Siddick Chady, l’ancien président de la Mauritius Ports Authority (MPA) et ancien ministre, était l’invité de l’émission « Au cœur de l’info » sur Radio Plus vendredi. Lors de son intervention, il est revenu sur son incarcération et a ensuite commenté les derniers évènements politiques dans le pays. L’émission était animée par Nawaz Noorbux.
« J’ai été condamné, mais Dieu est celui qui juge », a déclaré l’ancien ministre. Siddick Chady est ensuite revenu sur les premières heures suivant son verdict, son admission à la New Wing Prison de Beau-Bassin, l’Eastern High Security Prison (EHSP) de Melrose et par la suite à la prison ouverte de Richelieu. Il a ensuite confié que son incarcération lui a permis de se « rapprocher de Dieu » et qu’il a lu le Coran à trois reprises. « Lors de mon séjour en prison », a-t-il confié, « ma famille me manquait. »
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L’ancien ministre a une fois de plus souligné qu’il n’a bénéficié « d’aucun traitement de faveur lors de son incarcération ». « Je n’ai bénéficié d’aucun privilège en prison. D’ailleurs, lors de mon incarcération, j’ai été tailleur, j’ai repassé le linge et j’ai coupé les légumes », a-t-il martelé. Siddick Chady a également décrit le régime d’incarcération ainsi que le quotidien des prisonniers : le petit déjeuner, la parade, ou encore la répartition des tâches quotidiennes… Il a par ailleurs plaidé pour une meilleure prise en charge des prisonniers souffrants. « Pourquoi les prisonniers malades qui sont incarcérés au centre pénitentiaire de Melrose doivent-ils être transportés à l’hôpital Jawaharlal Nehru, de Rose-Belle, alors que l’hôpital Bruno Cheong, de Flacq, se situe dans l’Est du pays également ? », demande-t-il.
Affaire Boskalis
Il est ensuite revenu sur l’affaire Boskalis. « Non. Je n’ai pas pris de ‘bribe’ avec la firme Boskalis ! », a martelé Siddick Chady lors de son intervention. Ce dernier a par ailleurs annoncé son intention de poursuivre l’État et l’ancien président de la MPA, Gilbert Philippe, en justice, car il aurait été « condamné sur la base de ‘hearsay’ ». Il entend mener cette démarche en Cour « en peu de temps », car il se dit motivé par « une question d’honneur ».
Financement des partis politiques
Siddick Chady a par la suite plaidé pour une loi sur le financement des partis politiques. « Le problème de la drogue est non seulement national, mais international. Il faut à tout prix une réforme axée sur le financement des partis politiques », demande-t-il. Selon l’ancien ministre, le financement des partis politiques est le moyen le plus efficace pour blanchir l’argent des trafiquants de drogue. Siddick Chady est également d’avis que les partis politiques doivent être enregistrés et honorer le paiement de leurs impôts auprès de la Mauritius Revenue Authority (MRA). Il propose par ailleurs aussi une rotation au sein de la brigade anti-drogue (Adsu).
Proportionnelle
Quid de ses projets futurs ? Siddick Chady a laissé planer le flou quant à son avenir politique. « Je suis un travailliste. Mais Siddick Chady n’a-t-il pas le droit de changer de parti ? Zot desid pou fer lalyans, zot kas lalyans. Lerla lot la vinn ou lennmi ek voler. Je dois voir l’évolution des choses. Mo lakaz ress mo lakaz. Me kan ou met mwa dan enn lot lakaz… », a-t-il dit avant de proposer l’introduction d’une dose de proportionnelle lors des prochaines élections générales afin de permettre « aux candidats des partis minoritaires de faire leur entrée au Parlement ».
Élections générales
Siddick Chady a ensuite été interrogé sur le rapport de force en vue des prochaines élections générales. « C’est la révolution. Je suis un observateur. J’ai eu l’occasion d’analyser les foules lors des rassemblements du 1er-Mai. Les prochaines élections générales seront très serrées. Mais il y a toujours du temps. Siklonn kapav leve ou trouv gouvernman vir enba lao par 40 ou swa 50 zero », estime Siddick Chady. Selon lui, le PTr a toujours besoin du Dr Navin Ramgoolam, car il sera le challenger du Premier ministre et leader de l’Alliance Morisien, Pravind Jugnauth. « Si le PTr et le MMM parviennent à conserver leurs électorats, il y aura des dégâts », ajoute-t-il.
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