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Sécurité routière : le bilan sur nos routes nécessite des actions urgentes

89 victimes de la route depuis janvier 2023.

Le bilan de décès sur nos routes affiche déjà 89 depuis le début de cette année, une situation alarmante qui suscite l’inquiétude des autorités. Récemment, la commission nationale de sécurité routière s’est réunie pour discuter de mesures visant à endiguer la vague d’accidents mortels.

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Lors de la réunion de la commission nationale de sécurité routière, plusieurs points cruciaux ont été abordés, dont la conduite en état d’ivresse et la vulnérabilité des usagers de deux-roues et des piétons sur les routes mauriciennes. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a annoncé la mise en place d’une campagne de sensibilisation et de prévention en collaboration avec le secteur privé, prévue d’octobre à décembre prochains. 

Manque de coordination 

Manoj Rajkoomar, secrétaire de la Fédération des Moniteurs d’Auto-Écoles, lance un appel pour des réformes routières cohérentes. « Il existe de nombreuses préoccupations quant aux politiques de sécurité routière. Il y a un manque de coordination et d’application des règles, sans parler du fossé entre les intentions du gouvernement et leur mise en œuvre », s’indigne notre interlocuteur. 

Infrastructures inadéquates 

Il souligne en particulier « le manque d’efforts » pour promouvoir la sécurité routière à travers l’expertise adéquate. « Il y a également l’absence de mise en place d’infrastructures essentielles telles que les panneaux de signalisation, qui restent souvent sales et négligés », pointe-t-il du doigt. Le secrétaire de la Fédération déplore de plus le manque de communication entre les différentes instances locales, soulignant l’urgence de mettre en place des comités pour traiter les problèmes spécifiques à chaque localité. « C’est une proposition que nous faisons depuis des années. Ce sont des personnes qui habitent une région qui savent où sont les panneaux en décrépitude ou encore, où sont les nids de poule », avance Manoj Rajkoomar. 

Apprentissage 

Il critique également le processus d’apprentissage actuel, qualifiant l’examen de conduite de défaillant. « L’examen ne vérifie pas de manière adéquate les compétences des candidats et manque de rigueur dans son évaluation. Les examinateurs suivent un cours de trois semaines. Ce qui n’est pas suffisant pour tester les compétences de ceux qui viennent passer le test pour l’obtention du permis de conduire », dit-il. Il insiste sur la nécessité d’une formation plus solide pour les examinateurs et d’une refonte du processus d’examen.

Responsabilité 

Par ailleurs, Manoj Rajkoomar souhaite également encourager la responsabilité individuelle en introduisant un carnet d’apprentissage. « C’est un système où les apprentis conducteurs enregistreraient le nombre d’heures de conduite avant de passer l’examen. Cette initiative viserait à garantir que les conducteurs novices acquièrent suffisamment d’expérience avant de prendre la route », souligne-t-il. 

Ce dernier appelle à des réformes profondes dans le domaine de l’apprentissage de la conduite et de la sécurité routière. « Il est grand temps de passer de simples annonces à des actions concrètes, en impliquant toutes les parties prenantes et en adoptant une approche holistique pour un changement culturel durable dans la manière de conduire sur nos routes », insiste notre interlocuteur. 

Marianne Sarah-Vieillesse, une survivante d’accident de la route qui a tragiquement perdu son frère qui était avec elle le jour du drame, se place au cœur d’une campagne de sensibilisation pour mettre en lumière les conséquences dévastatrices des accidents de la route. En tant que présidente de l’Association Sarah, elle s’engage à faire changer les mentalités et à créer une action concertée pour réduire le nombre de vies brisées sur nos routes.

Collaboration 

« Il est important qu’il y ait une collaboration active entre les ONG, les institutions concernées et le public en général. C’est en travaillant main dans la main avec d’autres organisations et en unissant nos efforts que nous pourrions réellement faire une différence significative », croit-elle. 

Selon Marianne Sarah-Vieillesse, « Nous ne pouvons négliger le rôle crucial de l’éducation, en commençant par les plus jeunes. En sensibilisant les enfants aux dangers de la route, nous pouvons indirectement influencer les comportements de leurs parents et ainsi engendrer un changement profond dans la société ». 

Comportements 

La présidente de l’Association Sarah insiste sur la nécessité de réexaminer les infrastructures routières. Toutefois, elle souligne que la clé d’une réduction durable des accidents réside dans un changement de comportements et de mentalité. 

Réformes 

L’inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office, fait ressortir que « Sous la bannière du projet «Safer Roads», des actions concrètes ont été déployées pour réduire les risques sur les routes ». 

Patrouilles régulières 

Au quotidien, on recense une centaine de cas d’excès de vitesse, une dizaine de conduite sous l’influence de l’alcool et un à deux cas de conduite sous l’influence de drogue. « En particulier les week-ends, ces chiffres tendent à augmenter. Ce qui démontre la nécessité d’une surveillance renforcée. Il y a des patrouilles dans les zones à risque d’accidents, tout en prenant en compte les plaintes du public concernant les comportements dangereux », explique notre interlocuteur. 

Témoignages 

Mirzaad Rumjaun : 

« J’ai été victime d’un accident de la route le 18 juin dernier. Un conducteur imprudent, ignorant les règles de sécurité routière, nous a percutés. Mon ami et moi-même étions dans un 4x4. Nous avons subi des blessures. L’absence d’éclairage a ajouté un niveau supplémentaire de danger, tandis que la vitesse excessive du véhicule a contribué à l’accident. 

Nous avons été transportés à l’hôpital de Rose-Belle. Nos blessures étaient graves, mais celles des occupants de l’autre véhicule étaient encore plus sévères. L’un d’eux est mort et un autre était dans le coma. En tant qu’usager régulier de cette route, je suis bien conscient des problèmes qui persistent depuis des années. L’allée Coco à Bel-Ombre a été témoin de plusieurs accidents fatals.

Malheureusement, la situation perdure jusqu’à ce jour, sans action réelle pour identifier et résoudre les problèmes sous-jacents. Il est impératif de prendre des mesures sérieuses pour éviter de futures tragédies. Les discours bien intentionnés ne suffisent pas. Le Premier ministre, en sa qualité de ministre de l’Intérieur, a fait des annonces pertinentes qu’il faut transformer en actions concrètes et immédiates. Des décisions éclairées s’imposent, car des vies innocentes sont en jeu. »

89 décès depuis le début de l’année

Depuis le début de l’année au 6 août, on décompte 89 victimes sur nos routes. 

  • Janvier - 9
  • Février- 7
  • Mars - 9
  • Avril - 16
  • Mai – 12 
  • Juin- Juillet- Août (6 août) - 36

Les top 5 des régions avec le plus grand nombre d’accidents

  • Port-Louis
  • Quatre-Bornes
  • Beau-Bassin
  • Pamplemousses 
  • Phoenix  

Les causes

  • Conduite sous l’influence de l’alcool ou de drogue 
  • Excès de vitesse
  • Non-respect du Code de la route
  • Imprudence

Quelques chiffres

  • 60 % des accidents se produisent la nuit
  • 50 % des victimes décédées étaient sur des deux-roues 
  • 37 % étaient des piétons
 

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