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Services financiers : Pandora Papers, lumière sur la richesse de 330 politiciens

Un Premier ministre tchèque a acquis des biens immobiliers sur la Riviera française.

Qui possède quoi ? Dans quel pays a-t-on entassé sa fortune ? Depuis le dimanche 3 octobre, un consortium de journalistes livre des secrets par le biais d’analyses et d’enquêtes après avoir obtenu près de 12 millions de fichiers. Le point.

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«La plus grande enquête dans l’histoire du journalisme expose un système financier parallèle qui profite aux plus riches et puissants du monde. » Ainsi décrit l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) le travail abattu pour déterrer les secrets que renferment les Pandora Papers, soit 11,9 millions de fichiers venant de 14 firmes mondiales engagées dans l’offshore (dont deux installées dans la juridiction seychelloise).

Après les différentes enquêtes de l’ICIJ, allant des Panama Papers aux Mauritius Leaks, où la juridiction mauricienne a été mise en avant dès la première salve d’articles, assisterait-on à un tel cas de figure une fois de plus ? Car, la réaction primaire serait de lier l’enquête de l’ICIJ à la liste grise du Groupe d’action financier (GAFI). Maurice y figure pour le manque d’actions contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il est en passe de quitter la liste après que le GAFI a reconnu l’effort colossal et le travail conséquent abattu depuis février 2020 à ce jour.

« À première vue, en se basant sur les premiers articles et éléments d’informations disponibles, la juridiction mauricienne ne serait pas concernée. D’autres dossiers seront publiés au cours de la présente semaine », fait ressortir un expert financier. « Dès la publication des Panama Papers, Maurice a tenu un discours précis. Nous ne sommes pas un paradis fiscal. Nous disposons d’un cadre légal solide et en constante amélioration. Évidemment, si des transactions transgressent les normes, des investigations devraient être enclenchées. »

À travers le monde, selon l’ICIJ, ce sont 330 politiciens de 90 pays et territoires qui se retrouvent sous le feu des projecteurs. Ils ont « utilisé » des structures dans des juridictions où prévaut le secret afin d’acheter des biens immobiliers, de détenir de l’argent dans des structures, posséder d’autres compagnies et actifs, et à titre anonyme.

Les informations que contiennent ces documents conséquents ciblent des puissants, selon les titres d’articles de l’ICIJ : le roi Abdullah de Jordanie, la fortune familiale en offshore du président kenyan, un Premier ministre tchèque qui achète de l’immobilier luxueux sur la Riviera française en utilisant l’offshore, et l’élite de l’Amérique latine qui utilise une firme panaméenne pour cacher ses richesses.

Y a-t-il anguille sous roche ? D’un strict point de vue des procédures, la prudence est de mise. « Mettons tout cet ensemble dans sa juste perspective. Les services financiers mondiaux sont sous la loupe de différentes instances, dont l’Organisation pour la coopération et le développement économique, le Groupe d’action financière dont on connaît l’impact de ses décisions et l’Union européenne, pour ne citer que celles-ci », relativise un haut cadre des services financiers sous le couvert de l’anonymat. « Donc, toutes les transactions et procédures se font selon les normes et règlementations en place dans chaque juridiction, incluant Maurice. On ne pourrait venir affirmer qu’une personne a transféré de l’argent ou acheté un bien immobilier sans que ces transactions ne soient dument enregistrées dans le pays concerné. »

Réactions

Me Penny Hack:« Du déjà-vu ! »

L’avocat d’affaires Penny Hack questionne le bien-fondé de cette investigation. Il affirme : « Les Pandora Papers sont du déjà-vu. C’est la grande hypocrisie de quelques journalistes d’investigation qui se positionnent en tant que moralistes. J’entends le langage d’un mouvement globaliste qui voudrait illuminer les centres financiers tels que Maurice, des centres qui n’ont rien d’illégal à se reprocher. Ces enquêtes évoquent des transactions secrètes. Or, la réalité porte sur la confidentialité des transactions. D’ailleurs, quelles preuves avons-nous pour démontrer que l’ICIJ soit un centre réel pour du journalisme intègre et indépendant ? » 

Sattar Hajee Abdoula : « Rien d’illégal ou de suspicieux » 

En fin d’après-midi du lundi 4 octobre, le bureau de Sattar Hajee Abdoula a indiqué que le principal concerné ne fera aucun commentaire officiel sans prendre connaissance de ce qu’on pourrait lui reprocher et précise qu’il n’y a rien d’illégal ou de suspicieux à la transaction.

 

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