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Sensibilisation difficile - VIH : une explosion des cas dans les années à venir redoutée

Pascal Lamisong, de PILS, craint que le virus ne continue de progresser si la sensibilisation n’est pas renforcée.
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Il devient de plus en plus difficile de trouver des volontaires pour des campagnes de sensibilisation au VIH. Sans compter que de nombreux jeunes, bien qu’étant informés sur le sujet, manifestent un certain relâchement vis-à-vis du virus, ce qui les pousse à ne pas prendre assez de précautions. Tout ceci compromet la lutte contre le sida.  

Le nombre croissant de nouveaux cas de VIH/sida parmi les jeunes est inquiétant. Dans ses données, le ministère de la Santé indique que le nombre de cas de personnes âgées de 15 à 24 ans atteintes du VIH est passé de 60 en 2020 à 67 en 2022. Chez les 25 à 39 ans, le chiffre est passé de 136 en 2020 à 154 en 2022. 

Si cette situation a de quoi alarmer, les principaux concernés, eux, ne semblent guère s’en inquiéter puisqu’ils sont nombreux à manifester un certain « désintéressement » vis-à-vis de cette maladie, ce qui les pousse à ne pas prendre suffisamment de précautions. Pourtant, ils ont des « connaissances » sur le sujet et ses modes de transmission. Mais peu d’entre eux sont enclins à utiliser les moyens de prévention, tels que l’utilisation de préservatifs. 

Sans compter la recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST) et l’augmentation des grossesses précoces, fait ressortir Pascal Lamisong, directeur du renforcement des capacités et de la mobilisation chez PILS. Il constate un manque de sensibilisation par rapport à la séropositivité. Il craint que le virus ne continue de progresser si les campagnes de sensibilisation sur le terrain ne sont pas renforcées. « Avec la tendance actuelle, une explosion des cas pourrait survenir dans les années à venir », prévient-il. 

Il ajoute que des préjugés subsistent encore vis-à-vis des personnes porteuses du VIH. Il estime que certains considèrent toujours que cette maladie ne touche que les utilisateurs de drogues injectables, les travailleuses du sexe ou encore les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. 

Certains croient encore qu’ils ne peuvent pas serrer la main à une personne séropositive»

« Beaucoup sont dans le déni. Ils ont aussi l’illusion d’être à l’abri. Ils ne se sentent concernés par le virus que lorsqu’une personne de leur entourage l’a contracté », déplore Pascal Lamisong. Il ajoute qu’en dépit de toutes les campagnes de prévention menées et de l’accessibilité de l’information à travers les réseaux sociaux, une méconnaissance perdure. « Certains croient encore qu’ils ne peuvent pas serrer la main à une personne séropositive », affirme-t-il. 

Afin que les jeunes soient mieux informés et davantage sensibilisés, PILS recherche activement des volontaires pour soutenir son combat. Or, ça ne se bouscule pas au portillon. Le nombre de volontaires pour offrir leur aide reste limité. « Nos ressources sont restreintes. Nous avons besoin de personnes pour nous soutenir dans nos campagnes de sensibilisation », souligne Pascal Lamisong. 

Il regrette ce qu’il qualifie de « manque d’engagement » de la part de certains qui, selon lui, préfèrent rester derrière leur écran d’ordinateur ou de téléphone plutôt que d’agir. « D’autres privilégient leur carrière professionnelle ou leur vie familiale, montrant peu d’intérêt pour la lutte contre le VIH/sida », déplore-t-il. 

Cette lutte, poursuit-il, a connu une évolution marquante au fil des années. Alors qu’en 2005, l’objectif était de contrer la recrudescence de nouveaux cas parmi les usagers de drogues injectables, le combat se tourne désormais vers les jeunes, qui ont besoin d’un accompagnement et d’un encadrement particuliers. D’où la nécessité de recruter des volontaires pour assurer la prévention et encourager le dépistage dans le cadre du projet « Impilsyon » visant à former des volontaires pour insuffler une nouvelle énergie à la lutte contre le VIH/sida.

vih
Il y a une tendance à la hausse des nouveaux cas de VIH/sida à Maurice.

 

 

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