 44, ces deux amoureux du verre ont des projets plein la tête.

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Si, pour beaucoup, le verre est fragile, pour Barbara et Jean-Claude c’est avant tout une matière qui est venue solidifier leur amour. Tant et si bien qu’ils en ont fait leur métier, dans un local aujourd’hui situé à Calodyne.

Tout débute en 1986. Le couple est en visite en Afrique du Sud, quand Jean-Claude se découvre une passion pour les vitraux. « J’ai toujours été passionné par les vitraux. Le déclic est venu lors d’un séjour en Afrique du Sud. Je me suis dit que je vais apprendre à en faire. »

Vient alors une succession de formation au pays de Mandela. En effet, le couple se forme à dompter le verre pour le sublimer. « Nous avons suivi des cours du soir, pour parfaire nos connaissances. Quand nous sommes retournés à Maurice, nous avons ramené dans nos bagages quelques échantillons pour ne pas perdre la main. Ainsi, on meublait notre temps libre avec cette nouvelle passion. »

Mai 2004, Jean-Claude prend une décision : celui de faire de sa passion son métier. « Je sentais bien que ce secteur avait un certain potentiel. Donc, je me suis lancé. Barbara a, elle, quitté son travail en 2011 pour m’épauler. »

Et au Studio 44, les tâches sont partagées, madame étant la grande spécialiste. « Je m’occupe de la fabrication des billes en verre issues des bâtonnets de verre venus d’Italie. Nous les utilisons par la suite pour faire des bracelets et des pendentifs. La grande nouveauté, c’est que, dernièrement, nous les avons insérés dans des couverts en acier inoxydable. C’est très tendance et les clients adorent. »

Monsieur, quant à lui, s’attaque à des objets un peu plus gros. « Je réalise des plats, des vases, des lampes et des panneaux décoratifs. La grande majorité est réalisée à la main et il m’arrive d’utiliser des moules que je réalise moi-même. Comme tout est fait main, nous donc obtenu la certification Made in Moris. »
Et quand c’est Made in Moris, cela va sans dire que la débrouillardise mauricienne s’invite à la fête. « Dans le passé, j’importais les feuilles de verre, mais le coût de cette matière première était très élevé. Du coup, j’ai appris à fondre le verre. Pour ajouter la couleur, j’utilise un procédé qui permet de dissoudre de la peinture sur du verre à une forte température », explique-t-il.

L’avenir ? « Il y a peu, nous avons lancé une académie de formation. Le but, c’est d’inviter les Mauriciens à se mettre à d’autres types d’artisanat. Mes formations leur permettront, entre autres, d’apprendre à faire de la mosaïque, de fabriquer des objets en étain ou encore de réaliser des accessoires avec de l’argile polymère. Notre philosophie, c’est de partager pour mieux grandir. »

Et avant d’aider les autres artisans à vivre pleinement de leur art, Jean-Claude les invite à ne pas sous-estimer leurs produits. « Beaucoup d’artisans mauriciens commercialisent leurs produits pour deux sous, parce qu’ils pensent que cela ne va pas se vendre. C’est une erreur, parce que si la qualité est bonne, il ne faut pas hésiter à mettre le prix. Il faut également que les acheteurs changent de mentalité. Il ne faut plus chercher à acheter des produits artisanaux à moindre coût. »

 

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